Mercredi matin, une journée qui débute comme une autre : mon réveil sonne, je me lève, je file avaler mon Levothyrox avant de m’habiller. Instantanément après l’avoir avalé j’ai des crampes d’estomac. Bon rien de grave, ça m’arrive parfois et ça passe rapidement. J’attend la 1/2h nécessaire entre la prise du médicament et mon petit-dej’, et après l’avoir mangé je commence à avoir de grosses crampes abdominales.
Bon jusque là rien de très surprenant, j’ai souvent des crampes horribles, qui me retournent le bide au passage. Pour décrire la sensation, j’ai l’impression d’avoir de l’acide dans les intestins… En général cela arrive si j’ai mangé trop de lactose dans les heures précédents. Et là je suis en période de « crise inflammatoire » (merci au Syndrome de Gougerot-Sjögren, en gros j’ai mal à toutes mes articulations, aux sinus, etc…)Je trouve la crise matinale un peu étrange, mais c’est probablement du à cette période de crise. J’ai effectivement mangé du fromage la veille, mais sans abuser, et puis en général quand j’ai une crise c’est 3-4h après le repas, pas le lendemain matin.
J’hésite à aller au boulot, mais bon, même si ça sera très désagréable quelques temps, en temps normal ça passe au bout de 2h (petits détails scatophiles, ça passe quand mon intestin est vide). Je prends donc mon petit vélo et file au boulot. Le trajet est très désagréable.
La matinée passe dans la douleur, je vais plusieurs fois aux toilettes, mais rien du tout. J’ai juste mal…. Vers 10h je remarque du sang dans les WCs. Je me dis « bon comme d’hab j’ai mes règles qui redémarrent 2 jours après la fin des règles, juste pour rire, pareil rien d’inhabituel ».
Les crampes ne s’arrêtent pas, c’est vraiment pas normal. Je morfle et me sens de plus en plus mal.
Vers 11h je retourne aux toilettes pour la 100e fois. Je vomis un peu, je fais pipi (vives les détails^^) Et là je me dis « mais c’est bizarre, y’a pourtant pas de sang quand je m’essuie ». Un doute m’envahit…. Est-ce que je ne serais pas entrain de pisser du sang ? Je me rassoie sur la cuvette, fais quelques gouttes…. Pas de doute, l’urine est rouge….
Je panique un peu, regarde sur internet si c’est une urgence absolue (apparemment non), je remonte à mon bureau, me demandant que faire car mon médecin traitant ne bosse pas le mercredi. J’hésite entre appeler SOS médecin pour savoir que faire, demander à mon conjoint de me chercher, alerter mes collègues…
Et là ma vue se trouble, ma tête tourne. J’ai le temps de me lever et de dire à mes collègues « je crois que je fais un malaise », et m’allonger par terre, dans un état second.
C’est l’effervescence autour de moi, ils ne savent pas trop quoi faire. (C’est moi la seule Sauveteur secouriste de travail présente XD). J’arrive à dire à une collègue d’appeler le numéro d’urgence de l’accueil, pour qu’ils prennent le relais.
Les pompiers arrivent en 10 min (et ma collègue a été très bien reçu par le SAMU et le régulateur, vous savez le même service qui a très mal accueillit Naomi quelques mois plus tôt, car je suis aussi à Strasbourg). Je réponds à toutes leur questions, décris assez correctement les symptômes. Ils ne comprennent pas trop pourquoi j’ai jamais consulté pour ces douleurs, même si j’essaye de leur dire que là elles sont inhabituels, car pas le facteur déclencheur habituel (aka le lactose). Direction les urgences.
J’y passerai environ 4h, avec un accueil plutôt bon dans l’ensemble, même s’il est à déplorer que mon conjoint n’a pu me rejoindre qu’une fois tous les examens finit, il s’est donc fait un sang d’encre pendant 3h30 sans aucune nouvelle…
Pour l’auscultation, je tombe sur une interne très sympathique. On en arrive à la PMA (vu que je prends de l’acide folique), et là elle ça dérive en « ah du coup vous prenez pas de contraception », « Il date de quand votre dernier test de grossesse »- gros blanc de ma part- puis elle s’arrête et reprend « je suis désolé, je viens de me rendre compte de l’absurdité de mes questions, et plus je parlais plus je voyais que je m’enfonçais, vraiment excusez-moi ». Je suis touchée par ces excuses. Par la suite elle s’excusera même de devoir rajouter la béta hCG à la prise de sang car ils sont obligé d’écarter tout doute. Très beaux rattrapages de ce qui s’annonçait être un florilège de RALC, et une interne vraiment adorable.
Je suis ensuite amenée dans une chambre, mise sous perf’ de spasfon et doliprane (mais ça ne fait aucun effet), en attendant que le service d’échographie ré-ouvre (car on est sur la pause midi). Je patienterai ensuite 1h avec pour tout haut ma blouse en papier dans des couloirs glacials pour l’échographie. (En fait c’est vraiment dégueu les échos abdominales avec tout ce gel, limite les écho-endochattales c’est plus agréables XD).
Rien de visible à l’écho, donc rien de grave, et les reins ne sont pas atteints. Petite anecdote « rigolote » : j’apprendrais sur le compte-rendu que j’ai un utérus antéversé… ah ben c’est probablement pour ça que les IACs m’ont toujours fait un mal de chien… Pourquoi personne me la signalé dans mon parcours PMA ???
On me ramène dans ma chambre, on me met un médoc un peu plus costaud, et mon homme peut enfin me rejoindre (le pauvre il s’effondrera en larmes dès qu’il sera dans la pièce). Et là le seul infirmier désagréable de la journée passera, en mode il veut me foutre à la porte, genre j’ai plus rien à faire là…. Puis il s’aperçoit que le médoc n’est pas encore écoulé et repart. Il revient 1/2h plus tard
- c’est bon vous pouvez sortir…
- euh le médecin n’est pas encore passé, je sais même pas ce que j’ai.
- ah ben vous avez une infection urinaire. Faut boire beaucoup d’eau Madame.
- Ben en fait je bois 2,5L par jour…
- Ah oui mais c’est des recommandations générales, y’a des gens qui ont besoin de boire plus.
- ….(Nirnaeth se dit qu’il se fout un peu de sa gueule car il ne s’attendait pas à cette réponse) Mais pourquoi j’ai mal aux intestins et à l’estomac ?
- Ah ben le corps humain est bizarre parfois, il irradie la douleur et on a mal à d’autres endroit que là où se situe le problème.
- Du coup comment ça se passe pour l’arrêt maladie ?
- Ah ben demain vous pouvez aller bosser hein, vous allez juste faire des allers-retours aux WCs…
Bref on a l’impression qu’il trouve que je n’ai rien à faire aux urgences, limite que j’ai simulé la douleur et que je raconte des conneries… Très désagréable à vivre…
Et là HEUREUSEMENT le médecin arrive, et reprend soin de m’expliquer. Bon en soit il explique la même chose, mais sur un ton sympathique (et pas condescendant comme l’infirmier). Il m’explique qu’effectivement le sang c’est dû à une cystite violente, même si on aura les résultats bactériologiques dans 2jours seulement. (en gros le diagnostic est par déduction car l’échographie ne montre rien). Que demain il me met en arrêt de travail, que vendredi c’est à moi de voir. Je choisi d’être en arrêt que jeudi (probablement à cause de l’autre andouille qui m’a donné l’impression que j’exagérais).
Bref je suis rentrée chez moi il était pratiquement 17h. J’avoue être sceptique sur le diagnostique vu qu’à part le sang je n’ai pas de symptômes habituels de cystite(pas de brulures, ni d’envie de pisser en continu…). J’attend donc de voir les résultats des analyses urinaires pour en être convaincue. Mais ça va mieux, je suis au boulot, un peu fatiguée, je n’ai plus de grosses crampes (juste des douleurs un peu diffuse mais avec le doliprane et spasfon c’est très supportable). Donc c’était tout de même probablement ça.
Plus de peur que de mal…
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