12 décembre 2019

Il y a un an…

Nous n’avions pas beaucoup dormi, sonnés par l’horreur qui saisissait Strasbourg, espérant ne pas reconnaître le nom d’un proche dans les victimes, et avec un terroriste en fuite, vu pour la dernière fois de notre côté de la ville.

Il y a un an le stress montait.

Il y a un an nous entendions pour la 1ère fois le plus beau son du monde…

Il y a un an, nous avions la preuve avec image à l’appui que la vie grandissait en moi.

Il y a un an on était fou d’espoirs, sur un nuage de rêve (et d’angoisses).

Et aujourd’hui… Un abîme à la place de notre cœur de parents…

Vie de merde…

Cette écho aurait eu lieu un autre jour, je n’aurai pas retenu la date, et ce serait plus facile. Mais avec un tel événement survenu la veille, je pourrais difficilement l’oublier…

Allez ça ira mieux demain. Ah puis je crois que mes règles sont enfin arrivées (ça aide pas pour le moral). C’est déjà ça… Si on pouvait avoir l’appel pour programmer le TEC maintenant..

… et puis c’est la rentrée

C’est fou, je me sentais tellement bien en vacances, et ensuite en étant rentré. Je suppose que ça se voyait bien dans mes précédents articles.

Puis la réalité nous rattrape, et nous fait bien vite redescendre.

Vous savez, ce puta*n de RDV PMA qui nous a été décalé, et bla et bla et bla…. on pensait que c’était finit car on avait réussi à contacter directement notre gynéco, qui avait voulu nous donner une date tout de suite, mais on était en vacances. On l’a relancé car du coup elle ne nous avait pas donné d’autres dates. Et là, on voit qu’elle a transféré le mail au secrétariat AMP, pour gérer la prise de RDV en son absence.

Forcément le secrétariat nous répond « nous voyons que vous avez déjà RDV en novembre »…. ben ouais c’est bien ça le problème, en novembre…. Voilà donc on va devoir essayer d’avoir un nouveau RDV en négociant avec le secrétariat, sauf que c’est le genre de RDV « urgent », après les heures de boulot, donc en général le secrétariat ne les donne pas, c’est que la gynéco qui accepte de le faire directement…

Ca nous fatigue, c’est déjà pas évident de retourner en PMA, et on bataille juste pour un simple RDV. On  l’impression de quémander alors qu’on avait initialement pris ce RDV en mai pour septembre, c’est ça le pire dans l’histoire…

 

Et puis ça y est, je suis dans cette phase de la vie où TOUT MON ENTOURAGE proche ou lointain a des gosses. J’ai l’impression de lire des annonces de grossesses toutes les 2 semaines sur Facebook et autre. A force de mes désabonner de leur fil d’actualité, même Facebook et Insta galèrent pour trouver du contenu à m’afficher…

Et là, cerise sur le gâteau, ce matin j’apprend que mon collègue de bureau va être papa…

Le seul du service à être dans ma tranche d’âge, et qui soi-disant ne voulait pas encore d’enfants il y’a encore 1 an. Je vous connais, vous allez me dire « nan mais peut-être que c’est triste, qu’il ne le voulait pas, si ça se trouve sa vie elle est pourrie aussi ». Nan je le connais assez pour vous dire que c’est juste qu’entretemps ses envies ont changées, et que c’est réellement une bonne nouvelle. Je pensais pouvoir y échapper encore quelques temps…

Je ne sais pas comment je vais supporter si les collègues lui en parlent beaucoup…

L’annonce tant redoutée

Décidément, hier fût bien une journée de merde.

Ca commençait mal à cause de la date forcément, pleins d’annonces de décès atour de mes collègues ; et donc forcément ça parle de mort, d’enterrement, et en bonus des phrases à la con mais qui pour moi sont difficile à entendre type  » parfois on meurt plus vite qu’on nait »; « oui ça lui a pas pris 9 mois » (c’était pour parler d’un cancer, entre l’annonce et le décès, mais bon vous voyez bien là où ça peut me faire mal….).

En parallèle de tout ça, j’étais angoissé depuis quelques jours, car l’amie que j’évite m’a recontacté. Je l’évite car en janvier, elle nous avait dit qu’elle avait arrêté la pilule. Donc je savais qu’une annonce allait probablement arriver prochainement, car faut pas rêver, je pense que je resterai la seule infertile de tout mon cercle de connaissance…

Le pire c’est qu’en janvier, quand elle nous a dit ça, je me suis dit « ouf, j’ai échappé à une grossesse de plus pendant la PMA » HAHAHA ma vie est une blague je me suis ensuite dit, elle intervient après la perte de mon fils, ce qui est encore pire ! Comme si DNLP se demandait « mais qu’est ce que je peux lui réserver d’encore pire pour la faire souffrir? » –  Ca me fait penser, étrangement vu que je suis habituée à avoir la poisse et autres, je m’étais dit pendant la PMA « nan mais tu arriveras à tomber enceinte, mais tu vas perdre le bébé. Car sinon ce serait trop facile. Et après tu n’arriveras plus jamais à en avoir » . Vous imaginez que c’est fun quand une partie de ce dont vous avez pensé se concrétise… Bon la suite dans ma tête c’est qu’ensuite mon mari meurt dans pas longtemps d’un cancer/accident de la route, que je choppe une maladie grave et que tous les gens que j’aime meurent jeunes et que je finisse seule etc… OUAIS je suis optimiste avec ma vie ! Bon je vous rassure, j’arrive aussi à reprendre le dessus et me dire que non, ça va bien se passer, enfin j’espère.

Bref une fois de plus je diverge, revenons à nos moutons.

Il y a déjà 3 semaines environs elle m’avait envoyé un sms pour prendre de mes nouvelles, mais je n’avais pas répondu. J’ai attendu, attendu, puis dépassé la limite pour répondre sans que ce soit trop bizarre. Mercredi dernier, elle me revoit un message sur Messenger pour savoir si je vais bien.

Je me triture l’esprit, je sais qu’il faut que je lui réponde. Alors dimanche je lui dit juste les convenances, « ça va mieux, blablabla et toi comment tu vas »; elle me répond des banalités « contente d’être en vacances, on est bien dans la nouvelle maison ». Bref, je ne répond plus, je suis toujours aussi stressé, car il faut que j’aille droit au but, il faut que j’arrive à lui dire ce que j’ai sur le cœur. Alors hier soir je me lance pour me soulager, pour en finir avec ce poids. Je lui explique que je n’ai pas osé prendre de nouvelle car j’appréhendais une annonce de grossesse, car je ne suis pas assez forte pour gérer ça, que je serais incapable de la voir en présentiel car trop difficile pour mois les femmes enceintes et les bébés. Et que du coup le jour où ça arrive je préfère une annonce par message, pour pouvoir encaisser ça dans mon coin. Que malheureusement le jour où ça arrivera on ne se verra peut-être pas pendant un long moment, même si même temps, pour eux je leur espère que ça ne tarde pas trop paradoxalement.

Elle me répond qu’effectivement c’eétait ça hantise de se dire que si ça leur arrive, comment annoncer ça sans trop nous blesser, car elle se doute que ça doit être très difficile pour nous.

Ce message me laisse plein d’espoir, il semblerait qu’elle dise qu’elle ne soit pas encore enceinte ? que je vais encore pouvoir la voir ?

Mais non, quelques minutes plus tard elle me dit « je n’ai pas envie de te mentir et me triture l’esprit depuis des semaines…. mais du coup tu ne vas pas vouloir me voir de si tôt… »

En guise de félicitation j’ai du lui répondre un « tant mieux pour vous ». Et je lui ai dit qu’on garderait contact par message alors, le temps que j’arrive à gérer ça. Elle était soulagée, car elle avait peur que je veuille couper totalement les ponts.

Mais ce matin je me dis que c’est probablement illusoire, est-ce qu’un jour je serai prête à voir un bébé qui aura été conçu le mois après la mort de S. ? (c’est prévu pour janvier, j’ai quand même demandé au lieu de me triturer l’esprit) Un bébé avec un âge si proche ? j’espère 2 choses : que ce ne soit pas un garçon, et qu’il/elle naisse bien en 2020 – pas la même année que S. . Sans ces conditions je vois mal comment reprendre un vrai contact avec elle un jour sans morfler…

Voilà voilà, prends toi ça dans la face. Même si on s’y attendait, ça fait extrêmement mal. Et j’étais en colère. Face à ma vie merdique, pourquoi j’en chie tout le temps ? pourquoi je cumule tout ? infertilité, PMA, perte de mon bébé….. quand est-ce que ça va s’arrêté ? et en plus je dois m’éloigner d’amis que j’apprécie beaucoup pour ne pas souffrir plus…

Alors qu’elle attend patiemment le moment où elle veut un enfant, se marie, construit sa maison, arrête la pilule, et hop 4 mois après elle est en cloque. Et on peut prédire que pour elle tout va bien se passer forcément.

C’est tellement injuste…

Et forcément j’apprend ça alors que mon mari potasse un entretien hyper important pour mercredi, alors je ne pouvais pas lui en parler hier soir, je savais que ça l’affecterait beaucoup trop sinon. Alors j’ai caché mes larmes sous l’eau de la douche, puis j’ai pris un somnifère pour me coucher et dormir sans trop cogiter…

 

L’appel à la con qui fait mal

Je l’avais senti venir cet appel, en revenant au travail j’avais vu un mail qui datait d’un mois me disant que la Gestion des carrières voulait me voir dans le cadre de mon départ en congés maternité. Bref j’ai vite supprimé le mail, et vu qu’il n’y avait pas de relance, je me suis dit (enfin j’ai espéré surtout) qu’entre temps ils avaient du avoir l’info (même s’ils devaient l’avoir depuis mars…).

Vous devinez l’appel du jour :

 » Bonjour, je vous appelle concernant votre départ en congés maternité  »

Putain ça fait mal….

J’ai répondu  » c’est plus d’actualité », elle savait plus où se foutre la pauvre.

Ça m’énerve d’autant plus que la DRH était au courant : mon congé n’apparaît plus dans le planning, et j’ai eu un mot il y a plus d’un mois de la part du directeur des ressources humaines et du PDG…. Bref la communication c’est vraiment pas ça.

 

Allez 1h30 et c’est le weekend, j’ai rarement aussi eu hâte…

 

« En ce moment j’ai la vraiment la poisse »

RALC du jour :

Une collègue à midi, s’adressant à moi :

 » En ce moment j’ai vraiment la poisse, dès que je prends des vacances il pleut »

…..

Euh je réponds quoi ? Et oui elle est au courant que je viens de  perdre mon fils pendant mes vacances/voyage de noces… (Et elle a pas percuté même après)

Morale du jour : mieux vaut aller à la salle de sport le midi que de manger avec d’autres personnes à la cafétéria…

FIV1 TER – ça commence bien…

Après une semaine d’oromone (faite d’insomnies et d’humeur massacrante, une première avec ce médicament), ce matin j’avais ma 1e écho pour savoir quand commencer les injections.

J’arrive et vois que la salle d’attente de l’accueil est pleine à craquer… Très très mauvais signe plus de 45min après le début des enregistrements. Je patiente, il y a environ 30min avant que toutes les personnes arrivées avant moi soient appelées. Le retard commence à se résorber, on est plus beaucoup. Mais mon nom ne vient pas. Au bout d’un moment je vais voir la secrétaire pour lui signaler qu’on m’a apparemment zappée… Elle regarde, je suis pas sur la liste… Elle verifie donc dans mon dossier (super la confiance 😂), effectivement c’était prévu. Elle revérifie son listing et me trouve a 10h50, en Rdv externe (en gros je suis signalée comme faisant mon échographie chez mon gynéco de ville ..) bon elle prévient les sages-femmes de l’erreur. Apparemment il y avait pleins d’erreurs dans le planning ce matin, j’étais pas la seule. Elle en pouvait plus la pauvre secrétaire. Bon elle a quand même fait la remarque « ça doit être parce qu’ils ont pris trop de rdv, alors pour en rajouter ils trichent sur les heures » , ce à quoi j’ai quand même répondu que mon rdv je l’ai depuis septembre, et j’étais le 1e rdv inscrit dans le planning ce jour là donc non, c’était pas ça le problème pour mon cas.

Bon je vais en salle d’attente. Et j’attend encore 50min… Genre c’est une erreur de leur part, mais ils font passer les autres RDV quand meme avant moi !!!

Pendant l’écho elle voit que je suis pas au top de ma forme – ben c’est que j’ai un travail moi, donc même s’ils sont indulgent et tout, c’est pas super… « Ah vous travaillez, je vous fait le justificatif tout de suite ». Euh ben ouais on est en semaine, en pleine matinée, les chances que les patientes bossent sont quand même élevées…

Bref je poireaute encore pour voir la sage-femme pour le debrief – on commence les injections demain. Prochain rdv jeudi prochain. Bon là je demande « il est bien noté le rdv ? Pas qu’on me refasse le coup la semaine pro ! ». Et là elle me répond  » ah oui c’est moi qui ait fait les plannings hier, mais comme je voyais pas si vous faisiez le rdv ici ou non, dans le doute j’ai mis rdv externe »…. MAIS QUOI ???? Dans le doute on fait le contraire normalement ! Ou on appelle la patiente et on lui demande ! Et en plus j’ai toujours fait tous mes RDVs de contrôle au centre pma… elle ne s’est même pas excusée. Je ne sais même pas comment j’ai fait pour ne pas m’enerver sur le moment… La sidération de son comportement je pense… J’espère que les secrétaires vont bien l’allumer pour ce fiasco général…

On peut se dire « ça arrive », mais après le coup de la dernière FIV où ils ont « oublié » de noter qu’on devait faire la moitié en ICSI, j’ai du mal à être indulgente avec eux. Ça ne me rassure pas sur le bon fonctionnement de cet hôpital, je ne suis pas très en confiance…

Après cette tentative, si on doit y retourner il est clair qu’on va sérieusement regarder les autres centres, même si cela implique de faire de la route contrairement à aujourd’hui.

 

Bref ça a tué ma zen attitude !

 

Allez, c’est parti ! Croisons les doigts pour que cette fois ce protocole se déroule enfin correctement !

BFMTV « La PMA : un enfant quand je veux »

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Moi ce matin, quand tranquillement entrain de manger mon bol de céréales, je lis ce titre de « reportage ».


Vous vous dites, en même temps quelle idée de regarder cette chaîne. Mon excuse c’est qu’ils passent la météo dans un bon timing pour moi le matin, et c’est une info essentielle pour savoir comment m’habiller avant de partir, vu que je me déplace uniquement à vélo #3615mylife

Que dire… En gros ce titre racoleur est utilisé car si j’ai bien suivi entre deux étouffements, un vote doit avoir lieu dans la journée pour statuer sur « la PMA pour toutes. » Un titre putassier pour mettre du l’huile sur le feu.

Je suppose que cette phrase en particulier réfère à la possibilité de congeler ses ovocytes pour avoir une roue de secours plus tard si on tarde trop. Si on « choisit » de faire un enfant tard.

Sauf que ce titre est totalement débile. Et ce débat autour de la PMA pour toutes fait oublier que non la PMA ce n’est pas un parcours de routine. Qu’on ne passe pas par ce parcours comme on irait chercher une baguette de pain. Que l’enfant en général n’est justement pas arrivé quand on voulait. Et qu’on a pas la certitude qu’il arrivera malgré ce parcours.

« Quand on veut » N’oublions pas les délais pour le don de gamètes, pour avoir des RDV dans les centres PMA déjà surchargés, puis être intégré au planning pour suivre la procédure IAC/FIV, la probabilité des échecs et de devoir repartir pour un tour… Et parmi ces couples homosexuels ou ces femmes célibataires, celles qui pendant leur parcours se découvriront des problèmes de fertilité et dont le parcours sera bien plus corsé que prévu…

Et si on pouvait arrêter ce cliché que les femmes en PMA y sont parce qu’elles ont toutes trop tardé pour vouloir un enfant. Ce n’est pas l’image que renvoit la blogosphère (certes on pourra argumenter que plus de jeunes tiennent un blog, mais tout de même) Combien d’entre nous avons commencé les essais jeunes ? Et commencé le parcours PMA avant nos 30 ans ? Perso j’avais 23 ans. J’ai commencé la PMA à 25. Oui l’âge a un impact sur la fertilité, mais ce n’est pas la seule explication du nombre de couples infertiles qui augmentent de plus en plus. Faut arrêter de se voiler la face. Et de rejeter la faute sur les femmes plutôt que sur tous les produits toxiques qu’on ingère malgré nous au quotidien.

Alors au bout d’un moment ça serait bien qu’on arrête de voir la PMA comme une solution de facilité. Je trouve que c’est un manque de respect pour nous toutes qui enduront ce parcours pendant des mois ou des années, qui devont subir les traitements et maltraiter nos corps. Comme une négation des épreuves par lesquels passent les couples en PMA. Alors qu’on a pas choisi de se retrouver là. On a pas demandé. On avait juste pas d’autres alternatives pour tenter de devenir parents.

Le monde joyeux des fertiles – épisode 3 : l’invitation à un mariage

Certains événements peuvent être particulièrement longs et difficiles à vivre quand on est pmette, alors que ce sont censés être des moments heureux.

Parmi ces événements, les mariages sont assez hauts dans le top, car ce sont en général des réunions spéciales PB, familles nombreuses et épanouies, enfants qui courent partout.

Les précédents mariages auxquels j’ai assisté jusqu’à présent ont été assez supportables (pas trop d’enfants, familles pas trop lourdingues). Mais ce weekend j’ai gagné le gros lot :

  • C’est moi qui conduisait (aucun refuge possible dans l’alcoolisme donc, mais en buvant un verre syndical à table pour éviter les erreurs de jugement)
  • Un nombre d’enfants impressionnant ! Il devait y avoir une trentaine d’enfants, dont une dizaine de bébés… et en prime pleins de moments gênants préparés par les enfants car c’est soit-disant trop mignon.
  • La pire table possible : on était 3 couples, les deux autres avaient chacun un bébé de respectivement 8 et 9 mois. Qui étaient tous les deux présents. Je vous laisse imaginer la torture des discussions et de leur présence. Je connaissais un des couples, et eux se connaissaient. Bien évidement je ne connaissais personne d’autre (à part les mariés), donc difficile de fuir. On a jamais été aussi soulagés d’aller danser !
  • La famille des mariés la plus lourde que j’ai pu rencontrer ! J’espère très sincèrement que cette amie n’aura pas de problème de fertilité car sinon ils vont en chier. On a du entendre une bonne cinquante de fois (je suis sérieuse) des remarques liés sur les enfants qu’ils allaient faire. Ca en devenait débile. Et sur les joies d’être parents qu’on leur souhaitait, et blablabla. C’était abusé franchement….

 

Je crois que nous avons eu beaucoup de chance d’échapper à ça pour notre propre mariage fort heureusement ! Car on aurait pas supporté ! Pourtant y a vraiment pas toute notre famille et amis qui sont au courant de notre situation. Comme quoi au final ils ne sont pas si lourd que ça comparé aux autres familles !

 

PS : N’hésitez pas à partager vos pires mariages en tant que pmette en commentaires 😉 Je sens que c’est un sujet à fort potentiel !

Compte rendu de tentative de FIV

C’est quand on se dit justement qu’on a pas forcément envie de connaitre tous les détails pour le moment, qu’on finit par les recevoir par la poste.

Je vous confirme, je n’avais pas envie de les recevoir après lecture.

Mais pas du tout pour les raisons que je pensais. Mais plutôt pour l’incompréhension qu’ils ont occasionné. Et la colère qui s’en est suivi.

Lors du fameux appel du biologiste pour annoncer la mauvaise nouvelle, il m’avait dit que le recueil de sperme n’était pas top, ce qui pouvait expliquer cet échec.

Résultat : 4 millions /ml, avec 41% de mobilité. Sachant que mon mari est en général à 5 ml, ou les mauvais jours à 3ml, concrètement ce n’est vraiment pas le pire recueil qu’il ait eu.  Cela explique qu’ils ne soient pas passés en tout ICSI, car en vrai ces résultats étaient corrects et cohérents avec notre historique.

Donc déjà, pourquoi nous avoir dit cette phrase ? pour nous « rassurer » ? nous donner une fausse « explication » de cet échec ? on va mettre ça sur le compte de la maladresse…

 

Mais voici la partie qui, paradoxalement est une bonne nouvelle en soit mais m’a fait sortir de mes gonds.

13 ovocytes mis en fécondation. 13 ovocytes matures.

Pourquoi n’ont ils pas respecté la consigne 50%classique/50% ICSI ???

Notre gynéco nous avait bien dit, pour une 1ère FIV avec un sperme limite, on fait 50/50 pour être sûr et voir ce qui fonctionne. SAUF si moins de 5/6 ovocytes, dans quel cas on tente la FIV classique pour une 1e tentative.

J’étais donc persuadée que le nombre d’ovocytes matures est ce qui avait occasionné ce changement de protocole. 5/6 matures, c’était cohérent avec la dernière écho de contrôle.

Mais non. Et ce changement a fait foirer à 100% notre tentative, alors que potentiellement, en faisant de l’ICSI sur la moitié, on aurait peut-être eu des embryons…

Perdre 3/4mois pour savoir si l’ICSI fonctionne ou pas. Savoir si c’est « juste » un problème de spermatozoïdes un peu moches ou si le problème est plus grave, et qu’il faut approfondir les examens pour avoir encore une chance d’un enfant de nous deux.

Et vu le nombre d’ovocytes et le recueil pas si horrible que ça, la voie « problème plus grave » ne me semble plus si improbable.

J’aurais préféré savoir tout de suite. Savoir si je dois envisager d’autres voies, d’autres médecins, d’autres examens.

Ou au contraire ne pas avoir eu à vivre ces moments horribles si la partie ICSI avait fonctionnée.

J’ai l’impression d’avoir une guillotine au-dessus de moi jusqu’à la prochaine tentative.

Comment aborder la prochaine stimulation sereinement avec ce doute énorme, cette probabilité que l’ICSI pourrait ne pas fonctionner, et que ce serait une 3e fois des traitements très lourd pour un échec final cuisant? Alors qu’ils auraient pu m’épargner ça en ayant une réponse déjà maintenant s’ils s’en étaient tenus à ce putain de protocole inscrit noir sur blanc dans notre dossier ?

Leurs explications ne changeront rien aux faits malheureusement, même si je vais les contacter pour savoir pourquoi.

Et essayer de trouver une façon d’encaisser ça, pour vivre au mieux ces prochains mois d’incertitudes.

Attendre encore, toujours…

L’homme a enfin décroché le téléphone et réussi à joindre le centre PMA jeudi dernier (à chaque fois il appelait après la fermeture les jours précédents).

Je n’en avais pas la force, alors je lui ai délégué cette tâche. J’ai assez donné de ma personne ce dernier mois alors je n’ai plus envie de faire quoique ce soit. Même pas envie de chercher des réponses. Je suis blasée. Et je sais que de toute façon aucune réponse ne me fera aller mieux.

Comme attendu, notre dossier doit passer en réunion de staff’, puis on doit attendre la lettre pour nous dire si on a le droit de continuer. Normalement oui, ils devraient valider le fait qu’on passe en ICSI. La même qu’en février quoi. Notre dossier passe ce jeudi, mais on peut déjà appeler jeudi soir pour avoir des nouvelles et potentiellement se réinscrire tout de suite sans attendre la lettre (j’ai bien fait de faire appeler l’homme, moi on ne m’avait pas proposé ça). Le plus probable niveau timing pour une nouvelle tentative c’est vers octobre. On verra comment ça se profile.

D’après la secrétaire, ce n’était pas utile de prendre RDV avec le biologiste, pour elle il fallait vraiment qu’on attende le passage de notre dossier au staff pour qu’ils puissent nous apporter des réponses suite à ça.

Je ne sais donc toujours pas combien il y avait d’ovocytes matures, ni pourquoi ils ont juste fait une FIV classique et pas une 50% classique /50% ICSI. Mais les deux sont probablement liés, et au fond à part me mettre plus mal avec un nombre d’ovocytes matures pourris, pour le moment cette réponse n’est pas urgente.

Par contre j’ai fait des recherches de mon côté sur le problème de non-fécondation. Parce qu’au fond c’est ça qui m’importe le plus. Et qu’on me dise juste « la FIV ICSI devrait résoudre le problème », ben c’est pas une réponse. Je me suis donc plongée dans les revue médicales.

Il en ressort qu’en soit, en refaisant une tentative de FIV classique suite à un échec de fécondation, à la 2e tentative ça a beaucoup de chance de fonctionner (je n’ai plus les chiffres en tête, mais c’était très haut). Souvent c’est un problème ponctuel de maturation d’ovocytes ou de qualité du sperme le jour J. Mais en général les centres passent direct en ICSI pour ne pas prendre de risques. Et après deux FIVs foirées, de toute façon jamais je ne tenterais une seconde fois en risquant le même échec.

La 1ere explication possible, c’est donc les gens qui n’ont juste pas eu de chance avec un échec de fécondation car probablement un problème ponctuel.

La 2ème explication : problèmes du côté des spermatozoïdes, l’ICSI est donc censée résoudre ce problème dans la plupart des cas.

La 3ème explication : problème d’ovules. Et là malheureusement l’ICSI n’y change rien. Différents problèmes sont possibles, mais en général c’est vraiment mauvais signe et ça se finit en DO ou rien pour la plupart des cas. Et comme vous vous en doutez, la seule façon de le savoir, c’est de tenter l’ICSI.

Bref, il faut espérer que ce soit « juste » un problème de spermatozoïdes. En soit les résultats de mon mari pointent dans cette direction. Mais on est jamais à l’abris de cumuler les problèmes, donc on ne peut pas écarter le problème d’ovocytes. Seule la suite du parcours nous le dira.


Il y a des conversations qu’il faudrait qu’on ait, mais je ne peux m’y résoudre et les élude.

Plus ça se passe mal, plus la possibilité des solutions alternatives s’entrouvre. Mais je me dis que tant qu’on a pas tout essayé, je ne veux pas l’ouvrir et regarder ce qu’il y a. Mais par intermittence certaines bribes atteignent mon cerveau et me font me questionner.

Le jour des mauvais résultats, mon mari a évoqué l’adoption. Mais je lui ai dit que de toute façon pour le moment on avait rien à perdre à tout donner en PMA, car nous ne remplissons pas les critères du droit à l’adoption pour le moment.

On a beau être ensemble depuis 12 ans, au yeux de la loi nous sommes mariés depuis 1 mois et quelques et je vais seulement avoir 27 ans à l’automne. Donc encore au moins un an à attendre pour commencer les démarches si jamais. Je trouve ça d’ailleurs très injuste. On devrait pouvoir faire valoir la longévité de notre couple avant mariage. C’est pas comme si on ne pouvait pas prouver qu’on vit ensemble depuis 9 ans. La loi est injuste pour les infertiles jeunes qui ont pris leur temps pour se marier.

Et quand je vois les difficultés des démarches et l’attente, je ne sais pas si je suis capable de me lancer dedans un jour. Je ne sais pas non plus si je serais de taille à affronter les problèmes que l’abandon a pu occasionner pour ces enfants. On va pas se mentir, cela me fait surtout peur depuis que mon collègue qui a un enfant adopté, a un jour appris la nouvelle qu’une fille adoptée par des amis à lui (au même moment que son fils, amitié à l’origine de cet aspect commun de leur vie), s’est suicidée. Et de voir ensuite que le taux de suicide chez les enfants adoptés est bien plus haut que pour le reste de la population. Tout cela me fait extrêmement peur maintenant.

Il y a aussi la question du don de gamète qui aurait besoin d’être discutée en couple. Cette question me trotte dans la tête, car on se sait jamais. Avec l’échec de fécondation, la possibilité de cette voie a augmentée, même si c’est probablement trop tôt pour y réfléchir vraiment.

Au début de notre parcours, avant même l’entrée officielle en PMA, mon homme avait dit que de son côté, le don de sperme était totalement impensable. De mon côté je faisais ma maligne en disant que si c’était la seule possibilité pour lui offrir un enfant de sa chair, je serai OK avec le don d’ovule, sûr et certain.

Maintenant que cette question me revient dans la tête, c’est moins certains. Je me pose des questions sur comment je le vivrais (serais-je capable d’aimer cet enfant, aurais-je l’impression qu’il est le mien ?). Comment assumer ce choix auprès des autres ? N’est-ce pas aller trop loin au nom du désir d’enfant ? si mon corps n’est pas capable de porter la vie, ne faut-il pas juste l’accepter au bout d’un moment ? mais en même temps suis-je prête à renoncer à un enfant de notre couple, avec les gamètes de mon mari, et qui grandira en moi, qu’on verra évoluer sur les échographies ?

Je ne sais pas…. J’espère sincèrement que la question ne se posera pas vraiment. Et je ne connais pas la vision de mon mari sur la question du DO, car je n’ai pas envie d’avoir cette conversation. Comme si en parler à voix haute risquait de valider la probabilité que la question se pose vraiment.


 

Je pense que cela se ressent en lisant ces lignes, niveau moral ce n’est pas top. Je crois que je me suis cachée derrière ma muraille pour ne pas aller trop mal, mais depuis la semaine dernière je commence à m’autoriser à aller mal. J’ai besoin de vacances (plus qu’une semaine à tenir heureusement). Je suis fatiguée. Et à fleur de peau, comme une envie de pleurer sans raison. Ce weekend j’ai d’ailleurs craqué pour un rien. Et enfin réussi à laisser libre cours à ma peine.

Cette impression que mes ovocytes ont été « jetés à la poubelle » suite à cet échec a eu des répercussions surprenantes sur mon psychisme. J’ai oublié que j’allais avoir mes règles. Une impression dans ma tête qu’elles ne pouvaient pas arriver, comme si on m’avait volé ma féminité, ma fertilité inexistante. J’ai d’ailleurs oublié de racheter des serviettes hygiéniques. Heureusement que j’ai ma cup et que j’en avais encore quelques unes en rab (vu mes règles hémorragiques, je suis obligée de combiner cup+serviettes pour éviter les fuites).

Car en soit cet échec nous a appris une chose, c’est que sans fécondation naturelle, il n’y aura jamais de « bébé couette miracle »; et que toutes ces années d’essais, toutes ces IACS, étaient vaines. Et qu’on a mis 4 ans 1/2 pour l’apprendre. Je crois qu’il y a un deuil à faire de ce côté là.

Ce grand vide dans la poitrine est revenu à la charge après cet échec. Il me suit en permanence, même pendant les moments qui devraient être heureux. Contrairement à d’habitude, j’ai des idées pour aider à le combler. Mais il faut encore réussir à les exécuter. J’ai envie d’écrire ces idées de livres qui me trottent dans la tête, mais que je ne mène pas à bout, voir ne commence même pas. Ma dernière idée j’ai fait la prise de note préliminaire et me suis arrêtée au bout de deux jours. Mais cette fois, sur une autre idée, j’ai réussi à me lancer. Au travail, pendant ma pause déjeuner (de toute façon je n’ai pas le cœur à me mêler aux collègues, j’ai besoin d’être au calme, seule, le midi). Ce weekend je n’ai pas réussi à prendre mon stylo, mais j’ai décollé de netflix pour lire, et c’était déjà une grosse victoire en période de mal-être. Je compte bien continuer l’écriture cette semaine.

Je dois avouer que même la blogosphère est difficile en ce moment pour moi. Beaucoup de stimulations à la même période que moi, alors j’ai pu voir toutes ces nouvelles de fécondations réussies, d’embryons à transférer, voir même de TG positifs. Je n’arrivais pas à me réjouir. Je me disais juste « pourquoi y a que chez moi que c’est autant la merde ». Ca m’a beaucoup rappelé cette 3e IAC où on était plusieurs à en faire au même moment, et je suis la seule pour qui ça n’a pas marché. Cette impression de voir ce quai se remplir et se vider, en étant toujours là pour accueillir les nouvelles têtes et dire au revoir aux autres, en tenant la main aux autres qui comme moi sont là depuis bien trop longtemps à observer cette danse qui nous laisse de côté. Je n’ai plus les mots non plus pour réconforter les aussi poisseuses que moi. Vous êtes toujours là pour me soutenir, alors que moi je n’arrive plus à apporter de soutien, à trouver les bons mots, même si je compatis. J’aimerai réussir à le faire, mais je n’arrive plus pour le moment, et ça m’attriste, je culpabilise.


Au final, cette pause forcée de PMA pendant quelques mois n’est peut-être pas plus mal. Même si je n’ose pas me l’avouer vraiment, il est probable que je n’aurai pas été de taille si j’avais déjà du recommencer un protocole en août. Même si c’est difficile d’attendre encore. Il faut du temps pour panser ses blessures.

J’espère que ces vacances dans une semaine réussiront à effacer la fatigue accumulée ces derniers mois et adoucir un peu mon quotidien pour me remettre de tout ça.

Je ne sais pas quand je publierai de prochain article, peut-être bientôt, peut-être dans longtemps.

Alors en attendant je vous embrasse toutes bien fort ❤