Je pense que c’est la phrase que les jeunes PMettes détestent le plus… Je l’ai entendu de ma famille, des mes amis et des médecins…
Quand on est jeune (1er essais à 23 ans pour moi, puis à 24 ans début des recherches pour trouver le problème; 25 ans = début de PMA), on a l’impression que notre désir d’enfant ne compte pas vraiment. Il n’y a que notre âge, on nous dit de ne pas être pressé.
Mais ils oublient certaines choses
-l’âge n’a pas d’influence sur la douleur d’être infertile, et d’avoir le ventre vide chaque mois.L’attente n’en n’est pas moins insupportable et c’est injuste de dire qu’on a pas besoin de se presser pour les examens et procédures car nous avons plus de temps pour les essais devant nous (et qu’il y a des cas plus graves)
-chaque mois, chaque année qui passe, est une année en moins à vivre avec nos potentiels futurs enfants. Et ça, rien ne le rattrapera.
-l’idée d’une famille nombreuse s’efface jour après jour. Si ça avait marché du 1er coup, on essayerait probablement de mettre le 2e en route en ce moment…
Et puis il y a d’autres paramètres plus personnel que ces personnes ne prennent pas en compte. Le désir d’enfant a pu venir avant les essais.
Pour ma part, j’ai cette envie d’enfant depuis mes 19 ans. Donc non, dans mon cœur ce n’est pas 2 ans d’attente, mais 6, et ce n’est pas du tout la même chose à vivre. Je ne ne sais pas si c’est juste moi, ou si cela vient d’avoir rencontrer mon namoureux tôt dans ma vie, mais cette envie viscérale est venue très tôt. Sauf que, je faisais des études, et puis je me suis dit que ce n’était pas raisonnable, que ce serait trop difficile à concilier, surtout financièrement. Que pour l’intérêt de cet enfant, ce serait mieux d’attendre, qu’on soit réellement « prêt ». A l’époque M. avait 21ans, j’ai cru qu’il allait fuir quand je lui en ai parlé (c’était viscéral, je ne pouvais plus le cacher). Mais non, il partageait cela, ça lui faisait peur, il ne se sentait pas prêt à être père, mais pourtant l’envie était là. Nous avons donc décidé d’attendre, d’être sage. Même si parfois c’était très dur.
Vers mes 21 ans, je me suis dit que je pouvais fait un master en alternance, avoir un salaire. Nous avions même trouvé un F3 pas cher avec un bureau/chambre. On aurait pu s’en sortir. Mais M. a pris peur, a paniqué,c’était la fin de ses études, le début de la vie adulte. Il a eu besoin d’une pause, de souffler. Après cet épisode, nous ne parlions plus d’enfant, car notre couple était trop fragilisé, nous n’y aurions pas survécu. Quelques mois après cet épisode, il a eu une prostatite aigu, a passer une journée à l’hôpital. Nous ne savions pas que cela changerait tout. Personne ne nous a prévenu, car les séquelles ne sont pas si fréquentes…
1 ans et demi après, les essais BB commencèrent… jusqu’à il y a deux semaines, où nous apprenions que la prostatite avait gravement rongé sa prostate, d’où des problèmes de productions de zozos (fluctuants énormément). L’annonce aussi qu’en cas d’une 2nde prostatite (dont le risque est accru vu l’état de sa prostate), il pourrait devenir totalement stérile.
Alors non, nous n’avons pas le temps, et nous ne l’avions pas à l’époque, même si nous ne le savions pas. Si nous avions suivi notre cœur plutôt que notre tête, nous serions probablement déjà parents, car cela serait arrivé avant cette p****n de prostatite. Je ne peux cesser de ressasser cela depuis le verdict. Je m’en veux tellement d’avoir attendu alors que je croyais que c’était plus raisonnable.
Et nous ne l’avons plus ce temps, car chaque mois qui passe augmente le risque d’une 2e infection irréversible…
2 ans d’essais, 6 ans d’attente, le ventre vide et le coeur bien lourd…