Je savais bien qu’en se lançant dans une nouvelle FIV pour agrandir la famille, que rien n’était gagné. Mais je ne pensais pas écrire un point final si rapidement.
Il faut savoir que depuis longtemps on s’est fixé de ne faire plus qu’une seule FIV, quoiqu’il arrive la seule qu’on ait encore la force et l’envie de faire. Cette décision a été prise même avant la naissance de H., quand on ne savait si ce dernier embryon s’accrocherait ou non.
Tenter d’avoir un 2e enfant vivant ne changeait pas la donne, on s’est encore répété avant même de repartir pour un tour, qu’on ne s’acharnerait pas. On a déjà l’immense chance d’avoir un merveilleux petit garçon dans nos vies, on a assez donné d’années de notre vie à ce parcours.
Pourtant c’est pleine d’espoir que j’ai fait ma rentrée pmesque. On savait que le plus dur chez nous c’était d’obtenir des ovocytes matures, mais il semblait qu’on avait enfin obtenu la bonne formule. Une fois les miraculeux embryons obtenus ça semblait facile. Nous avions quand même obtenus 2 grossesses pour seulement 3 embryons transférés, même si malheureusement S. nous a quitté avant l’heure.
Nous avons donc commencé le traitement toute fin septembre (à l’identique de la dernière tentative fructueuse : oromone 2 semaines puis Menopur 300, et ensuite double déclenchement ovitrelle+decapetyl). Le scénario, toujours stressant, était similaire à la dernière fois : longue au démarrage, après 5 jours de traitements quasi rien, mais au 2e contrôle après 9 jours ça se réveille. Mais quand même plus lentement que la dernière fois. J’ai eu le droit à un 3e contrôle et au final 16 jours de menopur (contre 12 la dernière fois).
Mardi matin, la ponction arrive enfin, très douloureuse comme toujours (cette fois en plus du Tramadol on a du me donner de la morphine… alors que les autres meufs en salle de réveil refusaient du paracétamol car ça allait , vive mon corps….). Et là récolte très prometteuse : 15 ovocytes. Je ne m’emballe pas, je sais que certains ne seront pas matures (8/10 la dernière fois l’étaient). Je garde aussi dans un coin de ma tête que la toute première FIV raté nous avait donné 14 ovocytes pour 3 matures et 0 embryons. Mais bon on a le bon traitement, y’a pas de raisons. On est quand même très optimistes d’avoir plusieurs chances avec plusieurs embryons. (Mon mari me demande même ce qu’on fera si jamais il nous en reste à la fin.) Par contre les règles ont changé. On aura aucune nouvelle avant J5 soit dimanche. Ils nous appellent le matin et s’il y a minimum un embryon, et bien on vient direct pour un transfert.
Mais déjà dans la nuit de mardi à mercredi l’engrenage déraille. Minuit 30, je suis réveillée par une forte douleur à l’ovaire droit. Je m’assoie dans le lit et commence à avoir un malaise et vomir. Mon mari, qui sera en panique totale le reste du temps, appelle le numéro d’urgences. On me dit de prendre un ibuprofène et voir si ça passe. J’ai pris un tramadol 2h avant, je vomis, bref je sais déjà que ça ne sert à rien et que la douleur n’est pas normale. Donc on ne perd pas de temps et on va direct aux urgences gynécologiques (avec notre fils, sinon c’est pas drôle). L’écho ne donne pas grand chose, mais vu les douleurs et les vomissements qui continuent , on passe par la case coelioscopie. Au final l’opération reste mitigée, on ne sait pas trop ce qui a donné les douleurs. 2 hypothèses : soit y’avait bien une torsion d’ovaire, mais ça s’est remis en place tout seul, soit c’était le sang accumulé autour de l’ovaire qui me causait les douleurs (il y en avait beaucoup, ils ont donc aspiré et fait coaguler/cautériser ? l’ovaire pour l’aider à cicatriser plus vite). Toujours est-il qu’au réveil je n’ai plus de douleurs. On me confirme que cela ne compromet pas le transfert dimanche, si moi je suis partante.
Dimanche, après une nuit d’insomnie, l’appel tant redouté du biologiste arrive à 8h15. Sa tournure de phrase m’indique direct que ça ne va pas . « Je devais vous appeler pour vous dire s’il devait y avoir un transfert aujourd’hui…. Bon malheureusement je n’ai pas de bonnes nouvelles ».
15 ovocytes récoltés, 11 matures, mais seulement 5 qui ont pu être micro-injectés. Et tous ont arrêté leur développement assez précocement.
Voilà… dans cette situation en ICSI, je ne sais pas si c’est un soucis d’ovocyte pourris (dans quel cas toute façon ben c’est foutu), ou de spermatozoides pourris (c’est le cas, et ça c’est fortement dégradé en 5ans), et ça à part l’IMSI… (qui n’est pas proposé chez nous). On sera rappelé d’ici fin de semaine pour faire le point après qu’ils aient débriefé de notre dossier.
Mais entre notre passé, la ponction douloureuse et le passage par l’opération, clairement cela confirme notre décision de s’arrêter là. Forcément on a envie de se dire attendons l’explication de cet échec avant de statuer, mais je sens en moi que la décision s’impose toute seule.
C’est un nouveau processus de deuil qui s’ouvre à nous, alors qu’on s’autorisait à rêver d’une fratrie depuis plusieurs mois. C’est tout frais, inattendu à ce stade, il faut qu’on encaisse et se fasse à l’idée.
A celles qui sont passées par ce deuil du 2e enfant, si vous avez des conseils, des ressources, pour nous aider dans notre cheminement, je suis preneuse.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.