Raviver la douleur

On a encaissé la nouvelle. On entre dans une nouvelle phase. Déjà je dors mieux qu’avant ce TEC, fini les cauchemars (je me réveille encore tôt, mais c’est déjà mieux).

On laisse derrière nous les angoisses de ce TEC qui ont ravivé les flashback et le traumatisme de la perte de S.

Mais l’échec de ce TEC ravivé d’autres sentiments, et notamment la douleur et le manque de S. Mais aussi le manque lié au ventre vide.

Car cette période de couvade m’a rappelé forcément la grossesse, le bien-être et la félicité que je ressentais, l’apaisement aussi (malgré le stress) et cette sensation si particulière de savoir que la vie grandit en soi. Le manque de ce bonheur imparfait est intense ces derniers jours, car la couvade en était juste un petit aperçu (même si une prochaine grossesse serait emplie de stress et d’angoisse, ayant perdu toute innocence, je ne revivrai jamais cet état là).

Et forcément, cela ravive le manque de S., Je pense tout le temps à lui, à ce bébé que je devrais tenir dans mes bras.

De plus, l’espoir que ce TEC fonctionne était intense car il aurait pu apaiser des peines à venir, plus légèrement si je portais la vie à nouveau, comme la naissance prochaine du fils de mon collègue, les mariages de cet été, le fait de ne pas passer un nouvel anniversaire et une nouvelle année sans un enfant vivant, et puis surtout l’épreuve la plus dur à venir, l’anniversaire des 1 an de sa mort, dans moins d’un mois…

J’aurais préféré affronter ce moment en portant l’espoir. Mais ce ne sera pas le cas. Alors comme toujours, on vivra ça comme on pourra.

Et forcément semaine dernière, c’est le moment que nos amis ont décidé de nous prendre le chou. Le lendemain du résultat, une amie publié une photo d’une de leur connaissance de fac, enceinte. Mon mari leur dit d’être sympa et d’éviter ce genre de photo. Elle s’excuse, mais un autre dit , et que c’est pas de leur faute si en plus le timing est mauvais, faut pas qu’on les fasse culpabiliser »faut quand même pas en faire un tabou ». Mon mari s’est énervé et a quitté le groupe (bon il est parti au quart de tour étant hypersensible et très affecté par l’échec). Moi j’ai gentillement attendu le lendemain, à froid, pour répondre à cet ami que justement c’était notre deuil qui devait pas être tabou. Qu’on était conscient que les gens ne se rendent pas toujours compte, donc qu’il fallait expliquer ce dont on a, besoin et qu’on savait mieux que lui ce qu’on ressentait, que pour eux c’était annondin, ils en parlaient 5min et passaient à autre chose, alors que nous ça nous pourrissaient pendant des heures. Donc que c’était normal de vouloir éviter de souffrir, qu’on espérait au moins que nos proches acceptent de nous protéger. Qu’ils étaient libres d’en tenir compte, mais que fallait pas s’étonner si on finissait par s’éloigner si ce n’était pas le cas, car on a besoin de se protéger.

Pas sûr qu’il est compris/qu’il soit d’accord, mais il m’a répondu que bien-sûr il voulait être bienveillants avec nous.

Un autre pote a aussi réagit avec mon mari, ne comprenant pas notre réaction, et que si d’autres gens du groupe avaient des enfants prochainement, que nous devrions nous en éloigner et probablement ne pas les voir pour se protéger. Ils ne comprennent pas. Heureusement pour le moment un seul couple a un enfant, mais on a jamais été très proche et ils habitent plus loin que le reste du groupe. Mais bon, dans les autres couples, avec les mariages qui arrivent, ça ne tardera pas. On essaye d’être bienveillants, d’expliquer ce qu’on ressent. Mais les gens n’arrivent pas à comprendre, pour eux la vie continue, ils voient ça comme de la jalousie ou où je ne sais quoi. Alors qu’on veut juste souffrir le moins possible.

Je suis un peu déçue, car jusqu’à présent ces amis avaient été très bienveillants, et ils nous ont beaucoup aidé au moment de la perte de S. Forcément ça arrive dans une période difficile, alors ça entame un peu plus notre moral.

Mais voilà, mon plan d’action pour les prochains temps :

– se réinscrire pour le TEC demain (si mon mari valide ce soir)

– retourner à la salle de sport (j’y ai pas mis les pieds depuis la canicule… En juillet donc…) + Manger mieux. Car en plus d’avoir perdu du muscle, j’ai mangé n’importe quoi ces derniers mois, en utilisant la bouffe comme antidépresseurs 😬 du coup j’ai repris les 5kg que j’avais durement perdu.

– un nouveau tatouage en mars.

– continuer de prendre soin de notre couple et de notre libido (qui a repris un bon coup dans la tronche pendant le TEC)

Puis c’est déjà pas mal comme plan jusqu’au prochain TEC, pour se remettre d’aplomb.

13 juin

Le retour des dates difficiles… Je sentais une amélioration ces dernières semaines, de gros progrès niveau moral et bien-être au quotidien. J’ai passé le cap de ne plus me dire tous les jours « ça serait plus facile de ne plus vivre », à me dire qu’il y avait une vie possible après la perte de mon fils, à réapprécier un peu le quotidien, à faire de petits projets (fêter nos noces de coton, se décider de partir en voyage pour les vacances en août, même si ça nous fait un peu peur car ça va rappeller des souvenirs le combo avion-voyage).

Mais voilà, depuis ce weekend je replonge dans la douleur et la tristesse. Car ce soir j’aurai dû être en congé maternité…

Ritournelle omniprésente dans ma tête, aujourd’hui plus encore, cela ne veut pas sortir. Et ça brûle de douleur.

Cela devait être mon dernier jour, je ne devais plus remettre les pieds au travail avant au moins fin janvier… Mais non je serai bien présente ces longs mois.

Dans 6 semaines j’aurais dû accoucher. J’avais perdu le compte, je m’étais forcée à ne plus calculer « à combien de semaines j’aurais dû être ». Mais voilà, avec cette date je le sais très exactement.

Et vu la douleur que ça provoque, je n’ose même pas imaginer ce que ça va être le jour de la DPA…. Mon mari et moi avons pris congé, on sait d’avance qu’on aura pas la tête à travailler ce jour-là. Reste à savoir comment on occupera cette journée (si vous avez des conseils, je suis preneuse).

FIV1 bis – jour de récolte

Petit résumé rapide : équipe au top, petite musique douce pendant la ponction, sédation à la demande en fonction de la douleur (bon elle a du bien me sédater, la fin de la ponction est un peu floue ^^)

Une equipe totalement féminine, c’est bête mais ça m’a rassurée. Elles m’ont bien expliqué chaque geste. La sédation légère c’est top, on reste conscient mais on est sur un nuage.

 

Par contre j’ai très très vite émergé en salle de reveil, car comme je m’en doutais, dès le sédatif parti, j’ai vraiment douillé (donc direct totalement réveillée). Il a fallut 1 perf de paracétamol et 100 mg de tramadol pour que la douleur soit supportable. 1e fois que je pleure de douleurs (bon le stress qui redescend n’aide pas). Mais comme je m’y attendais, au moins je n’ai pas été surprise par la douleur.

Maintenant je suis shootée mais je vais bien.

13 ovocytes ont été recoltés ! Par contre on ne sait pas s’ils sont tous matures. La réponse dimanche en fin de matinée, pour savoir le chiffre et le nombre d’embryons.

 

Voilà je vais enfin pouvoir rentrer chez moi dans quelques minutes, pour faire dodo !

Hystéroscopie – Check !

Je ne vous avais pas trop donné de nouvelle pour cette prise de RDV (car y’avait pas de quoi écrire un article^^).

J’ai finalement trouvé un cabinet de regroupement de gynécos en libéral qui pratique les hystéroscopie – cabinet recommandé par trois amies qui ont leur gynéco là-bas –  et j’y vais déjà été une fois. Qui pouvait me donner un RDV dès ce cycle. Et vous voulez rire, en fait celui qui m’a fait l’hystéroscopie, c’est le gynéco que je mentionnais dans mon précédent article, celui qui m’a donné le feu vert pour l’arrêt de la pilule (vous me voyez pas là, mais je ris bien jaune). Quelle belle coïncidence…

D’ailleurs je pense que j’ai trouvé mon nouveau gynéco, il était vraiment super (comme il l’avait été la 1e fois que je l’avais vu), rien à voir avec celui que je ne veux plus voir. Si vous vous demandez pourquoi je n’étais pas resté chez lui, et bien à l’époque je cherchais un conventionné secteur 1 car pas encore de mutuelle. Or celui là est en secteur 2. Mais maintenant je m’en fous, ma mutuelle rembourse les dépassements pour les consultations, et mieux vaut payer un peu plus mais avoir un bon praticien.

Donc l’hystéroscopie s’est plutôt bien passée, aucune anomalie détectée. Il m’a même montré l’image, ça c’est cool 🙂 Par contre, une fois de plus (comme pour les IACs, et l’hystérosalpingographie), une fois que l’instrument passe le col de l’utérus, ça me fait bien mal…. et même encore maintenant j’ai mal. Or je lis partout que tout ça c’est censé être indolore (et je suis pas douillette pour les autres trucs)…. Vous avez aussi eu des douleurs pour ces différents trucs ? ou c’est vraiment pas normal ? je commence quand même à me poser des questions.

 

Prochaine étape : RDV avec le Dr Hibou le 16/11, et normalement (sauf examens complémentaires demandés…) on lance la FIV dans le mois qui suit ce RDV d’après le biologiste.