Peut-être qu’on se l’est toutes demandées à un moment ou à un autre, surtout si les problèmes rencontrés ne justifiaient entièrement les échecs à répétitions.
Peut-être encore plus pour celles qui ont vécu/vivent des problèmes familiaux.
Peut-être que la société actuelle, l’entourage, les médecins, à force de nous culpabiliser influent sur ces pensées et doutes.
Cette peur chez moi date d’avant même les essais. C’est d’ailleurs à cause de cela qu’avant d’arrêter la pilule, j’ai entamée une thérapie, pour en finir avec la dépression, pour apaiser mes démons. Pour créer un environnement sain pour un enfant, mais aussi pour ne pas risquer d’avoir un blocage psychologique.
J’étais persuadée d’être stérile, car un enfant était la seule chose que je désirai dans ma vie, pour cela que je voulais continuer à vivre. Je ne voulais pas me suicider mourir avant d’avoir vécu cela. Et donc vu que rien ne se passait jamais bien dans ma vie, forcément je devais être stérile, car je ne pourrais jamais vivre de moments heureux (on en revient à la loi de Murphy).
Adolescente, je ne voulais pas d’enfant, je voulais adopter. Pour pouvoir réparer mes blessures les blessures et le manque d’amour de cet enfant. Mais aussi car je trouvais ce monde bien trop pourri pour accepter d’y faire naitre un enfant qui ne méritait pas de devoir vivre au milieu de toute cette horreur. Par contre s’occuper d’un enfant déjà présent et pouvoir faire un peu de bien dans ce monde, c’était l’équation idéale.
Et aujourd’hui ?
Une part de moi reste persuadée que les problèmes de mon homme n’expliquent pas tout. Bordel, le 1er spermogramme était très bon (d’ailleurs au début, le gynéco était persuadé que du coup le problème était chez moi). 200 millions de spermatozoïdes, pourquoi ça ne marchait déjà pas à ce moment ? N’y aurait-il pas un autre problème caché ?
Une autre part de moi se rend compte que je n’ai qu’effleuré la surface de mes problèmes familiaux. Avec la PMA, ils ressortent à nouveau mais avec des aspects supplémentaires. Et la nouvelle psychothérapie entamée depuis quelques mois éclaire de nouveaux angles qui étaient passés inaperçus.
Non, les problèmes de relations familiales ne touchent pas que moi au sein de ma famille, mais aussi nos relations entre sœurs, les relations de mes parents avec leurs parents et leur fratrie, mes relations avec mes grands-parents, les relations de mes grands-parents avec leurs parents et leur fratrie….
En fin de séances psy hier, j’ai déballé vite fait tous ces problèmes à ma psy… elle a fait « waouh….. j’ai pris pleins de notes, faut qu’on reprenne tout ça la semaine prochaine parce que c’est assez fou ce que vous me dites là ».
Il y a une incapacité dans ma famille, aussi bien paternelle que maternelle à donner un vrai sens au mot famille, à créer des vraies relations entre les différents membres. Et personne ne le vit bien c’est ça le pire.
Et si une partie de moi l’avait toujours remarqué ? et si une partie de moi se disait que, malgré les souffrances de chacun, même quand ils en avaient conscience, ils ont quand même reproduit la même chose, et je vois que ma sœur le reproduit aussi avec mon neveu, et même moi je reproduis certains aspects par mimétisme, alors… Est-ce que mon inconscient ne se dirait pas que la seule façon de stopper cette chaine est de stopper la lignée une bonne fois pour toute, pour arrêter les souffrances ?