Jean-Christophe

Cela fait déjà quelques temps que cette rencontre me trotte dans la tête, alors je me décide enfin à la partager avec vous.

C’était l’hiver dernier, peu de temps avant ma reprise au travail. J’avais pris l’habitude d’aller dans la petite ville d’à côté faire mon marché le vendredi matin, H. emmitouflé tout contre moi en portage.

Un bébé tout mignon blotti contre sa maman, ça fait tourner les têtes, jamais autant de gens m’ont parlé, pour le complimenter ! Les bébés ça tisse du lien instantanément.

Et puis alors que j’attend a un stand bien plein, une dame d’environ 70 ans, que j’avais déjà croisé, probablement psychotique, qui vient parler avec tout le monde car surtout elle semble venir au marché pour surmonter une grande solitude.

Elle m’aborde pour complimenter H, et me raconte qu’elle adore les bébés, elle a travaillé dans une nurserie en maternité pendant longtemps. Elle me raconte pleins de choses, me demande aussi d’où je viens, commente mon voisinage car elle semble connaître tout le monde.

Et puis, on en revient aux bébés. Et là elle me dit au détour d’une phrase , plus ou moins ces mots, la voix empreinte d’émotion :

Vous savez, moi aussi j’ai eu un bébé. Mais il a quitté mon ventre à 5 mois de grossesse. Peut-être que mon corps était trop nul, il n’a pas su garder mon bébé. C’était un garçon. Si j’avais pu lui donner un prénom il se serait appelé Jean-Christophe. Je n’ai même pas eu le droit de le voir. On nous disait que c’était mieux ainsi. Mais moi j’aurais voulu le serrer dans mes bras. Vous savez, je pense tous les jours à lui malgré les années.

Vous imaginez bien mon émotion face à cette histoire qui résonnait en moi. Et je m’en veux, car j’étais tellement émue que je n’ai pas réussi à lui dire « je vous comprends, j’ai vécu une histoire similaire à la vôtre, à 5 mois, et je n’ai jamais su ce qui m’avait enlevé mon premier bébé ».

J’ai aussi été en colère contre ces gens de l’époque, qui essayaient d’effacer le bébé, en interdisant aux parents de le voir, et cette non-possibilité de les nommer alors que le prénom était déjà choisi. Et attristé de la culpabilité de cette femme vis à vis de son corps tant d’années après – personne n’a cherché à savoir pourquoi son enfant était décédé dans son ventre.

Nous avons tout de même fait du chemin dans la reconnaissance du deuil périnatal ces dernières années, même si la société essaye toujours d’éviter ce sujet douloureux .

Et surtout cette dame a répondu à une question dont la réponse me semblait probable : on oublie jamais nos enfants décédés trop tôt, ils resteront à jamais dans nos pensées. On apprendra à vivre avec cette douleur sourde et ce manque viscéral, animal, de notre enfant. Mais on ne les oubliera jamais.

Alors je dédie cet article à Jean-Christophe et tous ces bébés tant aimés mais partis trop tôt, qui n’ont pas pu être nommés par leurs parents. On ne vous oublie pas ❤️

Une annonce qui fait plus mal que les autres

Voilà, j’ai appris hier que ma sœur était enceinte de son deuxième enfant. Je souhaiterais ne plus la voir pour le reste de sa grossesse, mais bon comme je suis témoin à son mariage dans 2 semaines, et bien je ne vais pas avoir le choix de prendre sur moi pendant un long weekend (en plus des enfants et bébés qui seront présents).

J’aurai préféré l’apprendre après le mariage. Mais me le dire maintenant partait d’une bonne attention, objectivement elle me l’a annoncé d’une des meilleurs façons d’annoncer cela à une infertile ou mère endeuillée en attendant qu’on soit seules toutes les deux pour me le dire. Elle n’a pas voulu attendre car elle ne voulait pas que je le devine par moi-même au mariage ou que quelqu’un gaffe ce weekend là. De plus elle fait déjà du diabète gestationnel, donc pour elle je l’aurais forcément remarqué vu qu’elle doit faire attention à ce qu’elle mange et se piquer (ajouté à l’absence de boissons alcoolisés, c’est difficile à cacher). Elle est à 2 mois et demi, va avoir l’écho T1 dans une semaine. Les annonces commenceront donc au moment du mariage.

Sous le choc de l’annonce, je n’ai pas trop parlé hier. Mais cela m’a forcément tracassé toute la nuit. J’ai cherché des excuses pour ne pas aller au mariage (genre si je dis que mon médecin m’interdit pour raison de santé ça passe ? et genre je ne fais que la mairie et la cérémonie laïque ? bon ok, ils ne me croiraient pas). Paniquée à l’idée de subir une annonce générale au mariage, je lui ai envoyé un message ce matin, pour déjà savoir à combien elle en était, et s’ils avaient prévu une annonce générale. J’ai été cash, je lui ai demandé de ne pas en faire, que j’aurais préféré ne pas le savoir avant le mariage, que ça allait être très dur pour moi (c’est là qu’elle m’a expliqué pourquoi elle se devait de me l’annoncer là). Elle a dit que justement ils n’avaient pas prévu de faire une annonce générale pour nous préserver, mais qu’ils allaient tout de même commencer à l’annoncer aux gens au compte-goutte, mais en leur demandant de rester discret, officiellement car ils attendront encore les résultats pour la trisomie à ce moment là. Qu’elle allait essayer de me préserver au maximum pendant les prochains mois. Je lui ai donc donné explicitement les règles pour me préserver (La communication, c’est la clé, au moins je dis clairement ce que j’attends/ne veux pas avoir à subir, comme ça les gens ne se triturent pas l’esprit de savoir ce qu’ils peuvent faire ou non, ou ne peuvent pas dire « mais je ne pensais pas que ça ça te ferait de la peine ).

Par contre j’en veux un peu à ma mère de ne pas être venu me demander comment ça allait une fois ma sœur partie… elle pouvait se douter que je ne le vivais pas bien, elle aurait pu me demander si j’avais besoin de réconfort.

J’aurais pu voir les signaux, avec ma mère qui insistait pour savoir si on a redémarré la PMA, ma sœur qui trie les affaires de grossesses qui comprenaient les miennes et celles qu’elle m’avait prêté, que j’avais stocké chez une amie (mais cette amie déménageant en septembre, je me suis dit que c’était normal que ma sœur les ait récupéré).

Le fait d’être en traitement pour le TEC n’adoucie pas vraiment cette nouvelle. Au contraire, ça me fait peur, en général quand « ce serait parfait si ça marche à ce moment pour adoucir ma peine », et bien c’est toujours un négatif que je me mange…

Interlude livresque

Plusieurs articles me trottent dans la tête ces derniers temps – mais pas forcément joyeux ou positifs, alors j’essaye de me concentrer sur le « mieux », et vous propose en 1er une petite pause littérature.

Dans les prochains temps attendez-vous à un article spécial tatouage après plusieurs demandes (qui sera en privé car je mettrais des photos à l’appui) ; un nouvel article sur la libido ; un article en mode « cherchons la positivité dans nos vies » ; probablement un article sur ma mère et les (non) grands-mères face à la PMA et le deuil ; et peut être un ou deux articles misanthropes si je n’arrive pas à me les sortir de la tête autrement qu’en les écrivant ici ^^

Cela faisait longtemps que je n’avais pas parlé littérature ici, à l’occasion j’avais mis un extrait de Désorientale de Négar Djavadi dans l’article ici, un livre qui parle de choc culturel mais aussi en filligrane de PMA et plus particulièrement dans le cadre d’un couple homosexuel.

Je vous ai aussi parlé de cette BD magnifique L’adoption de Zidrou et Monin (un tome 2 est d’ailleurs sorti, même si je n’ai pas encore eu l’occasion de le lire), qui touchera toute PMette, même celles qui ne se projettent pas dans l’adoption.

Aujourd’hui je vais vous parler d’un auteur que j’admire particulièrement, pour moi l’auteur français actuel le plus talentueux, Alain Damasio. Pour ceux qui ne le connaitrait pas, cet auteur écrit peu, mais on comprend vite à la lecture pourquoi il met tellement de temps à sortir un livre. Il joue et réinvente la langue, lui donne un nouveau sens, une nouvelle forme, un mouvement dans l’espace. Quand en cours de français ou de littérature votre prof essayait de vous faire croire que l’auteur avait choisi ce mot exact et cette tournure de phrase pour dire ceci ou cela implicitement, vous rigoliez un peu comme moi ? Avec cet auteur, il n’y a aucun doute que c’est le cas.

C’est un auteur engagé, il qualifie d’ailleurs la littérature comme un territoire de « langagement ». Il écrit de l’anticipation, S-F et fantasy. Toutefois même si vous n’êtes pas spécialement amateurs de littérature de l’imaginaire, je vous recommande tout de même la lecture de cet auteur. J’ai eu l’occasion de le rencontrer 2 fois en 2019 (pour la sortie du livre et lors d’une conférence sur la littérature et notre futur), et à chaque fois c’est un bonheur, même si je me suis sentie toute petite face à son éloquence et sa culture (alors qu’il est très abordable et sympathique).

Il a publié 3 romans ainsi qu’un recueil de nouvelles (et d’autres nouvelles un peu à droite à gauche) :

  • La Zone du Dehors (1999)
  • La Horde du Contrevent (2003) – c’est d’ailleurs avec ce livre que j’ai publié ma 1e chronique sur mon blog littéraire, dont je vous ai mis le lien.
  • Aucun souvenir assez solide (2012, nouvelles)
  • Les Furtifs (2019) – dont je vais vous parler aujourd’hui.

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Outre le fait que Les Furtifs est indéniablement un chef d’œuvre, je choisis de vous en parler ici pour un des thèmes qu’il aborde : le deuil lié à la perte d’un enfant.

Dans un futur proche (où les multinationales ont pris le pouvoir, le « naming » est devenue une chose commune, les grandes villes sont rachetées et privatisées, et la vie privée est quasiment inexistante), ce roman raconte l’histoire d’un couple confronté à la disparition et la mort probable de leur petite fille de 4 ans. Le couple s’est déchiré car ils n’affrontaient pas cet événement de la même manière. Sahar la mère voulant réellement faire le deuil pour avancer dans sa vie, alors que son mari Lorca refuse d’accepter la mort de sa fille et vit dans le passé et les souvenirs. Lorca intègre alors le Récif, une unité militaire secrète qui étudie et essaye de capturer des animaux spéciaux : les furtifs – il est persuadé que leur fille les a rejoint. Ces animaux sont dotés de capacités extraordinaires, permettant de se fondre totalement dans le décor et d’éviter le regard. Car si on arrive à vraiment en voir un, il se céramise instantanément et meurt. Pour le moment, on n’a jamais réussi à en capturer un vivant.

Il y a des passages qui vous prennent aux tripes (même si vous n’avez pas vécu de deuil), et m’ont fait fondre en larme, par des mots simples mais amené au moment parfait (je pense notamment à la comptine sur le Paparapluie pour ceux qui l’ont lu). Mais aussi des moments d’actions qui vous tiendront en haleine, et des moments plus doux.

Bien-sûr ce livre aborde d’autres thèmes avec notamment une forte critique de notre société et du risque de dérives de nos technologies actuelles. Même s’il apporte aussi un message d’espoir aux travers des gens, qui ont la force en eux de lutter et de refuser le diktat des grands groupes.

Mais je l’ai lu avant tout comme un vrai questionnement sur le processus de deuil, les épreuves et étapes qu’on traverse, la vie qui reprend son chemin, la quête d’un sens à tout ça même quand il n’y en a pas.

Si on s’éloigne des thèmes abordés et qu’on prend un peu de recul, le plus remarquable dans ce livre reste la forme : les jeux avec la langue, chaque personne qui a sa propre voix dans ce roman choral (dans le choix des mots, des structures, des sons…), c’est bluffant. C’est un livre qui se lit lentement pour pouvoir digérer les multiples couches qu’il renferme. Mais cette lecture en vaut vraiment la peine.

Alors, vous connaissez déjà cet auteur ? vous avez envie de le découvrir ?

Raviver la douleur

On a encaissé la nouvelle. On entre dans une nouvelle phase. Déjà je dors mieux qu’avant ce TEC, fini les cauchemars (je me réveille encore tôt, mais c’est déjà mieux).

On laisse derrière nous les angoisses de ce TEC qui ont ravivé les flashback et le traumatisme de la perte de S.

Mais l’échec de ce TEC ravivé d’autres sentiments, et notamment la douleur et le manque de S. Mais aussi le manque lié au ventre vide.

Car cette période de couvade m’a rappelé forcément la grossesse, le bien-être et la félicité que je ressentais, l’apaisement aussi (malgré le stress) et cette sensation si particulière de savoir que la vie grandit en soi. Le manque de ce bonheur imparfait est intense ces derniers jours, car la couvade en était juste un petit aperçu (même si une prochaine grossesse serait emplie de stress et d’angoisse, ayant perdu toute innocence, je ne revivrai jamais cet état là).

Et forcément, cela ravive le manque de S., Je pense tout le temps à lui, à ce bébé que je devrais tenir dans mes bras.

De plus, l’espoir que ce TEC fonctionne était intense car il aurait pu apaiser des peines à venir, plus légèrement si je portais la vie à nouveau, comme la naissance prochaine du fils de mon collègue, les mariages de cet été, le fait de ne pas passer un nouvel anniversaire et une nouvelle année sans un enfant vivant, et puis surtout l’épreuve la plus dur à venir, l’anniversaire des 1 an de sa mort, dans moins d’un mois…

J’aurais préféré affronter ce moment en portant l’espoir. Mais ce ne sera pas le cas. Alors comme toujours, on vivra ça comme on pourra.

Et forcément semaine dernière, c’est le moment que nos amis ont décidé de nous prendre le chou. Le lendemain du résultat, une amie publié une photo d’une de leur connaissance de fac, enceinte. Mon mari leur dit d’être sympa et d’éviter ce genre de photo. Elle s’excuse, mais un autre dit , et que c’est pas de leur faute si en plus le timing est mauvais, faut pas qu’on les fasse culpabiliser »faut quand même pas en faire un tabou ». Mon mari s’est énervé et a quitté le groupe (bon il est parti au quart de tour étant hypersensible et très affecté par l’échec). Moi j’ai gentillement attendu le lendemain, à froid, pour répondre à cet ami que justement c’était notre deuil qui devait pas être tabou. Qu’on était conscient que les gens ne se rendent pas toujours compte, donc qu’il fallait expliquer ce dont on a, besoin et qu’on savait mieux que lui ce qu’on ressentait, que pour eux c’était annondin, ils en parlaient 5min et passaient à autre chose, alors que nous ça nous pourrissaient pendant des heures. Donc que c’était normal de vouloir éviter de souffrir, qu’on espérait au moins que nos proches acceptent de nous protéger. Qu’ils étaient libres d’en tenir compte, mais que fallait pas s’étonner si on finissait par s’éloigner si ce n’était pas le cas, car on a besoin de se protéger.

Pas sûr qu’il est compris/qu’il soit d’accord, mais il m’a répondu que bien-sûr il voulait être bienveillants avec nous.

Un autre pote a aussi réagit avec mon mari, ne comprenant pas notre réaction, et que si d’autres gens du groupe avaient des enfants prochainement, que nous devrions nous en éloigner et probablement ne pas les voir pour se protéger. Ils ne comprennent pas. Heureusement pour le moment un seul couple a un enfant, mais on a jamais été très proche et ils habitent plus loin que le reste du groupe. Mais bon, dans les autres couples, avec les mariages qui arrivent, ça ne tardera pas. On essaye d’être bienveillants, d’expliquer ce qu’on ressent. Mais les gens n’arrivent pas à comprendre, pour eux la vie continue, ils voient ça comme de la jalousie ou où je ne sais quoi. Alors qu’on veut juste souffrir le moins possible.

Je suis un peu déçue, car jusqu’à présent ces amis avaient été très bienveillants, et ils nous ont beaucoup aidé au moment de la perte de S. Forcément ça arrive dans une période difficile, alors ça entame un peu plus notre moral.

Mais voilà, mon plan d’action pour les prochains temps :

– se réinscrire pour le TEC demain (si mon mari valide ce soir)

– retourner à la salle de sport (j’y ai pas mis les pieds depuis la canicule… En juillet donc…) + Manger mieux. Car en plus d’avoir perdu du muscle, j’ai mangé n’importe quoi ces derniers mois, en utilisant la bouffe comme antidépresseurs 😬 du coup j’ai repris les 5kg que j’avais durement perdu.

– un nouveau tatouage en mars.

– continuer de prendre soin de notre couple et de notre libido (qui a repris un bon coup dans la tronche pendant le TEC)

Puis c’est déjà pas mal comme plan jusqu’au prochain TEC, pour se remettre d’aplomb.

… et puis c’est la rentrée

C’est fou, je me sentais tellement bien en vacances, et ensuite en étant rentré. Je suppose que ça se voyait bien dans mes précédents articles.

Puis la réalité nous rattrape, et nous fait bien vite redescendre.

Vous savez, ce puta*n de RDV PMA qui nous a été décalé, et bla et bla et bla…. on pensait que c’était finit car on avait réussi à contacter directement notre gynéco, qui avait voulu nous donner une date tout de suite, mais on était en vacances. On l’a relancé car du coup elle ne nous avait pas donné d’autres dates. Et là, on voit qu’elle a transféré le mail au secrétariat AMP, pour gérer la prise de RDV en son absence.

Forcément le secrétariat nous répond « nous voyons que vous avez déjà RDV en novembre »…. ben ouais c’est bien ça le problème, en novembre…. Voilà donc on va devoir essayer d’avoir un nouveau RDV en négociant avec le secrétariat, sauf que c’est le genre de RDV « urgent », après les heures de boulot, donc en général le secrétariat ne les donne pas, c’est que la gynéco qui accepte de le faire directement…

Ca nous fatigue, c’est déjà pas évident de retourner en PMA, et on bataille juste pour un simple RDV. On  l’impression de quémander alors qu’on avait initialement pris ce RDV en mai pour septembre, c’est ça le pire dans l’histoire…

 

Et puis ça y est, je suis dans cette phase de la vie où TOUT MON ENTOURAGE proche ou lointain a des gosses. J’ai l’impression de lire des annonces de grossesses toutes les 2 semaines sur Facebook et autre. A force de mes désabonner de leur fil d’actualité, même Facebook et Insta galèrent pour trouver du contenu à m’afficher…

Et là, cerise sur le gâteau, ce matin j’apprend que mon collègue de bureau va être papa…

Le seul du service à être dans ma tranche d’âge, et qui soi-disant ne voulait pas encore d’enfants il y’a encore 1 an. Je vous connais, vous allez me dire « nan mais peut-être que c’est triste, qu’il ne le voulait pas, si ça se trouve sa vie elle est pourrie aussi ». Nan je le connais assez pour vous dire que c’est juste qu’entretemps ses envies ont changées, et que c’est réellement une bonne nouvelle. Je pensais pouvoir y échapper encore quelques temps…

Je ne sais pas comment je vais supporter si les collègues lui en parlent beaucoup…

L’annonce tant redoutée

Décidément, hier fût bien une journée de merde.

Ca commençait mal à cause de la date forcément, pleins d’annonces de décès atour de mes collègues ; et donc forcément ça parle de mort, d’enterrement, et en bonus des phrases à la con mais qui pour moi sont difficile à entendre type  » parfois on meurt plus vite qu’on nait »; « oui ça lui a pas pris 9 mois » (c’était pour parler d’un cancer, entre l’annonce et le décès, mais bon vous voyez bien là où ça peut me faire mal….).

En parallèle de tout ça, j’étais angoissé depuis quelques jours, car l’amie que j’évite m’a recontacté. Je l’évite car en janvier, elle nous avait dit qu’elle avait arrêté la pilule. Donc je savais qu’une annonce allait probablement arriver prochainement, car faut pas rêver, je pense que je resterai la seule infertile de tout mon cercle de connaissance…

Le pire c’est qu’en janvier, quand elle nous a dit ça, je me suis dit « ouf, j’ai échappé à une grossesse de plus pendant la PMA » HAHAHA ma vie est une blague je me suis ensuite dit, elle intervient après la perte de mon fils, ce qui est encore pire ! Comme si DNLP se demandait « mais qu’est ce que je peux lui réserver d’encore pire pour la faire souffrir? » –  Ca me fait penser, étrangement vu que je suis habituée à avoir la poisse et autres, je m’étais dit pendant la PMA « nan mais tu arriveras à tomber enceinte, mais tu vas perdre le bébé. Car sinon ce serait trop facile. Et après tu n’arriveras plus jamais à en avoir » . Vous imaginez que c’est fun quand une partie de ce dont vous avez pensé se concrétise… Bon la suite dans ma tête c’est qu’ensuite mon mari meurt dans pas longtemps d’un cancer/accident de la route, que je choppe une maladie grave et que tous les gens que j’aime meurent jeunes et que je finisse seule etc… OUAIS je suis optimiste avec ma vie ! Bon je vous rassure, j’arrive aussi à reprendre le dessus et me dire que non, ça va bien se passer, enfin j’espère.

Bref une fois de plus je diverge, revenons à nos moutons.

Il y a déjà 3 semaines environs elle m’avait envoyé un sms pour prendre de mes nouvelles, mais je n’avais pas répondu. J’ai attendu, attendu, puis dépassé la limite pour répondre sans que ce soit trop bizarre. Mercredi dernier, elle me revoit un message sur Messenger pour savoir si je vais bien.

Je me triture l’esprit, je sais qu’il faut que je lui réponde. Alors dimanche je lui dit juste les convenances, « ça va mieux, blablabla et toi comment tu vas »; elle me répond des banalités « contente d’être en vacances, on est bien dans la nouvelle maison ». Bref, je ne répond plus, je suis toujours aussi stressé, car il faut que j’aille droit au but, il faut que j’arrive à lui dire ce que j’ai sur le cœur. Alors hier soir je me lance pour me soulager, pour en finir avec ce poids. Je lui explique que je n’ai pas osé prendre de nouvelle car j’appréhendais une annonce de grossesse, car je ne suis pas assez forte pour gérer ça, que je serais incapable de la voir en présentiel car trop difficile pour mois les femmes enceintes et les bébés. Et que du coup le jour où ça arrive je préfère une annonce par message, pour pouvoir encaisser ça dans mon coin. Que malheureusement le jour où ça arrivera on ne se verra peut-être pas pendant un long moment, même si même temps, pour eux je leur espère que ça ne tarde pas trop paradoxalement.

Elle me répond qu’effectivement c’eétait ça hantise de se dire que si ça leur arrive, comment annoncer ça sans trop nous blesser, car elle se doute que ça doit être très difficile pour nous.

Ce message me laisse plein d’espoir, il semblerait qu’elle dise qu’elle ne soit pas encore enceinte ? que je vais encore pouvoir la voir ?

Mais non, quelques minutes plus tard elle me dit « je n’ai pas envie de te mentir et me triture l’esprit depuis des semaines…. mais du coup tu ne vas pas vouloir me voir de si tôt… »

En guise de félicitation j’ai du lui répondre un « tant mieux pour vous ». Et je lui ai dit qu’on garderait contact par message alors, le temps que j’arrive à gérer ça. Elle était soulagée, car elle avait peur que je veuille couper totalement les ponts.

Mais ce matin je me dis que c’est probablement illusoire, est-ce qu’un jour je serai prête à voir un bébé qui aura été conçu le mois après la mort de S. ? (c’est prévu pour janvier, j’ai quand même demandé au lieu de me triturer l’esprit) Un bébé avec un âge si proche ? j’espère 2 choses : que ce ne soit pas un garçon, et qu’il/elle naisse bien en 2020 – pas la même année que S. . Sans ces conditions je vois mal comment reprendre un vrai contact avec elle un jour sans morfler…

Voilà voilà, prends toi ça dans la face. Même si on s’y attendait, ça fait extrêmement mal. Et j’étais en colère. Face à ma vie merdique, pourquoi j’en chie tout le temps ? pourquoi je cumule tout ? infertilité, PMA, perte de mon bébé….. quand est-ce que ça va s’arrêté ? et en plus je dois m’éloigner d’amis que j’apprécie beaucoup pour ne pas souffrir plus…

Alors qu’elle attend patiemment le moment où elle veut un enfant, se marie, construit sa maison, arrête la pilule, et hop 4 mois après elle est en cloque. Et on peut prédire que pour elle tout va bien se passer forcément.

C’est tellement injuste…

Et forcément j’apprend ça alors que mon mari potasse un entretien hyper important pour mercredi, alors je ne pouvais pas lui en parler hier soir, je savais que ça l’affecterait beaucoup trop sinon. Alors j’ai caché mes larmes sous l’eau de la douche, puis j’ai pris un somnifère pour me coucher et dormir sans trop cogiter…

 

Le poids des mots/maux

C’est fou comme le choix des mots que l’on fait pour s’exprimer influence la vision et la compréhension que notre co-locuteur va avoir de notre discours.

J’ai toujours du mal à parler oralement de la mort de S. Et de dire les mots que je viens d’écrire. Cela dépend aussi de la personne que j’aurais face à moi, du degré d’intimité et de confiance. De ce que j’accepte de mettre à nu face à cette personne. Et aussi un peu, je suppose, de se protéger face à la pitié et l’inconfort qu’on a pas envie d’inspirer à des inconnus.

Face au coach de la salle de sport, j’elude la raison de pourquoi j’étais en arrêt maladie mais que j’avais le droit de sortir et d’aller au sport, pourquoi j’avais résilié mon abonnement , pourquoi je n’avais pas été à la salle pendant 5 mois, et tout d’un coup je revenais et me réengageait. En même temps la salle de sport c’est mon exutoire, alors pas non plus envie de ramener en force mes malheurs. J’y vais justement pour me vider la tête.

Ma médecin traitant et mon endocrinologue (et ma psy bien-sûr) – elles je leur fait confiance. Alors j’arrive à dire les vrais mots, et dévoiler un peu plus ma souffrance.

Et puis il y a la médecin du travail, que j’ai enfin vu suite à ma reprise du travail. Je ne l’ai vu que 2x auparavant, elle est assez bizarre, puis comme dit il n’y a pas vraiment ce lien de vraie confiance/confidence qui s’est créé. Alors forcément, quand elle demande pourquoi j’étais en arrêt maladie, il faut bien le dire. Mais je choisis ces mots, que j’ai déjà prononcé face à une infirmière pour une prise de sang, ces termes cliniques mais qui me semblent bien froids et loin de la réalisaté : « j’ai fait une fausse couche tardive à 21 SA ».

Cliniquement c’est bien le cas, de 15 à 22SA (et donc à 5jours près…), on parle de fausse couche tardive.

Mais je trouve que ces termes minimisent la violence du vécu, l’attachement qu’on avait pour notre fils, le trou béant qui règne dans notre cœur.

Et cela impacte notre locuteur. Elle m’a tenu le même discours que pour une fausse couche précoce, et beaucoup minimisé le vécu, le temps de deuil à faire. J’ai précisé qu’on était passé par une FIV pour qu’elle se rende compte que « vous êtes jeunes, vous avez qu’à recommencer, c’est son expérience qui lui démontre ça » c’était une discours de merde. Mais bon après c’était « ça a marché une fois, ça remarchera, puis vous êtes jeunes ». Ça me fait rire jaune ces médecins qui essayent de nous remonter le moral avec des RALCs… Mais laissez nous vivre notre deuil !

Je me rend compte que si j’avais réussi à dire « mon bébé est mort à 21 semaines », elle aurait probablement eu une vision différente, il y aura eu moins de détachement de ma part (détachement qui m’aide juste à ne pas craquer). Alors il va falloir que j’arrive à dire ces mots quand c’est nécessaire. Que j’ose me dévoiler, exposer mes blessures, un peu plus facilement.

Florilège de RALCs

On m’avait prévenu, les RALCs ne s’arrêtent jamais, même une fois qu’on est dans le train. La palme revient d’ailleurs à ma mère, tant en nombre qu’en envie de foutre une baffe (ouais je suis d’humeur bagarreuse 😂).

Petit point de detail, on a rapidement annoncé la bonne nouvelle à la famille proche, car ils savaient de toute manière qu’on venait de faire une FIV et attendaient le résultat. Sont donc au courant mes parents, mes soeur, et les parents de mon mari. Ça a des pour et des contres, même bsi par moment on a regretté qu’ils soient déjà au courant (on en revient à ma mère 😂)

Je crois que la RALC récurrente qui me révolte le plus est celle-ci. Après des années à se coltiner des  » et vous c’est pour quand ? », une fois enceinte on a le droit à « et c’était voulu ? » ou sa jumelle « c’était prévu ? ». Donc comme toujours les gens posent des questions intimes qui ne les regardent pas. Le pire c’est que dans beaucoup des cas, c’est quelqu’un appartenant au corps médical ! Genre l’infirmière qui te fait une prise de sang, la pharmacienne… Et en tant que Pmette en reconversion je dois me retenir de ne pas répondre « oui conasse j’ai du passer par la PMA, alors c’était plus que prévu ».

On a aussi eu le droit à une RALC classique en l’annonçant hier au père de mon mari, et par défaut à sa compagne. Son père ne savait pas pour la PMA, alors en même tant que l’annonce on a fait un coming-out FIV. Et sa compagne qui nous sort « ah mais j’ai des amis c’est aussi quand ils s’y attendaient le moins, qu’ils avaient arrêté les protocoles, qu’elle est tombée enceinte »…. Euh ouais mais nous c’est pas un bébé couette miracle, on vient de te dire qu’on a du faire une FIV pour en arriver là donc je vois pas trop l’intérêt de cette remarque qui de toute façon est toujours malvenue…

Et Ma mère…

Lui expliquer quelque chose revient à parler à un mur. Elle est en roue libre totale depuis l’annonce… Genre on dirait que c’était le but de sa vie d’avoir des petits-enfants (pas nouveau, elle est déjà insupportable à ne faire que parler de mon neveu en continu et à tout le monde, genre les annecdotes sur des trucs qu’il dit ou fait dont personne n’a rien à faire, elle arrive même à souler ma sœur – la mère – c’est pour dire 😑)

Je lui ai annoncé dès qu’on a su que la prise de sang était positive (je lui ai d’ailleurs dit ça mot pour mot, car je commence seulement maintenant à réussir à dire que je suis enceinte). En lui expliquant bien que c’était tôt alors fallait pas s’emballer, le risque que ça se passe mal était quand memê très élevé. On l’a voit 5 jours après – elle parle à mon mari de ma date d’accouchement qu’elle a déjà calculé pour voir quand poser congés… Mais WHAT ???? Après ce repas je l’ai recadré en lui disant qu’elle avait qu’à partir en live dans son coin, mais de ne pas nous entrainer avec…

J’ai essayé de lui expliquer qu’après la PMA, on a du mal à se projeter, qu’on sait que les risques que ça se passe mal sont un peu plus élevés, qu’on connait beaucoup d’histoires où ça s’est mal passé. Bref qu’une accroche ne garanti pas un enfant dans les bras 9 mois après.

Malgré ça elle n’a pas compris. Elle a continué a essayer de me demander si je connaissais ma date présumée d’accouchement. J’ai fini par l’envoyer balader en lui disant non, même quand je l’ai connue, car faut qu’elle me foutte la paix avec ses putains de congés à poser sérieux… Comme si on se projetait aussi loin.

Ah oui et elle ne comprend pas que j’attends l’echo T1 avant de l’annoncer à la grand-mère… Elle a pas arreté de dire que c’était nul de pas le faire à noël, que de toute façon à force les gens le soupçonnait. Et il y a quelques jours,  » tu comptes lui annoncer quand ? Quand t’auras accouché ? Lol  » …. Euh ok … Genre j’abuse de vouloir attendre les 3 mois ? Mais elle a craqué ????

Elle me racontes aussi toutes les histoires de grossesse récente qu’elle connait, alors que concrètement on s’en fout totalement…

Dès que je fais une remarque sur des trucs que je n’arrive pas à faire (on fait un déni pour choisir la maternité entre autre car on trouve ça tellement tôt, on ne parle pas de la pièce-future chambre, etc) Elle se marre en disant « t’arrive pas à te rendre compte que t’es enceinte » … Mais rien à voir ! On se protège, on a du mal à se projeter car on a peur que ça se passe mal, mais non on est bien conscient de ce qu’il nous arrive (même si on a encore l’impression de rêver certes). Bref j’ai vraiment du mal à supporter, qu’elle ne comprenne pas qu’on ait besoin de se protéger, que non tout ne va pas forcément bien se passer. Ce n’est pas parce qu’elle a eu 3 grossesses faciles que c’est un cas général… Je dois probablement oublier des RALCs de sa part vu que c’est un flot continu, mais vous avez compris le personnage…

Le monde joyeux des fertiles – épisode 3 : l’invitation à un mariage

Certains événements peuvent être particulièrement longs et difficiles à vivre quand on est pmette, alors que ce sont censés être des moments heureux.

Parmi ces événements, les mariages sont assez hauts dans le top, car ce sont en général des réunions spéciales PB, familles nombreuses et épanouies, enfants qui courent partout.

Les précédents mariages auxquels j’ai assisté jusqu’à présent ont été assez supportables (pas trop d’enfants, familles pas trop lourdingues). Mais ce weekend j’ai gagné le gros lot :

  • C’est moi qui conduisait (aucun refuge possible dans l’alcoolisme donc, mais en buvant un verre syndical à table pour éviter les erreurs de jugement)
  • Un nombre d’enfants impressionnant ! Il devait y avoir une trentaine d’enfants, dont une dizaine de bébés… et en prime pleins de moments gênants préparés par les enfants car c’est soit-disant trop mignon.
  • La pire table possible : on était 3 couples, les deux autres avaient chacun un bébé de respectivement 8 et 9 mois. Qui étaient tous les deux présents. Je vous laisse imaginer la torture des discussions et de leur présence. Je connaissais un des couples, et eux se connaissaient. Bien évidement je ne connaissais personne d’autre (à part les mariés), donc difficile de fuir. On a jamais été aussi soulagés d’aller danser !
  • La famille des mariés la plus lourde que j’ai pu rencontrer ! J’espère très sincèrement que cette amie n’aura pas de problème de fertilité car sinon ils vont en chier. On a du entendre une bonne cinquante de fois (je suis sérieuse) des remarques liés sur les enfants qu’ils allaient faire. Ca en devenait débile. Et sur les joies d’être parents qu’on leur souhaitait, et blablabla. C’était abusé franchement….

 

Je crois que nous avons eu beaucoup de chance d’échapper à ça pour notre propre mariage fort heureusement ! Car on aurait pas supporté ! Pourtant y a vraiment pas toute notre famille et amis qui sont au courant de notre situation. Comme quoi au final ils ne sont pas si lourd que ça comparé aux autres familles !

 

PS : N’hésitez pas à partager vos pires mariages en tant que pmette en commentaires 😉 Je sens que c’est un sujet à fort potentiel !

Le monde joyeux des fertiles – épisode 2 : La secte des mères

Une journée en immersion dans le monde joyeux des fertiles…

Y a des jours comme ça, où tu te rends compte assez rapidement après le réveil que tu vas prendre cher toute la journée. Dans une journée si agréable, quoi de mieux que croiser pleins de mamans épanouies…

Acte 1 : La formation

Déjà quand tu regardes la liste des gens que tu vas former et que tu vois qu’il y a 2 retours de congés maternité, tu sens le traquenard.

C’est un truc de fou ça, toute femme du « monde joyeux des fertiles » qui vient d’accoucher se sent obligée de mentionner à peu près toutes les 5 min, dans des situations où c’est totalement à côté de la plaque, qu’elle revient de son congé maternité et bla bla bla. Et en plus quand y en plusieurs, les ennemis fraternisent ! C’est un complot je vous dis !

Le repas à la cantine est particulièrement sympa, à se plaindre que les pauvres elles ne verront pas leurs gamins ce soir car leur formation est sur deux jours, mais que heureusement les personnes qui les gardent (mari, amies, grand-parents) leur envoient pleins de photos pour les réconforter…. (oui je n’ai pas pu échapper aux photos…).

Et le petit tacle sur une de ses collègues qui se plaint d’être fatiguée et surmenée, alors que « franchement elle abuse, elle a même pas d’enfants, comment elle peut-être surmenée ».

Mais sérieux, pourquoi ils ont toujours l’impression que si t’as pas d’enfant, ta vie est forcément parfaite, facile, sans aucun soucis….

Pendant la pause café, je constate que je ne suis pas la seule à être soulée. Le seul mec présent intervient « et ben je suis bien content de ne pas avoir ce genre de problème » (par problème il entendait « gamin » ^^). Bon je suis la formatrice, je ne vais pas leur dire « ben moi j’aimerai bien les avoir ces problèmes », ça serait un peu bizarre comme confidence !

En toute honnêteté ces deux là étaient assez soft par rapport à un autre gang de mamans/femmes enceintes rencontrées à une formation précédente. Elles m’ont soulée mais je n’étais pas en PLS non plus.

 

Acte 2 : la soirée d’anniversaire

Après une journée bien remplie, direction un bar pour aller se souler boire un deux trois verres pintes pour les 30 ans d’un ami. Parmi les autres invités, la meuf relou du groupe qui a un gamin de 2 ans. Et dont la croisade est de recruter des membres pour former un gang. Bon entre les célibataires et ceux qui viennent de finir leur thèse (et qui sont donc à 1000km de ces pensées pour la plupart), en général elle a une victime toute choisie, moi. La dernière fois j’avais réussi à m’en sortir par un « hin hin hin » très maladroit et en fuyant aux toilettes (je reviendrai sur ces croisade un peu plus bas).

Aujourd’hui étonnamment ce n’était pas à l’ordre du jour (je craignais « alors c’est on vous êtes mariés, vous attendez quoi » mais heureusement il n’est pas venu.) (D’ailleurs les amis qui ont acheté une baraque avec 4 chambres l’an dernier, qui se sont marié il y a deux ans, mais pas encore d’annonce, je me fais des films ou bien faut que j’arrête de croire que tout le monde est dans notre cas ??? ).

L’ordre du jour c’était « vous avez pas de gamins vous connaissez rien à la vie ». Ca a commencé sur un 3e couple qui prévoit son mariage dans 2 ans, mais qui n’est pas d’accord sur cérémonie religieuse ou non. Et là le pic totalement gratuit de Mme Maman « si vous êtes déjà pas d’accord sur ça, ça va être quoi pour l’éducation des enfants »; « ça va vous sembler tellement ridicule de pas être d’accord pour [un truc aussi insignifiant] après coup »;

Là la fille qui va se marier « oh lala mais moi je suis pas du tout prête pour ça, c’est pas pour tout de suite. » blague sur son fiancé c’est déjà un gros bébé.

Mme Maman « oh mais ça fait tellement grandir tu sais. Mon conjoint c’était un gamin avant. Mais il a grandit et évolué quand il est devenu père ».

C’est le moment que j’ai choisi pour me casser aux toilettes, car la conversation n’avait pas l’air de changer. Et je sentais que ça risquait d dévier sur moi à un moment ou un autre. Ouais j’aime bien me réfugier dans les WCs ^^

Ca me soûle tellement ces parents qui ont l’impression que les personnes sans enfants ne connaissent rien à la vie ! Je trouve ça tellement condescendant ! Je veux bien que ça change beaucoup de choses dans ta vie le jour où tu deviens parent, mais faut arrêter de prendre les gens sans enfants pour des gros débiles qui comprennent rien à la vie quoi… Ce « tu peux pas comprendre t’as pas d’enfant », ou la variante « tu comprendras quand t’auras des gamins »….

 

Acte 3 : la croisade pour former un gang de parent

Bon c’est vrai que là je ne parle pas de cette journée en particulier, mais de cette sale manie qu’ont les jeunes parents de faire chier tous les couples de leur entourage pour qu’ils fassent des gosses des copains pour leurs gamins. Mais sérieux, mêlez vous de vos fesses ! personne est venu vous demander de le faire votre gamin (quoique^^), alors laissez votre entourage faire ce qu’il veut ! Arrêtez de mettre la pression aux autres couples ! Et surtout vous ne connaissez pas leur histoire, donc vous ne savez pas s’ils essayaient déjà alors que vous rencontriez à peine votre conjoint.

Il y avait donc Mme Maman qui m’a fait le coup plusieurs fois. Car c’est la seule dans le groupe à avoir un enfant donc elle se sent un peu « à part », alors qu’elle doit rêver de soirées à faire jouer tous nos gosses, d’un âge similaire, ensemble.

Et puis il y a aussi cet autre couple dans notre entourage, parents depuis moins d’un mois, les fameux spécialistes en RALC, qui méritent une fois de plus que je m’attarde sur leur cas. Enfin surtout sur Madame. Vous allez comprendre pourquoi.

Depuis plusieurs jours, Mme RALC fait aussi sa croisade de recrutement sur Facebook, et particulièrement sur le post d’annonce de naissance. En gros à la moindre occasion elle fait des commentaires en mode « bientôt votre tour 😉 » (et non la nana n’est pas enceinte, juste fraichement mariée). Quand une cousine dit « trop hâte » (sous entendu de rencontrer votre fils) elle va répondre « trop hâte de quoi ? que ce soit ton tour 😉 ? » Bref vous voyez le genre…

Elle m’avait déjà fait une réflexion, le jour de l’annonce qu’elle était enceinte (voir le lien plus haut), en parlant du mariage d’amis l’an prochain en mode « c’est peut être toi qui pourra pas boire d’alcool à ce moment là 😉  » et en insistant en mode « enfin quand même 1 an après le mariage y a moyen »

Donc là vous vous dites « quelle charmante personne fort agréable qu’on a pas du tout envie de baffer, mais pour Nirnaeth tu es étonné du comportement de cette personne à force ? »

Et bien je suis étonnée, mais surtout je ris jaune, car il y a 2 ans environ, elle avait partagé une vidéo sur Facebook, qui dénonçait cette pression de la société à faire chier les couples et les gens sur leur projet de parentalité. Qui disait « arrêter de demander, vous ne connaissez pas leur histoire ! infertilité, fausse couche, problème de couple, ou pour les célibataires la difficulté de ne pas trouver un compagnon de vie, etc ».

A ce moment, et vu qu’elle était en couple depuis genre 7-8 ans, qu’elle adore les gamins, j’ai bien cru qu’elle était elle-même en PMA… Mais ce n’était pas le cas apparemment vu son comportement actuel….

Et je trouve ça fou qu’on ait pu décrier cette pression de la société et cette connerie des gens, et que par la suite quand on devient parent, on devienne une casse-couille acharnée…

 

PS : à l’aube de la 1e injection en vue de la FIV1 BIS, je me suis fait cette réflexion : si par miracle ça marchait du 1er coup, les gens seraient persuadés qu’on a attendu de se marier et que je suis une C1  ! ça serait quand même un peu drôle ! (croisons les doigts pour que je puisse rire de ça du coup)