Une annonce qui fait plus mal que les autres

Voilà, j’ai appris hier que ma sœur était enceinte de son deuxième enfant. Je souhaiterais ne plus la voir pour le reste de sa grossesse, mais bon comme je suis témoin à son mariage dans 2 semaines, et bien je ne vais pas avoir le choix de prendre sur moi pendant un long weekend (en plus des enfants et bébés qui seront présents).

J’aurai préféré l’apprendre après le mariage. Mais me le dire maintenant partait d’une bonne attention, objectivement elle me l’a annoncé d’une des meilleurs façons d’annoncer cela à une infertile ou mère endeuillée en attendant qu’on soit seules toutes les deux pour me le dire. Elle n’a pas voulu attendre car elle ne voulait pas que je le devine par moi-même au mariage ou que quelqu’un gaffe ce weekend là. De plus elle fait déjà du diabète gestationnel, donc pour elle je l’aurais forcément remarqué vu qu’elle doit faire attention à ce qu’elle mange et se piquer (ajouté à l’absence de boissons alcoolisés, c’est difficile à cacher). Elle est à 2 mois et demi, va avoir l’écho T1 dans une semaine. Les annonces commenceront donc au moment du mariage.

Sous le choc de l’annonce, je n’ai pas trop parlé hier. Mais cela m’a forcément tracassé toute la nuit. J’ai cherché des excuses pour ne pas aller au mariage (genre si je dis que mon médecin m’interdit pour raison de santé ça passe ? et genre je ne fais que la mairie et la cérémonie laïque ? bon ok, ils ne me croiraient pas). Paniquée à l’idée de subir une annonce générale au mariage, je lui ai envoyé un message ce matin, pour déjà savoir à combien elle en était, et s’ils avaient prévu une annonce générale. J’ai été cash, je lui ai demandé de ne pas en faire, que j’aurais préféré ne pas le savoir avant le mariage, que ça allait être très dur pour moi (c’est là qu’elle m’a expliqué pourquoi elle se devait de me l’annoncer là). Elle a dit que justement ils n’avaient pas prévu de faire une annonce générale pour nous préserver, mais qu’ils allaient tout de même commencer à l’annoncer aux gens au compte-goutte, mais en leur demandant de rester discret, officiellement car ils attendront encore les résultats pour la trisomie à ce moment là. Qu’elle allait essayer de me préserver au maximum pendant les prochains mois. Je lui ai donc donné explicitement les règles pour me préserver (La communication, c’est la clé, au moins je dis clairement ce que j’attends/ne veux pas avoir à subir, comme ça les gens ne se triturent pas l’esprit de savoir ce qu’ils peuvent faire ou non, ou ne peuvent pas dire « mais je ne pensais pas que ça ça te ferait de la peine ).

Par contre j’en veux un peu à ma mère de ne pas être venu me demander comment ça allait une fois ma sœur partie… elle pouvait se douter que je ne le vivais pas bien, elle aurait pu me demander si j’avais besoin de réconfort.

J’aurais pu voir les signaux, avec ma mère qui insistait pour savoir si on a redémarré la PMA, ma sœur qui trie les affaires de grossesses qui comprenaient les miennes et celles qu’elle m’avait prêté, que j’avais stocké chez une amie (mais cette amie déménageant en septembre, je me suis dit que c’était normal que ma sœur les ait récupéré).

Le fait d’être en traitement pour le TEC n’adoucie pas vraiment cette nouvelle. Au contraire, ça me fait peur, en général quand « ce serait parfait si ça marche à ce moment pour adoucir ma peine », et bien c’est toujours un négatif que je me mange…

Raviver la douleur

On a encaissé la nouvelle. On entre dans une nouvelle phase. Déjà je dors mieux qu’avant ce TEC, fini les cauchemars (je me réveille encore tôt, mais c’est déjà mieux).

On laisse derrière nous les angoisses de ce TEC qui ont ravivé les flashback et le traumatisme de la perte de S.

Mais l’échec de ce TEC ravivé d’autres sentiments, et notamment la douleur et le manque de S. Mais aussi le manque lié au ventre vide.

Car cette période de couvade m’a rappelé forcément la grossesse, le bien-être et la félicité que je ressentais, l’apaisement aussi (malgré le stress) et cette sensation si particulière de savoir que la vie grandit en soi. Le manque de ce bonheur imparfait est intense ces derniers jours, car la couvade en était juste un petit aperçu (même si une prochaine grossesse serait emplie de stress et d’angoisse, ayant perdu toute innocence, je ne revivrai jamais cet état là).

Et forcément, cela ravive le manque de S., Je pense tout le temps à lui, à ce bébé que je devrais tenir dans mes bras.

De plus, l’espoir que ce TEC fonctionne était intense car il aurait pu apaiser des peines à venir, plus légèrement si je portais la vie à nouveau, comme la naissance prochaine du fils de mon collègue, les mariages de cet été, le fait de ne pas passer un nouvel anniversaire et une nouvelle année sans un enfant vivant, et puis surtout l’épreuve la plus dur à venir, l’anniversaire des 1 an de sa mort, dans moins d’un mois…

J’aurais préféré affronter ce moment en portant l’espoir. Mais ce ne sera pas le cas. Alors comme toujours, on vivra ça comme on pourra.

Et forcément semaine dernière, c’est le moment que nos amis ont décidé de nous prendre le chou. Le lendemain du résultat, une amie publié une photo d’une de leur connaissance de fac, enceinte. Mon mari leur dit d’être sympa et d’éviter ce genre de photo. Elle s’excuse, mais un autre dit , et que c’est pas de leur faute si en plus le timing est mauvais, faut pas qu’on les fasse culpabiliser »faut quand même pas en faire un tabou ». Mon mari s’est énervé et a quitté le groupe (bon il est parti au quart de tour étant hypersensible et très affecté par l’échec). Moi j’ai gentillement attendu le lendemain, à froid, pour répondre à cet ami que justement c’était notre deuil qui devait pas être tabou. Qu’on était conscient que les gens ne se rendent pas toujours compte, donc qu’il fallait expliquer ce dont on a, besoin et qu’on savait mieux que lui ce qu’on ressentait, que pour eux c’était annondin, ils en parlaient 5min et passaient à autre chose, alors que nous ça nous pourrissaient pendant des heures. Donc que c’était normal de vouloir éviter de souffrir, qu’on espérait au moins que nos proches acceptent de nous protéger. Qu’ils étaient libres d’en tenir compte, mais que fallait pas s’étonner si on finissait par s’éloigner si ce n’était pas le cas, car on a besoin de se protéger.

Pas sûr qu’il est compris/qu’il soit d’accord, mais il m’a répondu que bien-sûr il voulait être bienveillants avec nous.

Un autre pote a aussi réagit avec mon mari, ne comprenant pas notre réaction, et que si d’autres gens du groupe avaient des enfants prochainement, que nous devrions nous en éloigner et probablement ne pas les voir pour se protéger. Ils ne comprennent pas. Heureusement pour le moment un seul couple a un enfant, mais on a jamais été très proche et ils habitent plus loin que le reste du groupe. Mais bon, dans les autres couples, avec les mariages qui arrivent, ça ne tardera pas. On essaye d’être bienveillants, d’expliquer ce qu’on ressent. Mais les gens n’arrivent pas à comprendre, pour eux la vie continue, ils voient ça comme de la jalousie ou où je ne sais quoi. Alors qu’on veut juste souffrir le moins possible.

Je suis un peu déçue, car jusqu’à présent ces amis avaient été très bienveillants, et ils nous ont beaucoup aidé au moment de la perte de S. Forcément ça arrive dans une période difficile, alors ça entame un peu plus notre moral.

Mais voilà, mon plan d’action pour les prochains temps :

– se réinscrire pour le TEC demain (si mon mari valide ce soir)

– retourner à la salle de sport (j’y ai pas mis les pieds depuis la canicule… En juillet donc…) + Manger mieux. Car en plus d’avoir perdu du muscle, j’ai mangé n’importe quoi ces derniers mois, en utilisant la bouffe comme antidépresseurs 😬 du coup j’ai repris les 5kg que j’avais durement perdu.

– un nouveau tatouage en mars.

– continuer de prendre soin de notre couple et de notre libido (qui a repris un bon coup dans la tronche pendant le TEC)

Puis c’est déjà pas mal comme plan jusqu’au prochain TEC, pour se remettre d’aplomb.

… et puis c’est la rentrée

C’est fou, je me sentais tellement bien en vacances, et ensuite en étant rentré. Je suppose que ça se voyait bien dans mes précédents articles.

Puis la réalité nous rattrape, et nous fait bien vite redescendre.

Vous savez, ce puta*n de RDV PMA qui nous a été décalé, et bla et bla et bla…. on pensait que c’était finit car on avait réussi à contacter directement notre gynéco, qui avait voulu nous donner une date tout de suite, mais on était en vacances. On l’a relancé car du coup elle ne nous avait pas donné d’autres dates. Et là, on voit qu’elle a transféré le mail au secrétariat AMP, pour gérer la prise de RDV en son absence.

Forcément le secrétariat nous répond « nous voyons que vous avez déjà RDV en novembre »…. ben ouais c’est bien ça le problème, en novembre…. Voilà donc on va devoir essayer d’avoir un nouveau RDV en négociant avec le secrétariat, sauf que c’est le genre de RDV « urgent », après les heures de boulot, donc en général le secrétariat ne les donne pas, c’est que la gynéco qui accepte de le faire directement…

Ca nous fatigue, c’est déjà pas évident de retourner en PMA, et on bataille juste pour un simple RDV. On  l’impression de quémander alors qu’on avait initialement pris ce RDV en mai pour septembre, c’est ça le pire dans l’histoire…

 

Et puis ça y est, je suis dans cette phase de la vie où TOUT MON ENTOURAGE proche ou lointain a des gosses. J’ai l’impression de lire des annonces de grossesses toutes les 2 semaines sur Facebook et autre. A force de mes désabonner de leur fil d’actualité, même Facebook et Insta galèrent pour trouver du contenu à m’afficher…

Et là, cerise sur le gâteau, ce matin j’apprend que mon collègue de bureau va être papa…

Le seul du service à être dans ma tranche d’âge, et qui soi-disant ne voulait pas encore d’enfants il y’a encore 1 an. Je vous connais, vous allez me dire « nan mais peut-être que c’est triste, qu’il ne le voulait pas, si ça se trouve sa vie elle est pourrie aussi ». Nan je le connais assez pour vous dire que c’est juste qu’entretemps ses envies ont changées, et que c’est réellement une bonne nouvelle. Je pensais pouvoir y échapper encore quelques temps…

Je ne sais pas comment je vais supporter si les collègues lui en parlent beaucoup…

L’annonce tant redoutée

Décidément, hier fût bien une journée de merde.

Ca commençait mal à cause de la date forcément, pleins d’annonces de décès atour de mes collègues ; et donc forcément ça parle de mort, d’enterrement, et en bonus des phrases à la con mais qui pour moi sont difficile à entendre type  » parfois on meurt plus vite qu’on nait »; « oui ça lui a pas pris 9 mois » (c’était pour parler d’un cancer, entre l’annonce et le décès, mais bon vous voyez bien là où ça peut me faire mal….).

En parallèle de tout ça, j’étais angoissé depuis quelques jours, car l’amie que j’évite m’a recontacté. Je l’évite car en janvier, elle nous avait dit qu’elle avait arrêté la pilule. Donc je savais qu’une annonce allait probablement arriver prochainement, car faut pas rêver, je pense que je resterai la seule infertile de tout mon cercle de connaissance…

Le pire c’est qu’en janvier, quand elle nous a dit ça, je me suis dit « ouf, j’ai échappé à une grossesse de plus pendant la PMA » HAHAHA ma vie est une blague je me suis ensuite dit, elle intervient après la perte de mon fils, ce qui est encore pire ! Comme si DNLP se demandait « mais qu’est ce que je peux lui réserver d’encore pire pour la faire souffrir? » –  Ca me fait penser, étrangement vu que je suis habituée à avoir la poisse et autres, je m’étais dit pendant la PMA « nan mais tu arriveras à tomber enceinte, mais tu vas perdre le bébé. Car sinon ce serait trop facile. Et après tu n’arriveras plus jamais à en avoir » . Vous imaginez que c’est fun quand une partie de ce dont vous avez pensé se concrétise… Bon la suite dans ma tête c’est qu’ensuite mon mari meurt dans pas longtemps d’un cancer/accident de la route, que je choppe une maladie grave et que tous les gens que j’aime meurent jeunes et que je finisse seule etc… OUAIS je suis optimiste avec ma vie ! Bon je vous rassure, j’arrive aussi à reprendre le dessus et me dire que non, ça va bien se passer, enfin j’espère.

Bref une fois de plus je diverge, revenons à nos moutons.

Il y a déjà 3 semaines environs elle m’avait envoyé un sms pour prendre de mes nouvelles, mais je n’avais pas répondu. J’ai attendu, attendu, puis dépassé la limite pour répondre sans que ce soit trop bizarre. Mercredi dernier, elle me revoit un message sur Messenger pour savoir si je vais bien.

Je me triture l’esprit, je sais qu’il faut que je lui réponde. Alors dimanche je lui dit juste les convenances, « ça va mieux, blablabla et toi comment tu vas »; elle me répond des banalités « contente d’être en vacances, on est bien dans la nouvelle maison ». Bref, je ne répond plus, je suis toujours aussi stressé, car il faut que j’aille droit au but, il faut que j’arrive à lui dire ce que j’ai sur le cœur. Alors hier soir je me lance pour me soulager, pour en finir avec ce poids. Je lui explique que je n’ai pas osé prendre de nouvelle car j’appréhendais une annonce de grossesse, car je ne suis pas assez forte pour gérer ça, que je serais incapable de la voir en présentiel car trop difficile pour mois les femmes enceintes et les bébés. Et que du coup le jour où ça arrive je préfère une annonce par message, pour pouvoir encaisser ça dans mon coin. Que malheureusement le jour où ça arrivera on ne se verra peut-être pas pendant un long moment, même si même temps, pour eux je leur espère que ça ne tarde pas trop paradoxalement.

Elle me répond qu’effectivement c’eétait ça hantise de se dire que si ça leur arrive, comment annoncer ça sans trop nous blesser, car elle se doute que ça doit être très difficile pour nous.

Ce message me laisse plein d’espoir, il semblerait qu’elle dise qu’elle ne soit pas encore enceinte ? que je vais encore pouvoir la voir ?

Mais non, quelques minutes plus tard elle me dit « je n’ai pas envie de te mentir et me triture l’esprit depuis des semaines…. mais du coup tu ne vas pas vouloir me voir de si tôt… »

En guise de félicitation j’ai du lui répondre un « tant mieux pour vous ». Et je lui ai dit qu’on garderait contact par message alors, le temps que j’arrive à gérer ça. Elle était soulagée, car elle avait peur que je veuille couper totalement les ponts.

Mais ce matin je me dis que c’est probablement illusoire, est-ce qu’un jour je serai prête à voir un bébé qui aura été conçu le mois après la mort de S. ? (c’est prévu pour janvier, j’ai quand même demandé au lieu de me triturer l’esprit) Un bébé avec un âge si proche ? j’espère 2 choses : que ce ne soit pas un garçon, et qu’il/elle naisse bien en 2020 – pas la même année que S. . Sans ces conditions je vois mal comment reprendre un vrai contact avec elle un jour sans morfler…

Voilà voilà, prends toi ça dans la face. Même si on s’y attendait, ça fait extrêmement mal. Et j’étais en colère. Face à ma vie merdique, pourquoi j’en chie tout le temps ? pourquoi je cumule tout ? infertilité, PMA, perte de mon bébé….. quand est-ce que ça va s’arrêté ? et en plus je dois m’éloigner d’amis que j’apprécie beaucoup pour ne pas souffrir plus…

Alors qu’elle attend patiemment le moment où elle veut un enfant, se marie, construit sa maison, arrête la pilule, et hop 4 mois après elle est en cloque. Et on peut prédire que pour elle tout va bien se passer forcément.

C’est tellement injuste…

Et forcément j’apprend ça alors que mon mari potasse un entretien hyper important pour mercredi, alors je ne pouvais pas lui en parler hier soir, je savais que ça l’affecterait beaucoup trop sinon. Alors j’ai caché mes larmes sous l’eau de la douche, puis j’ai pris un somnifère pour me coucher et dormir sans trop cogiter…

 

Le monde joyeux des fertiles – épisode 3 : l’invitation à un mariage

Certains événements peuvent être particulièrement longs et difficiles à vivre quand on est pmette, alors que ce sont censés être des moments heureux.

Parmi ces événements, les mariages sont assez hauts dans le top, car ce sont en général des réunions spéciales PB, familles nombreuses et épanouies, enfants qui courent partout.

Les précédents mariages auxquels j’ai assisté jusqu’à présent ont été assez supportables (pas trop d’enfants, familles pas trop lourdingues). Mais ce weekend j’ai gagné le gros lot :

  • C’est moi qui conduisait (aucun refuge possible dans l’alcoolisme donc, mais en buvant un verre syndical à table pour éviter les erreurs de jugement)
  • Un nombre d’enfants impressionnant ! Il devait y avoir une trentaine d’enfants, dont une dizaine de bébés… et en prime pleins de moments gênants préparés par les enfants car c’est soit-disant trop mignon.
  • La pire table possible : on était 3 couples, les deux autres avaient chacun un bébé de respectivement 8 et 9 mois. Qui étaient tous les deux présents. Je vous laisse imaginer la torture des discussions et de leur présence. Je connaissais un des couples, et eux se connaissaient. Bien évidement je ne connaissais personne d’autre (à part les mariés), donc difficile de fuir. On a jamais été aussi soulagés d’aller danser !
  • La famille des mariés la plus lourde que j’ai pu rencontrer ! J’espère très sincèrement que cette amie n’aura pas de problème de fertilité car sinon ils vont en chier. On a du entendre une bonne cinquante de fois (je suis sérieuse) des remarques liés sur les enfants qu’ils allaient faire. Ca en devenait débile. Et sur les joies d’être parents qu’on leur souhaitait, et blablabla. C’était abusé franchement….

 

Je crois que nous avons eu beaucoup de chance d’échapper à ça pour notre propre mariage fort heureusement ! Car on aurait pas supporté ! Pourtant y a vraiment pas toute notre famille et amis qui sont au courant de notre situation. Comme quoi au final ils ne sont pas si lourd que ça comparé aux autres familles !

 

PS : N’hésitez pas à partager vos pires mariages en tant que pmette en commentaires 😉 Je sens que c’est un sujet à fort potentiel !

Le monde joyeux des fertiles #RALC

Aujourd’hui j’ai eu la bonne mauvaise idée de demander à des amis leur nouvelle adresse, pour pouvoir leur envoyer leur faire-part.

Juste une marque de courtoisie, car Mme est censé accoucher le 4 juin, soit 2 jours après notre mariage. Donc en vrai ils ne viendront pas (ils avaient fait genre « on vous dira au dernier moment » – euh non, dites « non » comme ça c’est fait, je vais pas payer pour rien 2 menus, et même si vous veniez soit j’aurais une meuf enceinte jusqu’aux yeux, soit la joie de voir mon 1er petit copain parler des joies d’être père d’une petite fille de quelques jours, et comment dire, si on pouvait éviter ça le jour de mon mariage ça serait topissime, déjà que je redoute qu’elle accouche le jour même de mon mariage et qu’on m’annonce ça entre deux coupes de champagne…)

Mais bref je m’égare. Et je remarque que c’est le 2e article RALC que j’écris sur ce cher couple XD. Recentrons nous.

Donc je demande gentiment leur nouvelle adresse en mode « coucou comment vous allez ? je pourrais avoir votre nouvelle adresse ? merciiii »

Réponse :

« Oui ça va, on commence à avoir hâte de l’arrivée de bébé, ça devient un peu long là ^^ »

Je dois devenir aigrie mais sérieux « ça devient un peu long là », tu dirais quoi si tu couchais aujourd’hui ???? Je pense pas que tu te plaindrais.

7 mois d’attente wouhouuuuu ça doit être très long d’attendre alors que le bébé est déjà dans ton ventre, imagine un peu ça fait 4 ans que t’attend, et t’es même pas enceinte !

Bon ok je sais que j’abuse totalement, qu’elle est même pas au courant de notre parcours, et que à 7 mois de grossesse on est peut-être pas toujours au meilleur de sa forme. Mais j’invoque l’immunité pmesque pour ma rage gratuite et irraisonnée et ma mauvaise foi XD

 

 

Ce qui devait arriver arriva

Samedi soir, j’ai revu mes amies A. et L. J’appréhendais beaucoup cette soirée, car je ne les avais pas vues depuis au moins 2 mois je crois, et après nos conversations de début d’année (Une soirée entre amies presque comme les autres), j’avais le pressentiment que L. avait une annonce à nous faire.

J’avais vu juste…. elle est enceinte de 4 mois, et son ventre se voyait déjà pas mal.

C’est la 1e fois que je vis une annonce de grossesse dans mon entourage aussi proche depuis le début de nos essais…

J’ai un sentiment dégueulasse que je vous avoue à demi-mots… sachant qu’elle avait fait une fausse couche en C2 et que ça faisait quelques mois et toujours rien, je me disais que peut-être elle aurait aussi des soucis et que je vivrais pas ça toute seule….C’est tellement égoïste et dégueulasse de penser ça, alors qu’au final je ne souhaite à personne de vivre cela…

J’échappe par contre à la double annonce, A. dit qu’elle attend encore un peu, elle préfère régler des discussions d’achats de terrain et d’architecte pour être moins stressée quand elle arrêtera la pilule. Je gagne quelques mois de répit…

Je me suis pris une 2e claque cette soirée. Comme prévue la discussion a beaucoup tourné autour des grossesses et en est venue à une autre fille que toutes les deux connaissent et qui est enceinte de 5 mois. Et là A. qui la connait un peu mieux nous dit un truc du genre ça faisait 2 ans qu’ils essayaient, elle avait fait plusieurs fausses couches et elle se plaignait beaucoup que ça marchait pas, là elle était très soulagée d’être enfin enceinte. Et là A. a dit « enfin franchement ça va, 2 ans d’attente c’est rien du tout. La sœur de mon copain elle a attendu 15 ans, ça c’est long »

What ? comment peut-on décemment dire ça, surtout qu’elle sait que ça fait presque 3 ans que j’attends ? Je chiale pas assez pour montrer que c’est difficile ? et en plus la fille a fait plusieurs fausses couches, merde c’est pas rien  à vivre !

Bon, je suis passée en mode « éducation », et lui ai expliqué que si, 2 ans c’est déjà énorme,  c’est très dur à vivre psychologiquement qu’elle ne se rend pas compte, et que chaque cycle est un échec de plus, ça ne s’arrête pas. Que quand elle arrêtera la pilule, elle verra que si au bout de 6 mois elle n’est pas enceinte, déjà là elle trouvera ça long…. Là L. a renchéri, car même si elle n’aura pas attendu si longtemps au final, c’est pas non plus une C1.

 

Bref après tout ça elles m’ont demandé où ça en était pour nous, je leur ai un peu débriefé la situation actuelle.

Heureusement on a pas parlé que de ça toute la soirée, mais j’ai un goût bien amère dans la bouche.

Au final je l’ai tout de même mieux vécut que je m’y attendais, car j’avais pu m’y préparer psychologiquement, ce n’était pas une annonce surprise. C’est déjà ça.

Mais j’appréhende déjà la suite de nos rencontres….

Récréation et révélation

Je vis mon mois de pause comme une récré entre deux grosses interros. (Je suis donc un peu moins présente dans la blogosphère, même si je lis tous vos articles quand je passe par là)

Quelle bonne idée on a eu de partir quelques jours pendant cette période, ça m’a fait un bien fou et ça nous a fait un bien fou pour notre couple aussi ! Et d’ailleurs c’était génial Edimbourg. On a pas eu de pluie, mais beau temps, et un peu de vent+nuages. On a visité les pubs de la ville au lieu des châteaux (c’était moins cher, vous comprenez), on a eu la joie de découvrir qu’il y a des plats végétariens dans tous les pubs et restaurants, on a fait tous les points de vue panoramique de la ville. On a beaucoup marché, on a beaucoup mangé, on a beaucoup bu, on a beaucoup baisé 😉  Bref même si c’était que 3 jours, et bien c’était parfait !

Bon on ne change pas ses réflexes, je sais que j’ai ovulé je dirais dans la nuit de vendredi à samedi. Je ne sais pas encore si je commence ou non à prendre la progestérone ce soir. Peut-être que non, pour que ce soit des vrais vacances.

Bien évidement, la fin de la récré va bientôt sonner, il faut d’ailleurs que j’appelle mon gynéco pour prendre RDV pou début de semaine prochaine, pour mettre en place le protocole pour cette 4e et dernière IAC.

Nous n’avons pas appelé le centre de PMA pour prendre RDV pour la FIV, car je crois que cela aurait un peu gâché cette pause.

Je pensais mal vivre cette période d’inaction, mais au final j’ai l’impression de revivre. J’ai le temps de faire des choses sans passer ma vie en salle d’attente et à courir à droite et à gauche. Et avec ce beau temps, et bien je peux le dire, ça fait très longtemps que je ne m’étais pas sentie aussi bien. Je sais que ça ne durera pas, mais pour le moment je profite.


 

Profitant de ces vacances PMA/boulot, j’ai donc passé une journée au SPA avec ma mère la semaine dernière.

Je recadre un peu les choses, j’ai des relations assez compliquées avec ma famille, et particulièrement ma mère et ma grande sœur. Ma mère fait des efforts ces derniers temps, et c’est d’ailleurs dans cette optique qu’elle voulait faire une journée SPA avec moi. Avec ma grande-sœur c’est un peu différent. Elle est assez particulière, assez hautaine, et passe son temps à critiquer tous mes choix et ma vie en général. Donc on est pas vraiment très proche. Même si c’est la première personne à qui j’ai parlé de notre infertilité (un jour où elle a demandé si c’était pour bientôt, pour savoir si elle devait mettre de côté les habits de mon neveu, que je lui ai dit que ce n’était pas si simple, qu’elle a donc cru que c’était mon homme qui ne voulait pas (car forcément c’est mon homme donc c’est un connard quoi…) et que j’ai craqué et tout lâché).

Je reviens donc à cette journée SPA de vendredi :

Nous avons discuté de beaucoup de choses : de l’organisation du mariage, du choix de la robe (et comment je ferais pour rentrer dedans si dans ce laps de temps un heureux événement arrive enfin), de PMA (on en parle très très rarement, elle n’ose pas aborder le sujet avec moi), de perturbateurs endocriniens, …etc

Et là elle me parle de ma grande sœur (donc apparemment elles discutent de notre infertilité dans notre dos, c’est toujours sympa ça) , et comme quoi apparemment elle lui aurait dit qu’elle était incapable de mettre en route le 2e avant que j’ai un enfant, car elle aurait l’impression de me voler la place…

Je suis restée bouché bée… j’ai quand même placé un « ben la pauvre elle risque d’attendre encore longtemps alors ». Déjà de la part de n’importe qui c’est assez surprenant comme réaction, mais encore plus venant de la part de ma sœur !

Je vous avoue que je suis encore sous le choc, je ne sais pas trop comment réagir, je ne sais pas si je dois lui parler directement de ça ou non. Et je suis très touchée par cette réaction, car je ne m’attendais pas du tout à ça (j’appréhendais d’ailleurs chaque jour un peu plus qu’elle m’annonce être enceinte du 2e, à scruter si elle boit du vin ou non, à se demander pourquoi elle se caresse le ventre,… oui une vrai paranoïa)

 

Sur ce, je vous dis à bientôt, quand la sonnerie de la récré aura retenti. Je m’en vais profiter à fond des jours de répits restants.

Vendredi : torture et introspection

Vendredi = suite de la formation.

Pas mieux que la veille, j’ai eu le droit à une formation pour gérer les incivilités par un mec misogyne qui réglait les incivilités par…. des incivilités…. C’était fun, vous pouvez pas imaginer.

Pause midi avec le club des femmes enceintes/jeunes mères. Ne pouvant fuir j’ai intégré la discussion, et parlé d’habillement de bébé par les papas, d’où habiter pour élever sa progéniture…. A mon avis elles ont du capter que pour moi l’envie d’être mère ne se cachait pas très loin.

Le soir j’ai eu la malchance de faire 1h30 de train à côté de la nana enceinte de 6mois. On a donc parlé d’aménagement de chambre d’enfant, de l’annonce de la grossesse à la DRH et des avantages de notre convention collectives (elle a vraiment du capter que j’étais très intéressée). J’ai donc appris qu’après annonce auprès de la DRH, on reçoit un courrier qui explique tous nos droits. Et que grâce à notre convention collective, on a le droit à 45 jours de congés maternités en +, et encore 45jours supplémentaire si on allaite ! ça donnerait presque envie vous ne trouvez pas ?

Et puis j’ai beaucoup réfléchi sur moi… notamment à cause d’une phrase prononcé la veille pendant le diner, sur le débat des baignoires et femmes enceintes. Quand la nana enceinte a dit qu’elle n’avait pas réussi à négocier une chambre avec baignoire parce qu’il n’y en avait plus de libre, une conasse autre nana a dit « si ça se trouve c’était juste une meuf jalouse et aigrie parce qu’elle peut pas avoir d’enfant, alors exprès elle ne t’en a pas donné »

….

Vous imaginez bien la douleur d’une telle phrase…. Je me suis posé plusieurs questions, déjà pourquoi les gens s’en prennent à nous ? c’est dégueulasse de dire des choses pareilles ! Et je me suis demandée, Est-ce vraiment la vision que l’on renvoi ?

Suis-je vraiment aigrie et jalouse ?

Certes je ne pense pas qu’être enceinte donne des passe-droits, ce n’est pas une maladie, et on n’est pas la reine-mère parce qu’ on a un polichinelle dans le tiroir. Mais je pensais cela avant même de vouloir un enfant ! Après si une meuf enceinte de 6 mois est debout pour un trajet d’1h dans les transports en commun, je lui laisserais tout de même ma place.

Je n’ai pas arrêté de penser à cela tout le jeudi soir et tout le vendredi. Et encore plus pendant les discussions avec le club des ++.

Au fond pourquoi évite t’on les discussions de femmes enceintes et bébés ? Par simple jalousie ? Et bien je ne pense pas. Ma réflexion a avancé avec les discussions auxquelles je pouvais difficilement échapper.

Je n’en veux pas aux femmes enceintes, je ne les détestes pas sauf quand elles se plaignent. Je suis triste de ne pas être dans leur situation. Je ne déteste pas ces conversations. Au final je rêve de les avoir, je crève d’envie de les avoir. Mais ça fait un mal de chien et c’est pour ça que je les évite.

Ne pas avoir réussi à y échapper m’en a fait m’en rendre compte. Même si ça m’a fait mal, j’avais envie de prendre part à ces discussions. Bon résultat des courses j’étais au 36e en dessous en rentrant chez moi le vendredi soir, car c’était très éprouvant.

Je ne suis pas aigrie, je suis juste triste.

 

 

 

Jeudi de torture…

Chouette aujourd’hui je suis en formation. Ça va me changer les idées, 2 jours dans une autre ville avec nuit à l’hôtel.

Ah tiens, deux filles avec qui j’avais déjà eu une formation. La 1e était enceinte la nouvelle dernière fois. Maintenant elle est maman d’un garçon de 3 mois. Quelques banalités, je fais ma sociable et lui demande comment tout se passe. Et là la 2e que je connais nous rejoins…. Avec un ventre de 6mois de grossesse…. Ça s’annonce prometteur.

Bon… Pause café, forcément ça devait sur la maternité, la grossesse, l’accouchement… Et bim apparition surprise d’une 2e fille enceinte….

J’ai envie de crever, elles se plaignent de nausées, de douleurs, de nuits courtes, d’avoir un fils au lieu d’une fille….

Heureusement un collègue qui donne une formation dans la salle d’attente côté me croise et vient me parler – sauvetage inattendu.

Bref rajoutez à ça que je me tape deux jours de formation qui ne me concernent pas un poil, j’ai cru que j’allais y rester.

Je me suis tapé ces discussions à chaque pause, et même au repas de ce soir, car une est restée aussi à l’hôtel et on est allés manger tous ensemble. Donc ça n’a parlé que de ça, et quand avoir un enfant, et quand machin à fait une fausse-couche mais c’était pas grave car c’était pas l’homme de sa vie, et quand machin à avorté …. Kiffe ton repas.

Je vous épargne les détails (habituels de ces conversations), et je vais prendre un bon bain car mouahaha je suis la seule à avoir une baignoire dans ma chambre. Et même les meufs enceintes ont pas réussi à en avoir. Mais je crois que ça ne suffira pas à effacer mes sentiments du moment.

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J’ai vraiment hâte de la journée de demain….. (Passez moi une corde s’il vous plaît)