Les dates, toujours les dates (#deuil périnatal)

Depuis 2 jours je n’étais pas bien. Un sentiment de ras-le-bol, tout m’énerve. Cette foutue météo n’aide pas, je ne peux pas sortir me balader aussi souvent que je le voudrais. Mon mari est en vacances, mais au final j’ai toujours l’impression de me faire avoir et de ne pas avoir de temps pour moi, alors que je lui avais expressément dit que cette semaine j’avais besoin d’un peu de temps libre pour écrire des articles pour mon blog littéraire. On est dimanche matin et j’ai réussi à me dégager 1h dans la semaine… alors que lui a eu le temps de jouer à la console plusieurs fois entre autre.

Dans ce ras-le-bol, forcément l’allaitement est au centre. C’est un projet qui me tient à coeur mais punaise c’est parfois dur de se sentir entravée. Je n’ai pas eu plus de 2h seule depuis 3 mois, et c’était pour faire des courses/aller chez la sage-femme, super passe-temps. Alors on en discute, je vais sauter le pas, lui laisser le petit une aprem car j’ai besoin de souffler, et tirer mon lait. La culpabilité de la PMA et des années de galère, d’oser se dire « j’aime mon fils mais il faut que je passe du temps sans lui », alors qu’en soit c’est bien normal. Le changement de vie est forcément pas toujours évident pour tout nouveau parent, mais quand tu rajoutes en plus la pandémie qui fait que tu n’es quasiment plus sortie déjà depuis le début de la grossesse (et encore juste quelques fois l’été dernier, ça se compte sur les doigts de la main, car avant ça 1er confinement, soucis de santé, bla bla, vous connaissez la chanson). Puis le déménagement n’a pas aidé, je ne connais personne dans le coin. J’ai hâte de pouvoir commencer une activité sportive à la rentrée, pour avoir du temps pour moi et me socialiser à nouveau

Alors oui ce dimanche matin j’en ai marre de tout, de ne voir que mon mari, de ne pas sortir, de tout le temps m’occuper du petit, de l’allaiter, de cette maison, de ce foutu salon où je suis trop souvent. J’espérais sortir l’après-midi pour me baigner chez mes parents, mais non il fait moche. Je craque, je pleure. Il fait encore beau pour le moment, alors sur un coup de tête on décide de partir en ballade pour profiter des quelques rayons de soleil de fin de matinée. C’est fou, une fois dans la forêt, le ras-le-bol s’en va. Je suis contente d’être avec mon mari, aux anges de porter mon bébé en écharpe, j’apprécie la chance de vivre tout cela.

Et puis à un moment, je tilte. Mais quel jour sommes nous aujourd’hui ? Inconsciemment je connais la date, je sais que le lendemain c’est lundi 26. Mais quand je regarde mon téléphone pour confirmer la date, tout s’éclaire. Nous sommes le 25 juillet, la DPA de S., qui dans un monde idéal aurait fêté ses deux ans ce mois-ci…

Je serais toujours étonnée comme notre inconscient se rappelle de ces dates avant qu’on le fasse consciemment et joue sur notre moral.

Alors j’ai respiré un grand coup, pris H. dans mes bras et l’ai serré très fort contre moi, relativisant ce gros coup de mou.

Nous sommes lundi 26 et « étrangement » aujourd’hui je vais beaucoup mieux…