Comme je l’ai déjà mentionné, partir en vacances cet été fût une très grosse étape pour nous.
Certes d’une part cela signifiait vraiment qu’on reprenait une vie « normale », mais surtout cela impliquait de confronter nos démons – partir en vacances alors que la dernière fois c’est précisément dans ce contexte que nous avons vécut l’horreur absolue.
Reprendre l’avion, faire ses valises, être dans un pays non-francophone, la peur irrationnelle qu’il nous arrive malheur là-bas loin de nos familles…
Nous n’avons pu échapper aux nombreux flashbacks de la Finlande les jours précédents le départ. J’ai même fait une crise d’angoisse en préparant ma valise, submergée par les flashbacks de la dernière fois où je l’avais faite – au moment de quitter notre logement de vacances pour me rendre à l’hôpital pour accoucher de S. qui était déjà mort….
Heureusement mon mari et moi on s’est bien soutenu, on a beaucoup parlé de ces angoisses, on a essayé de se rassurer l’un et l’autre comme on pouvait. Et ma meilleure amie à qui j’ai pu parler de ces angoisses a été un soutien précieux.
Le début du voyage a été marqué par cette angoisse indicible qui nous minait – qui plus est le vol était aux mêmes heures que le vol aller pour la Finlande. Nous avions tenu 24h en Finlande avant d’apprendre l’inimaginable. Alors ce timing était comme un couperet pour ce voyage, allions nous dépasser ce seuil fatidique ?
Une fois cette période passée, nous avons commencé à nous détendre un peu. Même si les angoisses étaient tapies dans le fond (est-ce que je vais me tordre la cheville dans cette forêt à 2h de marche de chez nous; est-ce que l’amas de fourrure qu’on vient de voir à une dizaine de mètre est dangereux et va nous attaquer, etc…), nous avons pu commencer à profiter.
Malgré la similitude avec la Finlande, qui n’aidait pas pour les flashbacks au début bien évidement, on a très bien choisi notre destination.
La Suède, c’est mon pays de cœur, je rêve d’y vivre plusieurs mois/années d’ailleurs même si ça n’a jamais pu se concrétiser. Et je vous avoue qu’en rentrant cela me démange encore plus – mais comme toujours la PMA nous en empêche.
C’est la 5e fois que j’y allais, je rêvais depuis longtemps d’y passer des vacances à la suédoise – une stugga (ces maisons de bois typiques de la Scandinavie) près d’un lac et de la forêt. Mon mari avait donc proposé cette destination car il savait que j’en rêvais, puis vu qu’on adore ce pays on savait que ce serait des vacances comme dans un cocon, pour se reposer, se ressourcer, panser nos plaies.
Et je n’ai vraiment pas été déçue. On a déjà parlé ici d’hôtels sans enfant (car c’est vrai que les vacances d’été ça me faisait peur à cause des familles) – et bien en Suède on a testé les villages sans gens XD. Nous nous étions paumé dans l’archipel de Stockholm (à 1h de la capitale), donc déjà ce n’est pas le coin le plus habité. Et puis on a découvert que les Suédois partaient principalement en vacances en juillet. Donc au mois d’août, très peu de vacanciers locaux là où nous étions, et peu de touristes étrangers. Puis contrairement aux clichés, les Suédois sont très sympathiques – et respectueux (mais ça je le savais déjà et ça fait partie de pourquoi j’aime ce pays).
Nous avons donc pu profiter de baignades à la mer ou dans des lacs très souvent seuls, avec une famille ou un couple de temps à autres – mais dans un si grand espace, c’est presque comme être seuls.
Ca nous a fait tellement du bien d’être loin de la ville, du bruit et de sa surpopulation, des familles et femmes enceintes par centaines…. On a vraiment pu se ressourcer, panser un peu plus nos blessures, passer du temps agréable en couple en étant vraiment seuls, flâner, apprécier la vie dans son état le plus simple…
La rentrée est là, la PMA dans le rétroviseur. Nous avons réussi à contacter notre gynéco pour ce fameux RDV qui a été annulé. Elle nous a proposé un autre RDV – aussi quand on était en vacances… pour le moment elle nous a pas encore proposé d’autres dates, mais clairement on ne devra pas attendre novembre pour la voir, donc c’est bien ! Comme quoi faut y aller au culot et oser demander quand notre situation nous le permet. On va la recontacter maintenant qu’on est rentré.
Cette quiétude va vite s’envoler en fumée, mais au moins on a eu du répit qui nous a fait un bien fou.
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