FIV 2 – le nouveau chapitre qui devint épilogue

Je savais bien qu’en se lançant dans une nouvelle FIV pour agrandir la famille, que rien n’était gagné. Mais je ne pensais pas écrire un point final si rapidement.

Il faut savoir que depuis longtemps on s’est fixé de ne faire plus qu’une seule FIV, quoiqu’il arrive la seule qu’on ait encore la force et l’envie de faire. Cette décision a été prise même avant la naissance de H., quand on ne savait si ce dernier embryon s’accrocherait ou non.

Tenter d’avoir un 2e enfant vivant ne changeait pas la donne, on s’est encore répété avant même de repartir pour un tour, qu’on ne s’acharnerait pas. On a déjà l’immense chance d’avoir un merveilleux petit garçon dans nos vies, on a assez donné d’années de notre vie à ce parcours.

Pourtant c’est pleine d’espoir que j’ai fait ma rentrée pmesque. On savait que le plus dur chez nous c’était d’obtenir des ovocytes matures, mais il semblait qu’on avait enfin obtenu la bonne formule. Une fois les miraculeux embryons obtenus ça semblait facile. Nous avions quand même obtenus 2 grossesses pour seulement 3 embryons transférés, même si malheureusement S. nous a quitté avant l’heure.

Nous avons donc commencé le traitement toute fin septembre (à l’identique de la dernière tentative fructueuse : oromone 2 semaines puis Menopur 300, et ensuite double déclenchement ovitrelle+decapetyl). Le scénario, toujours stressant, était similaire à la dernière fois : longue au démarrage, après 5 jours de traitements quasi rien, mais au 2e contrôle après 9 jours ça se réveille. Mais quand même plus lentement que la dernière fois. J’ai eu le droit à un 3e contrôle et au final 16 jours de menopur (contre 12 la dernière fois).

Mardi matin, la ponction arrive enfin, très douloureuse comme toujours (cette fois en plus du Tramadol on a du me donner de la morphine… alors que les autres meufs en salle de réveil refusaient du paracétamol car ça allait , vive mon corps….). Et là récolte très prometteuse : 15 ovocytes. Je ne m’emballe pas, je sais que certains ne seront pas matures (8/10 la dernière fois l’étaient). Je garde aussi dans un coin de ma tête que la toute première FIV raté nous avait donné 14 ovocytes pour 3 matures et 0 embryons. Mais bon on a le bon traitement, y’a pas de raisons. On est quand même très optimistes d’avoir plusieurs chances avec plusieurs embryons. (Mon mari me demande même ce qu’on fera si jamais il nous en reste à la fin.) Par contre les règles ont changé. On aura aucune nouvelle avant J5 soit dimanche. Ils nous appellent le matin et s’il y a minimum un embryon, et bien on vient direct pour un transfert.

Mais déjà dans la nuit de mardi à mercredi l’engrenage déraille. Minuit 30, je suis réveillée par une forte douleur à l’ovaire droit. Je m’assoie dans le lit et commence à avoir un malaise et vomir. Mon mari, qui sera en panique totale le reste du temps, appelle le numéro d’urgences. On me dit de prendre un ibuprofène et voir si ça passe. J’ai pris un tramadol 2h avant, je vomis, bref je sais déjà que ça ne sert à rien et que la douleur n’est pas normale. Donc on ne perd pas de temps et on va direct aux urgences gynécologiques (avec notre fils, sinon c’est pas drôle). L’écho ne donne pas grand chose, mais vu les douleurs et les vomissements qui continuent , on passe par la case coelioscopie. Au final l’opération reste mitigée, on ne sait pas trop ce qui a donné les douleurs. 2 hypothèses : soit y’avait bien une torsion d’ovaire, mais ça s’est remis en place tout seul, soit c’était le sang accumulé autour de l’ovaire qui me causait les douleurs (il y en avait beaucoup, ils ont donc aspiré et fait coaguler/cautériser ? l’ovaire pour l’aider à cicatriser plus vite). Toujours est-il qu’au réveil je n’ai plus de douleurs. On me confirme que cela ne compromet pas le transfert dimanche, si moi je suis partante.

Dimanche, après une nuit d’insomnie, l’appel tant redouté du biologiste arrive à 8h15. Sa tournure de phrase m’indique direct que ça ne va pas . « Je devais vous appeler pour vous dire s’il devait y avoir un transfert aujourd’hui…. Bon malheureusement je n’ai pas de bonnes nouvelles ».

15 ovocytes récoltés, 11 matures, mais seulement 5 qui ont pu être micro-injectés. Et tous ont arrêté leur développement assez précocement.

Voilà… dans cette situation en ICSI, je ne sais pas si c’est un soucis d’ovocyte pourris (dans quel cas toute façon ben c’est foutu), ou de spermatozoides pourris (c’est le cas, et ça c’est fortement dégradé en 5ans), et ça à part l’IMSI… (qui n’est pas proposé chez nous). On sera rappelé d’ici fin de semaine pour faire le point après qu’ils aient débriefé de notre dossier.

Mais entre notre passé, la ponction douloureuse et le passage par l’opération, clairement cela confirme notre décision de s’arrêter là. Forcément on a envie de se dire attendons l’explication de cet échec avant de statuer, mais je sens en moi que la décision s’impose toute seule.

C’est un nouveau processus de deuil qui s’ouvre à nous, alors qu’on s’autorisait à rêver d’une fratrie depuis plusieurs mois. C’est tout frais, inattendu à ce stade, il faut qu’on encaisse et se fasse à l’idée.

A celles qui sont passées par ce deuil du 2e enfant, si vous avez des conseils, des ressources, pour nous aider dans notre cheminement, je suis preneuse.

DNLP semble se confiner avec moi

Pas beaucoup de nouvelles, pas grand chose à dire. On est confinés dans notre appart, moi au chômage technique, mon mari en télétravail. Heureusement on a un balcon.

Mais DNLP s’ennuie et aime jouer avec nous. Entre le robinet de la cuisine qui a pété au 2e jour du confinement… Sympa la vaisselle avec le flexible. Mon mari qui se retapé une prostatite au meilleur moment pour consulter un médecin.

Puis hier, j’apprends que l’hydroxychloroquine va être utilisé pour traiter le Covid 19. C’est un antipaludique. Ça fait tilt, le plaquenil que je prend au quotidien est un antipaludique. Je vérifie, c’est bien cette molécule. Étrangement semaine dernière je n’avais pas pu renouveller totalement mon traitement, que pour 15jours et non un mois de dispo sans commande (et je ne pouvais pas commander la 2e boîte dans cette pharmacie, alors j’avais laissé tombé).

Je me dis ça pue, ça va être en rupture. Une amie médecin me confirme que vaut mieux faire des stocks (mais c’est délivré pour 1mpis seulement). Du coup aujourd’hui je vais en pharmacie… Les stocks ont été réquisitionné par l’hôpital. Deux pharmacies, 2 qui n’en ont pas, impossible d’en commander. Je vais en appeler d’autres demain, mais sans grand espoir vu les propos de la dernière pharmacienne.

Officiellement, les malades chroniques sont prioritaires. Dans la réalité…

 

Si quelqu’un connait une association de patients ou autre avec qui prendre contact, pour faire remonter le problème. Je ne sais pas si c’est juste en Alsace ou partout en France. J’ai encore 2 semaines en réserve mais après…

Ça me stresse tout ça, je ne sais pas que faire, même si je ne vais pas être la seule dans ce cas….

DNLP ne rate jamais une occasion

Bonjour le bureau des plaintes. Ouais ça faisait longtemps que je n’avais pas pesté contre DNLP, mais rassurez vous, elle est toujours dans les parages.

En attendant la vrai reprise de la PMA, je suis sous pilule depuis un mois pour passer mon hystéroscopie mardi prochain.

Et du coup… Ben ça fait à peu près un mois que j’ai des saignements en continue. SUPER GÉNIAL.

Comme prévu j’ai pris la pilule le 1er jour de mes règles, du coup ça les a stoppé (enfin ce sont devenues des spottings). Pendant deux semaines. Puis deux jours d’arrêt. Je me dis : bon ben j’aurais pas de vraies règles ce cycle, mais tant mieux c’est fini. HAHAHA que je suis naïve. Passée la récréation de deux jours, mes vraies règles débarquent (quand je suis en déplacement pro et que je n’ai rien prévu, vraiment PARFAIT, surtout que rapellez vous chez moi règles = chutes du Niagara). Puis ben là ça fait 10 jours que je les ai. Voilà. Pile pendant mes vacances en plus. J’aime mon corps, ma vie, les hormones de synthèse de merde. Va falloir que je fasse une cure de fer.

Puis bon, mardi je pourrais arrêter la pilule après l’hysteroscopie, du coup je suppose que je vais de nouveau avoir des règles fortes…. Vous imaginez comme ma vie intime est rigolote depuis un mois du coup… déjà comme ça avec le deuil ça a pris un sale coup, ça allait mieux ces derniers temps. Ben là c’est pas un problème de volonté…

 

Puis 2e problème avec mon corps en carton et les tonnes de trucs que je dois ingurgiter. Depuis juillet je prends donc du plaquenil. Semaine dernière je fais ma prise de sang de contrôle TSH  pour surveiller la thyroïde (qui est stabilisée depuis 2 ans). HAHAHA elle est montée en flèche. En lisant de nouveau la notice pour le Levothyrox (pour la TSH), il est indiqué 2 traitements anti-paludiques qui peuvent interagir avec le Levothyrox, et donc en général faut contrôler quelques semaines après début du traitement et augmenter la dose de Levothyrox. Le plaquenil, même si non cité, est initialement un anti-paludique. OK donc ni le rhumatologue, ni le spécialiste en immunologie n’ont jugé bon de me prévenir que faudrait que je contrôle la TSH un peu plus tôt ? COMMENT JE SUIS CENSÉ REUSSIR A FAIRE CONFIANCE AU CORPS MÉDICAL ???

Voilà donc bilan avec mon endocrinologue (qui confirme que ça doit être l’interaction entre les deux médicaments qui a modifié la TSH), on augmente la dose, prise de sang dans 6 semaines et on verra s’il faut encore augmenter (probablement…). On doit se bouger le cul, car faut que ma TSH soit stabilisée avant le TEC. (TSH trop haute augmente le risque de fausses couches) Donc on a plus ou moins jusqu’à janvier. Sachant que le changement de dosage met environ 6 semaines à faire effet. D’où mon agacement de ne pas avoir pu faire cette prise de sang plus tôt après le début du plaquenil.

 

VOILÀ, c’était l’instant rage gratuite.

Sinon j’étais à Budapest le weekend dernier avec des copains, et c’était cool ça, on a bien visité, rigolé, pu se détendre. Je vous mettrais peut-être  quelques photos quand je les aurai trié . (Bon par contre les Hongrois sont le peuple le plus désagréable que j’ai pu rencontré de tous mes voyages…).

Et maintenant je vais un peu rattraper mon retard dans la lecture de vos articles et aventures.

J’espère que vous allez bien, et que DNLP vous laisse un peu tranquille.

Bises

Le temps d’une révolution

J’appréhende beaucoup la période à venir. Car c’est le début des dates anniversaires qui arrivent. Bien évidemment on commencera par des anniversaires de moments plutôt heureux, qui auront un goût bien mélancolique. Pour finir en mars avec la douleur à l’état pur.

 

J’ai toujours aimé l’automne pour ses couleurs, ses balades en forêt, l’arrivée de mon anniversaire. Et l’hiver pour l’ambiance de Noël, qui me remémore des bons souvenirs d’enfance (même si cette période est plus ambigu depuis la PMA).

Puis cette période a commencé à se remplir de moments moins sympa à se rapeller avec le temps qui passe, notamment l’arrêt de la pilule en octobre 2014 – 5 ans maintenant….

Cela va être la 2e année où je ne fêterai pas vraiment mon anniversaire la semaine prochaine – alors qu’avant j’adorai faire une soirée et recevoir tout le monde chez moi.

L’an dernier car j’étais en pleine stimulation de FIV, donc bien trop fatiguée (puis le weekend d’après plus d’alcool pour cause de couvade). Et cette année… Et bien le cœur ne m’en dit pas du tout. Car justement cette année cela aurait dû être bien différent.

J’ai l’impression de rentrer dans une période de déjà vu, de vivre un an en arrière. Sensation très désagréable.

J’ai peur des dates anniversaires à venir, les plus marquantes car emplies de joie l’an dernier.Les prochains mois vont en être remplis. Et cette tristesse sourde de mélancolie commence à m’emplir à nouveau.

Timeline octobre 2018 – février 2019

25 octobre – ponction

28 octobre – transfert

Halloween – j’ai l’impression d’être une imposture à ne pas boire d’alcool au bar.

12 novembre – anniversaire de mon père – prise de sang positive, une soirée irréelle mêlée d’incrédulité, de joie, de peur.

12 décembre – 1e rencontre, 1er fois où l’on entend son cœur battre, qui devient à ce moment le plus beau son du monde…

Noël qui a une saveur bien plus agréable

Janvier et les galettes des rois suivies d’annonce officielle. L’écho T1 qui se passe à merveille avant cela. On attend un garçon.

Février et le festival de Gérardmer où je n’ai plus à cacher ma grossesse et où nous commençons à y croire pour de vrai, l’homme qui fête ses 29 ans, en se disant que ça y est, il sera bien papa avant ses 30 ans.  Les semaines perdues à préparer le voyage de noces, en espérant aller voir des aurores boréales. Ce voyage est censé être un tournant dans notre vie, à notre retour on prévoit de commencer à préparer l’arrivée de notre fils. Le tournant aura bien lieu, mais pas dans la direction attendue…

La félicité avant la chute.

 

Récit d’un voyage en enfer

Déjà 4 semaines se sont écoulées depuis la mort de notre fils. Je publierai probablement un autre article dans les prochains jours pour vous parler de toutes nos galères rencontrés pendant cette période, et de donner des nouvelles à proprement parler. Mais pour le moment je vais m’atteler au plus difficile, le récit de quand tout à basculé. (N.B. : veuillez m’excuser pour les fautes probables dans cet article, car je n’ai pas le courage de me relire pour corriger)

C’est le jeudi, nous partons pour notre voyage de noces, en Finlande. L’esprit léger car l’échographie rapide faite le vendredi précédent montre que tout va bien, Bidule bouge dans tous les sens et aucune anomalie n’est à noter; et cela fait depuis août dernier que nous n’avons pas eu de vacances ensemble, alors nous sommes heureux et avons hâte de faire ce voyage. Quelques jours plus tard, le jour de nos 13 ans nous avons même prévu de voir des aurores boréales en Laponie. Je me sens radieuse avec ce ventre qui commence à vraiment se voir. Premier soir, le pays est magnifique, il neige, nous rigolons de cette langue tellement bizarre quand on l’entend à la radio. Nous arrivons dans notre logement, un charmant petit chalet typique, puis allons manger en ville et faisons une petite balade dans un parc et sur des quais enneigés. C’est juste parfait.

Vendredi, nous prenons le temps de visiter la charmante petite ville où nous logeons, avant de nous enfoncer normalement plus loin dans le pays le lendemain matin. Nous nous baladons dans de belles rues typiques mais glissante (tout est verglacé), le long d’une rivière… nous sommes tellement heureux, d’être là tous les deux, en voyage de noces, avec un enfant à venir. Après toutes les galères endurées on souffle enfin, on savoure la vie tout simplement. En fin de journée j’hésite même à acheter un 1er vêtement repéré dans une boutique, mais bon c’est encore un geste qui fait trop peur, alors je me ravise. On fait encore un petit tour sur une colline avant de retourner à la voiture, je suis tout de même fatiguée, c’est très glissant, ce n’est pas super pour se déplacer, on discute d’ailleurs des risques de tomber quand…. je glisse et tombe sur les fesses…. Vu la douleur dans mes poignets et le peu de douleurs dans mes fesses, je sens que j’ai quasiment tout amorti dans mes bras. Mais nous sommes sonnés, nous le choc. Je n’ai pas de douleurs, ni de saignements, cela semble anodin. Mais je me culpabilise énormément d’avoir glissé, cela fait très peur. Tout à l’air d’aller bien, alors on décide de quand même faire la petite boucle pour voir la mer à seulement quelques kilomètres. On est toujours un peu sonné, mais devant ce beau paysage je prends la première photo et la dernière qui montre fièrement mon ventre.

On convient d’appeler mon gynécologue dès qu’on est rentré au chalet pour tout de même avoir son avis et ne pas prendre de risque. Il n’est pas dispo alors on appelle les urgences auxquelles il est rattaché. Le gynécologue de garde nous dit qu’effectivement cela ne semble pas inquiétant en l’absence de douleurs ou de saignements, mais que pour écarter tout doute concernant un éventuel hématome sur le placenta, il faudra par précaution aller faire une échographie. On finit donc par aller à l’hôpital de la ville  vers 18h, au final mi-urgence, mi-clinique. Là-bas, pour accéder aux urgences gynécologiques (qui se trouvent à Helsinki, à 1h de route), il faut soit avoir des signes très inquiétants (sang, contraction), ou avoir été envoyé par un médecin. Donc même s’il n’y a pas de gynécologue dans l’hôpital où nous sommes, nous n’avons d’autres choix que de d’abord passer par là. On se dit donc que c’est chiant, on va perdre notre soirée pour rien, mais bon, on préfère être rasuré. Après 2h d’attente, on s’impatiente, on nous prédit encore 2h d’attente, hors je n’ai pas envie de patienter encore 2h pour me dire qu’ils ne peuvent rien voir car ils ne peuvent par faire d’échographie, que si c’est le cas autant qu’ils nous envoient au plus vite à Helsinki (car il est déjà 20h je crois). On fait bien, car 5 min plus tard, une interne nous prend en consultation, avec une vieille machine à échographie.

L’examen commence. Tout semble bien aller, le placenta est normal, mon col est normal, pas de saignements. Rien à signaler. Mais pour le moment Bidule semble dormir. Alors il faut juste qu’on attende qu’il bouge et on pourra rentrer. Précision importante, vu la qualité de l’appareil, on ne peut pas voir si le cœur bat, et il n’y a pas de son sur cette machine. 15 min plus tard il ne bouge toujours pas. Cela fait longtemps que je n’ai pas mangé, cela peut expliquer cette inactivité, alors elle me cherche un jus de fruit bien sucré pour le réveiller. 5 min après il ne bouge pas. Elle nous laisse donc presque 1h, pour être cette fois sûr que la situation ait pu évoluer. A ce moment là, je commence à être un peu stressée tout de même. Je marche, bouge, mange du gâteau, lui parle…. tout pour qu’il se réveille. J’ai l’impression de le sentir un peu bouger, cela me rassure un peu. L’heure a donc passé, elle revient enfin pour refaire l’échographie. Mais là, il est toujours exactement dans la même position…. le malaise commence à enfler dans notre cœur. Elle nous explique que pour effectuer une nouvelle vérification, elle va prendre les clés du services de gynécologie (qui est ouvert qu’en journée), pour qu’on aille utiliser leur appareil et pour pouvoir écouter le cœur (je ne comprends toujours pas pourquoi cette solution n’a pas été envisagée plus tôt).

Nous traversons donc des couloirs déserts, nos sourires ont quittés nos lèvres depuis bien longtemps. Je ne comprends pas, cette chute était vraiment minime, mon cerveau essaye de bloquer toute pensée pour ne pas se rendre compte de ce qu’il se passe. Je m’installe dans le fauteuil, elle commence une nouvelle échographie, mais là nous voyons bien que le cœur ne bat pas et que l’électrocardiogramme reste obstinément plat…. Elle nous dit juste, le regard désolé  » I can’t find a heartbeat », mais on a déjà compris. Je me souviens entendre mon mari crier de douleur et s’énerver. Je suis tétanisée. Elle quitte la pièce pour appeler les urgences d’Helsinki. Mon mari appellera sa mère en cris et en sanglot. Je suis toujours tétanisée sur le fauteuil. L’interne revient, nous explique que nous ne pouvons pas avoir d’ambulance apparemment car « ce n’est plus une urgence », elle n’a pas envie de nous laisser rouler une heure, cela se lit sur son visage, elle a vraiment peur pour nous vu notre état. Mais quel autre choix avons nous ?

Il doit être 22h ou 23h à ce moment là. Nous prenons la route sous la neige et le verglas, en hypoglycémie certaine vu l’heure avancée, dans un état indescriptible. Un infime espoir stupide subsiste, je demande à mon mari (et cela doit probablement être la seule phrase que j’ai prononcé de tout le trajet) « tu crois qu’elle a pu louper quelque chose, qu’elle ne savait juste pas faire une échographie, qu’il y a encore un espoir ? » il me dit « je crois bien que non ».

Je suis un zombie, mon mari doit me guider, me prendre en charge, pour me guider jusqu’à l’hôpital. Je suis incapable de parler. On arrive donc aux urgences, on se présente (car l’hôpital précédent est censé les avoir appelé), on explique qu’ils n’ont pas trouver de battement de cœur. On est installé dans une chambre, et on commence par nous faire en 1er lieu un doppler – qui semble durer une éternité – mais toujours aucun battement de cœur. Difficilement nous devons alors aller dans une salle d’examen pour faire une échographie par une gynécologue, pour vérifier. Cette fois je suis incapable de regarder l’écran. Et le couperet tombe, cette phrase résonne encore et toujours parfaitement de ma tête « I’m sorry, the heart of the baby has stopped to beat ». Je ne me souviens plus de tout à ce moment là. Ai-je pleuré ? je ne suis pas sûr vu l’état de tétanie. Dans mes souvenir, j’ai les bras ballants et le regard hagard vers le plafond. Je me souviens avoir été saisie de tremblements très importants. je me souviens que mon mari parle avec elle pour dire qu’on veut rentrer au plus vite en France, pour traiter la situation dans notre pays et avec notre entourage à proximité. Mais cela ne semble pas trop plaire à la gynéco, et de toute manière la chef du service est appelée, pour faire une énième échographie et essayer de comprendre. Elle explique ce qu’elle voit (mais je ne comprend plus trop l’Anglais à ce stade émotionnel), nous dit rapidement que la chute n’est en aucun cas la cause de la mort. D’après ce qu’elle voit, il était déjà mort à ce moment là, depuis plusieurs heures voir jours. Elle me demande quand est-ce que je l’ai senti bouger pour la dernière fois. je répond que je ne sait plus, car j’avais l’impression de l’avoir senti avant alors qu’il était déjà mort, alors comment savoir ? je commençais à peine à le sentir vraiment….On nous redit que d’après eux c’est bien trop risqué de rentrer en France, même par le premier vol le lendemain matin, car on ne sait pas depuis combien de temps il est mort, et donc quand mon corps risquerait de s’en rendre compte et lancer le travail. Le risque d’hémorragie à ce stade de grossesse est bien trop élevé en cas de déclenchement spontané. on appelle tout de même le médecin français qu’on a eu au téléphone quelques heures plus tôt pour avoir son avis, et il nous tient le même discours. Alors nous devons organiser avec eux la suite des événements. On commence déjà à nous demander si on voudra le voir, si on veut une autopsie, etc…. tellement de chose qu’on est pas prêt à entendre car on a pas encore bien enregistré l’information dans notre cerveau, mais effectivement il faudra qu’on réfléchisse rapidement à tout ça, c’est pourquoi ils plantent les graines de ces réflexions dans notre esprit.

Nous retournons dans la chambre, le temps de faire une prise de sang et autres prélèvements, et le temps qu’ils puissent organiser la suite avec le service de gynécologie. On attendra au moins 1h. Pendant ce temps là, j’essaye de joindre mes parents, mais ils sont injoignables, idem pour mes sœurs. (il doit être minuit en France à ce moment). Mon mari arrive à joindre mon beau-frère pour prévenir ma sœur (qui dormait le portable éteint). Ma belle-mère va sonner chez mes parents et ma 2e sœur mais n’arrive pas à les joindre (on apprendra le lendemain qu’ils dormaient tous très profondément). On nous laisse deux choix, soit être admis directement (et donc attendre à l’hôpital 1 journée), soit revenir le lendemain pour 18h. On choisit la 2e option, car nous n’avons pas envie de rester à l’hôpital, et de plus il faut que nous cherchions toutes nos affaires au logement. Or je ne me sens pas de laisser mon mari tout seul pour rouler jusque là-bas et s’occuper de ça tout seul. On me donne un 1er comprimé et nous pouvons repartir. Il est 2h du matin.

Le trajet en voiture est horrible. La douleur est si forte, c’est une vraie tempête de neige, heureusement il n’y avait personne sur les routes et c’est bien un miracle que nous n’ayons pas eu d’accident vu comme mon mari roulait. Je me souviens d’ailleurs avoir espéré à ce moment là de faire un accident, pour ne plus sentir cette douleur atroce.

Nous avons un peu dormi, blotti l’un contre l’autre, d’épuisement. La journée du samedi a semblé durer une éternité. Mon cerveau, miraculeux, arrive à bloquer la pensée que j’ai un bébé mort dans le ventre, défense de survie pour ne par perdre la raison. Nous avons du gérer l’annulation du reste du voyage, prévenu notre entourage. On est dans un état second, incapable de se nourrir, en proie au désespoir. Le moment de quitter le logement pour aller à l’hôpital est très difficile, on a pas envie de devoir affronter ce qui va arriver et qui s’approche de plus en plus. Le trajet en voiture est toujours aussi difficile, j’ai presque envie de demander à mon mari de nous envoyer dans le décor pour ne pas vivre ça. Je ne sais pas ce qui m’a retenu, mais heureusement, car à mon avis la pensée devait aussi être présente chez lui, et il en fallait de peu pour passer à l’action.

Nous arrivons en avance, alors je reste à pleurer dans la voiture sur le parking, voyant au loin des femmes venant donner naissances, des familles venant visiter des nouveaux-nés, et pendant ce temps mon mari est au téléphone avec une psy spécialisé pour les cellules de crises, pour ne pas qu’il s’effondre.

Il est 18h, nous rentrons dans le service. On s’occupe bien de nous, on nous explique tout. Enfin presque. Quand je pose des questions sur comment ça va se passer, on m’explique jusqu’au moment où les premiers saignements apparaîtrons, mais on ne me répond pas sur ensuite. A mon avis pour ne pas nous faire paniquer, car la suite est forcément horrible. On me donne la 1e dose de médicament pour déclencher les contractions. On s’effondre à ce moment là, car ça y est, c’est le début de la fin. 2h après, les premières contractions arrivent. plutôt bon signe apparemment que je réagisse dès la 1e dose. Ma mère, qui a sauté dans le 1er vol pour nous rejoindre arrive vers minuit. Arrivée salvatrice, car à ce moment les douleurs sont intenses, et émotionnellement il faut que quelqu’un prenne le relais de mon mari. Ensuite avec anti-douleurs et électrodes la douleur sera à nouveau un peu plus supportable. Ma mère ira à son hôtel, et je m’endormirais (bien plus tard) entre chaque contraction.

Dimanche, la douleur reviendra au petit matin, puis on me donnera une nouvelle dose de médicament. La douleur deviendra à la limite du supportable, à deux doigts de la péridurale (mais ils veulent l’éviter car il faut aller en salle de naissance pour cela, or vu la situation, pour notre bien-être psychologique, on comprend qu’ils préfèrent éviter si possible, et moi aussi). A ce moment là, la sage-femme comprendra que c’est le moment.

Je vous épargnerai les détails traumatisants. Cela a été rapide, mais la douleur physique fut à la hauteur de la douleur psychique. même si on sait que c’est inévitable, on a pas envie de le laisser partir. Mon mari devra me traduire ce que la sage-femme dit, car je n’entends plus que sa voix. Après cela je friserai la folie pure à cause des sensations d’après mon mari, je me souviens avoir crié, hurlé de panique, pleuré, traumatisée par mon état à ce moment là, et ensuite à nouveau la tétanie. Environ 30 min après (je crois, la notion du temps est compliqué pour ce moment), nous pourrons le voir. moment très difficile, on ne regarde que quelques instants, difficile de faire autrement vu notre état émotionnel. On lui dit au revoir, en l’appelant par son prénom. Plus tard, on nous donnera une empreinte de son pied.

Le reste de la journée et du lendemain j’ai beaucoup dormi d’épuisement, mon mari a du gérer 1000 trucs administratifs et pour le rapatriement. On aura le droit de partir le lundi (car heureusement je n’ai aucune complication), et de reprendre l’avion le mardi.

Le mardi, pour nos 13 ans ensemble, nous prenons l’avions pour rentrer en France, en laissant notre fils derrière nous en Finlande, dans une douleur sans nom, sans comprendre comment tout a pu basculer en un instant, alors qu’une semaine avant notre petit S. allait très bien.

Une semaine sans toi

 

8h30 – heure française – Déjà une semaine que l’on t’a arraché de moi.

Le temps semble avoir filé, alors que chaque jour dure une éternité depuis que tu n’es plus là au creux de moi. Un vide, que dis-je, un trou noir, a pris ta place dans mon cœur. Et la douleur qui en découle est insupportable.

Quitter ce pays en te laissant pour le moment derrière nous a été un vrai déchirement. Et ne pas savoir si l’on pourra te faire revenir en France n’en est plus que difficile. Parait que t’es un cas inédit, même l’Etat civil n’a pas pu se prononcer. Le procureur général de la République va devoir statuer. On va finir dans les livres de droits si ça se trouve. Et le plus dur est de ne même pas savoir ce qui ne leur convient pas dans notre cas….

Revenir vivre dans cet appartement où l’on s’imaginait la vie avec toi est un vrai déchirement. Tu vois mon amour, nous avions prévu de préparer ta chambre à notre retour de voyage, de commencer à faire des achats pour toi…. toutes ces choses tellement rêvées n’arriveront jamais. On nous demande de reprendre le court de notre vie comme si tu n’avais jamais existé, ces prochains mois remplis de rêves ne sont plus. Et l’on se rend compte de tout ce qui n’arrivera pas. Que va-t’on faire pendant l’été ? je devais être en congés maternité de juin à janvier prochain. Mais je n’aurais pas le droit de le prendre, malgré les conseils de la psy –  tu comprends tu es mort-né 4 jours trop tôt pour que j’y ai le droit… Et maintenant il n’y a que du vide. Je ne sais même pas si je prendrais des grandes vacances. De toute façon j’arriverai après la bataille, tous mes collègues les ont déjà posés sans se soucier de moi, puisque je ne devais même pas être là….

Et ton prénom… nous avions passé tellement de temps à en discuter. Nous ne voulions que le meilleur pour toi. On se mentait à nous même ces dernières semaines, en disant que nous n’étions pas encore fixé. Cela nous faisait peur de trancher entre 2 prénoms finaux aussi tôt, mais pourtant ce prénom s’était imposé avec évidence depuis quelques temps. Nous l’avons su dès que nous avons appris que ton cœur avait cessé de battre. Tout ça pour ça. Il est tellement magnifique, tout le monde dans notre entourage le trouve beau. Mais nous n’aurons jamais la chance de le prononcer dans ton quotidien. Pour nous rassurer, nous nous disons qu’heureusement nous avons choisi un prénom rare, pour ne pas avoir à l’entendre tout le temps autour de nous.

J’ai tellement peur d’oublier ton visage. Je m’en veux de ne pas avoir su te regarder plus longtemps. Il nous reste l’empreinte de ton petit pied, que nous chérirons à jamais. Je me souviendrais toujours de la sensation de tes petits coups qui apparaissaient de plus en plus souvent les dernières semaines. C’est d’ailleurs très dur d’avoir encore l’impression de te sentir au creux de moi, alors que je sais que tu n’es plus là. Foutu cerveau de merde.

Je n’ai aucune photo de toi dans mon ventre pour me consoler et garder un souvenir heureux de nous deux ensemble. Je comptais prendre les premières pendant notre voyage. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait seulement quelques heures avant d’apprendre que tu nous avais quitté. Photo que nous avons rapidement effacée, te sachant déjà mort sur cette image…

Alors il nous reste nos souvenirs des moments passés à caresser mon ventre, à te parler avec ton papa, ce moment où je t’ai fait écouté l’album de son groupe qui venait d’être terminé, et où tu as fait la java en réponse, les échographies chez le gynéco où l’on te voyait bouger, le son de ton cœur tellement beau la 1e fois qu’on l’a entendu, le moment où on n’a connu ton sexe et où tout a pris réalité.

Nous aurions tout donné pour toi, si on nous avait laissé cette chance. On t’aimait déjà tellement. C’est tellement difficile et inconcevable de perdre son fils avant d’avoir eu la chance même de le connaitre. On prend mesure de la place que tu avais pris dans notre vie et nos cœurs par l’immensité de ton absence.

Je ne sais pas comment on peut se remettre de la perte de son enfant, si on s’en remet jamais réellement. Jamais je ne pourrais t’oublier mon petit S., je t’aime tellement mon amour …

DNLP ne prend jamais de vacances

Que dire, j’angoisse de ne pas savoir. J’angoisse de ce qui pourrait advenir. J’essaye de ne pas être défaitiste, mais je sais que ça craint.

L’homme a de nouveau une prostatite.

La dernière, il y a 5 ans, lui a laissé une prostate « cryptique » (totalement rongée par l’infection, en très sale état).

Et c’est une des causes de notre infertilité. Cela a gravement endommagé sa production de spermatozoïdes (quantité, typicité).

L’échographe qui lui avait détecté lui avait dit « faites très attention, buvez beaucoup, on ne sait pas les conséquences que pourrait causer une nouvelle infection. » En gros, ça pourrait buter totalement la production de spermatozoïdes.

Certes cette prostatite semble moins grave que la dernière fois (il pissait des caillots de sang…), il a « juste » de la fièvre, des vertiges (à cause de la fièvre), et des difficultés à uriner (comme pour une infection urinaire en fait).

Mais voilà, ça me fait très peur. Même si on est de toute manière en ICSI pour la prochaine FIV. Et se pose la question de retarder la prochaine tentative, faut il attendre 3 mois post-infection pour que la spermatogenèse soit renouvellée, pour ne pas que le jour de la ponction son recueil soit trop pourri et fasse tout foirer ?

Nous avons dans une semaine pour programmer le traitement de la prochaine FIV. On discutera de tout ça. En théorie on pourrait commencer mi septembre. En théorie…

 

J’espère que tout ira bien …

Se faire avoir comme une bleue

Je vous ai laissé sur mon corps qui faisait n’importe quoi et mes règles qui seraient arrivées trop tôt. Car au moment où j’écrivais cet article, y avait pas de doute, vu le flux et la durée (toute une matinée), c’était forcément mes règles, et vu que j’avais eu des spottings pendant plusieurs jours auparavant, cela correspondait au schéma classique mis à part la semaine d’avance.

Sauf qu’une fois l’article publié, plus rien…. des légers spottings, mais plus un flux de règles. Et toujours des douleurs (mais pas des crampes, des douleurs diffuses, comme souvent en période pré-règles). Bref ça me soûle, je décide de commencer la progestérone le lendemain matin pour calmer ces saignements (et si possible les douleurs). Mon ancien gynéco m’avait déjà prescrit de la progestérone pour ça.

Bon les douleurs ça les a pas trop calmées, mais les saignements débiles se sont arrêtés.

Ca fait une semaine, je suis à J29 aujourd’hui, et pas l’ombre d’un saignement à cette heure-ci. Et croyez moi depuis hier je scrute le PQ environ toutes les heures, pour déceler la moindre goutte qui mettrait fin rapidement à mon supplice mental…

Alors oui la progestérone a toujours retardé mes règles, mais dans le sens où au lieu que les spottings commencent 4 jours avant mes vraies règles, ils commencent à la date supposée de début de règles (et donc ça décale un peu les vraies règles). Et j’ai bien revérifié mes calendriers où je note les spottings et les règles, et ça a toujours été au grand max à J28….

Mais là rien, nada, nothing.

Alors forcément mon cerveau oublie les 3 ans 1/2 d’essais infructueux et les psychotages débiles passés… ben oui le flux abondant de l semaine dernière, ça pourrait pas être la nidation ? et puis la semaine d’avant je me suis farci une semaine de cortisone pour cause de sinusite aigüe. J’ai des problèmes d’auto-immunité, la cortisone est souvent prescrite aux meufs en PMA qui ont des soucis dans ce genre, est-ce que ça aurait pu aider à un miracle ?

Pourtant d’autres signes souvent présent avant mes règles sont aussi présents. Les douleurs se sont intensifiées depuis hier (même si on est pas encore aux crampes), et j’ai très froid sans réussir à me réchauffer (ce qui est aussi un bon signe chez moi).

Bref si mes règles doivent arriver je préfèrerai avoir au moins un petit spotting aujourd’hui, pour ne pas espérer trop fort. J’ai arrêté la progestérone hier, pour ne pas faire durer le supplice si c’est vraiment ça qui les empêche d’arriver.

Je n’y crois pas vraiment, mais forcément avec une once d’espoir ça fait toujours plus mal que ces derniers cycles où je n’en avais aucun…

Allez je m’en vais checker le PQ une nouvelle fois, pour abréger mes souffrances au plus vite….


Bref sans surprise, mes règles sont arrivées dimanche matin

Un petit coucou de DNLP

Vous vous rappeliez de mes calculs savants pour estimer une date de FIV1 bis en fonction du RDV au centre PMA ?

On repart à zéro, il semblerait que j’ai mes règles. Avec une semaine d’avance. Normal quoi.

Pourtant je suis persuadée d’avoir ovulé fin de semaine dernière, même si j’avais des saignements ce weekend (mais en même temps ça m’arrive tellement souvent les saignements anarchiques en cours de cycle…). Et c’est vrai que j’avais déjà des douleurs aussi depuis ce weekend, mais j’ai parfois ça pendant plus d’une semaine avant les règles.

Mais en même temps suite au cycle de stim’ et de la progestérone, mon corps a fait un peu n’importe quoi. Genre j’ai eu comme un début de règles juste avant de devoir faire la prise de sang, puis des petites pertes et des douleurs menstruelle pendant une semaine pour enfin avoir mes vrais règles.

Donc j’ai estimé ma date de règles (le 8 mars) au 1er jour de vraies règles et de fin de symptômes pré-menstruel comme d’habitude. Donc j’ai peut-être mal estimé le vrai jour vu que c’était l’anarchie. ou alors c’est juste que mon corps a fait n’importe quoi, qui sait.

 

Bref je dois reprendre mes calculs ^^

 

Dimanche RALC – le pire dimanche de l’année

Le weekend avait pourtant bien commencé, après-midi tatouage (plus qu’une séance et mon bras est fini 🙂 ), achat du sapin que j’ai réussi à transporter sur le porte bagage de mon vélo, achat de nouvelles décorations pour le sapin.

Dimanche midi, nous étions invité à une raclette avec un groupe d’amis du collègue/lycée que l’on voit toujours 3/4 fois dans l’année.  Je précise que ce groupe n’est pas du tout au courant de nos soucis. Et ce midi, le groupe était au complet, même le couple qui a déménagé à 2h de route était là.

Le couple qui d’ailleurs s’est marié il y a un an et demi, dont tu redoutes l’annonce qui ne saurait tarder.

Ah ben elle a plus tardé, c’était hier cette annonce. Je me disais bien que c’était louche qu’ils aient insisté pour qu’on arrive à trouver une date où ils seraient aussi là. Ils font pas trop d’effort en temps normal.

Direct, dès qu’on s’est installé pour l’apéro. Bonne ambiance. Je vois la tête de mon homme se décomposer. Et là, on part pour la 1e salve de RALC, avec en tête « oh ça va tu vas pas te vanter juste parce que t’as enfin trouvé comment ça marche ». (Car le mec en question se vantait d’avoir fait tout le boulot…).

Ca parle ensuite mariage (le notre, et celui à venir du 2e couple mais en 2019), la meuf enceinte nous dit qu’elle ne sait pas si elle pourra venir vu que la date d’accouchement est prévu début juin (comme notre mariage), mais que si avec un peu de chance elle accouche un peu avant elle pourra peut-être venir. Je rigole un peu jaune, lui dit clairement qu’à mon avis même si c’est le cas et qu’elle a accouché 2 semaines avant, elle sera probablement pas en état. Mais ils continue à rigolo sur comment s’organiser avec le bébé pour venir (nan mais juste venez pas quoi….). Ensuite, on switche sur le mariage de l’autre couple, RALC en or de la meuf enceinte « ah ben si ça se troue d’ici là ça sera toi qui pourra pas venir/pas boire » je marmonne un truc « ah ben quand même d’ici là ».

Echec et mat, fin du round 1, l’homme craque en entendant cette phrase et se lève pour partir (on est à l’apéro). Je vais le voir devant la porte d’entrée car il est près à partir comme ça, sans rien dire aux gens. Je discute un peu avec lui, du coup les autres viennent et il dit qu’il se sent mal qui a probablement la gastro et qu’il préfère rentrer.

Je me retrouve donc plantée là (parce que c’est dur de simuler une gastro à deux exactement au même moment…)

Ca revient souvent sur la grossesse, de ce qu’elle ne peut pas manger, que c’est elle qui conduit pendant un an (vu qu’elle peut pas boire) du coup le pacte c’est que lui doit conduire l’année d’après. Bref moment très agréable…

Puis je ne sais plus exactement ce qui est dit, mais l’autre nana (celle qui va se marier), qui dit « nan mais faut pas non plus trop insister, on sait jamais, on a un couple d’amis, on les charriait tout le temps pour savoir quand ils s’y mettraient, et un jour la femme a répondu en sanglot que ça faisait 3 ans qu’ils s’y mettaient… »

Moment d’hésitation, qu’est ce que je fais, je balance nous aussi ça fait 3 ans ?

La meuf enceinte renchérit « oui c’est vrai on sait jamais, quand ça fait très longtemps que le couple est ensemble et qu’ils n’ont pas d’enfant y a toujours un risque »

J’évite son regard, je ne sais pas si elle perçoit mon malsaise, je ne pipe pas mot. Je décide de ne rien dire, car l’homme n’est pas là, je ne sais pas s’il serait d’accord que j’en parle, et je ne veux pas balancer ça et fondre en larme au milieu du repas.

Un des mecs rajoute  » comme ça le fout mal quand on t’annonce ça quand même en pleine soirée ».

Voilà, pas de doute, après cette remarque je ne peux rien dire.

A un autre moment en parlant de chat, elle nous dit que c’est chiant, qu’elle n’est pas immunisé conte la toxoplasmose alors qu’elle a côtoyé des chats depuis toujours, je suis étonnée, je dis « ah c’est bizarre, moi aussi mais je suis immunisée « . « Ah bon tu sais que t’es immunisée ?  » …. Je fais une petite diversion sur la chiantise de ne pas être immunisée, mais elle a trouvé ça bien bien louche que j’ai cette info sachant qu’à part pour la grossesse/désir de grossesse, c’est pas la prise de sang que l’on fait vraiment….

Passé ces moments, plus de RALC trop horribles, mais j’ai qu’une hâte, rentrer chez moi à la fin du repas qui s’éternise.

BONUS POINT : petit détail qui a son importance tout de même dans le malaise approfondis de cette annonce et pour la suite, car oui il n’est que 16h30 à ce moment, mon dimanche n’est pas fini :/ : le futur papa, V., c’est mon ex. Mon tout 1er copain avec qui j’étais quand j’avais 12-13ans, pendant un peu plus d’un an. C’était aussi un très bon ami à mon homme au collège et lycée, c’est d’ailleurs par lui que nous nous sommes rencontré.Si l’on était pas resté amis, je ne serais probablement pas avec l’Homme aujourd’hui.

Alors oui, déjà assister au mariage de son 1er copain il y a un an et demi, c’est un peu étrange. même si à l’époque j’avais répondu à l’homme « ben non c’est pas bizarre, c’était y a tellement longtemps, on était des gamins, ça compte pas » pour éviter des problèmes conjugaux ^^ Oui même si on s’est éloigné avec le temps (et ses copines et mon homme qui n’appréciaient pas qu’on soient trop amis), même si je n’ai aucun sentiment pour lui et  que sa calvitie ne peut plus être cachée, ça a quand même étrange.

Alors vous imaginez l’annonce qu’ils vont être parent, ça fait tout bizarre. Même si à aucun moment je me suis dit « ça pourrait être moi ». Non, car si je n’étais pas avec l’Hmme, clairement je ne serais pas avec V. Et j’aurais peut-être aussi des problèmes de fertilité vu que les causes sont un peu floues chez nous.

Pourtant, quelle fut ma surprise en rentrant que l’homme soit extrêmement désagréable (il ne m’a même pas demandé comment c’était passé le repas), me fasse limite la gueule parce que j’avais réussi à rester (j’avais difficilement le choix). et que ça le rendais mal parce que c’est mon ex qui va être papa. J’ai essayé de lui dire, qu’un ex de quand on a 11ans ça compte pas vraiment (ce à quoi il m’a rétorqué « t’avais 14 ans quand on s’est mis ensemble, je dois en conclure la même chose? »), et que comme dit, même si je n’étais pas avec lui, dans aucune configuration je serais avec V. actuellement.

Il m’a dit qu’au moment où j’avais la perche tendu j’aurai du raconter nos problèmes comme ça ça aurait été fait, qu’il préférerait que je fasse ça quand il est pas là…. euh ouais enfin c’est pas facile pour moi non plus ! Et qu’il ne voulait plus voir ces gens, car on a plus rien en commun, etc…. bref c’était totalement incompréhensible sa réaction, il a réussi à ressortir pleins de soucis et à me faire pleurer, alors que jusque là j’avais plutôt bien réussi à encaisser la journée. Toujours cette impression que quand il va mal, il essaye de m’enfoncer plus profond que lui… je ne comprend pas trop ça…

On a arrêter de se parler pendant 1h, et il a enfin réussi à de nouveau être normal et pas me prendre le choux pour tout et n’importe quoi… Pendant ce temps-là j’ai décoré le sapin, pour penser à autre chose… tu parles d’un super moment en famille la décoration du sapin….

Super dimanche quoi….. allez J-4 avant des petites vacances. Bonne semaines à toutes (et à tous ?)