Rencontre BAMP : bilan de ma 1e participation

Je vous avais promis un article sur cette rencontre BAMP à Strasbourg, c’est donc en mode cobaye que je m’y suis rendue ce samedi. Mon bilan final personnel est un peu mitigé.

Comme avant toute nouvelle chose, j’étais un peu stressée, et l’Homme encore plus que moi. Je crois qu’il n’avait pas vraiment réfléchi à la chose avant vendredi soir ^^

Le RDV était donné dans un laboratoire, avec une petite visite du labo en début de rencontre. C’est un peu bizarre soit, mais allons-y. Nous arrivons donc pile à l’heure, la boule au ventre. Un autre couple sur le parking.. ah des « comme-nous »… sensation très étrange, on se sent mis à nu, tout le monde sait pourquoi on est là.

Un homme nous accueil à l’entrée, puis nous rejoignons les autres participants dans la salle d’attente du labo, où se déroulera cette rencontre. Heureusement, la salle est accueillante, et on passe outre le « salle d’attente médicale ». Nous sommes 15 ou 16 je crois au final, environ la moitié venu en couple, et l’autre moitié des femmes venues seules. Une moitié de petits nouveau, et une moitié qui s’est déjà rencontrée lors de précédentes rencontres ailleurs en Alsace.

Céline, référente Alsace, nous accueille donc, nous explique qu’on est pas aux alcooliques anonymes, donc c’est comme on le sent : on est pas obligé de parler, on peut donner des détails ou non sur notre parcours, poser des questions,… bref chacun fait comme il le sent.

Elle nous explique ensuite pourquoi on se retrouve dans un laboratoire : et bien c’est juste qu’elle ne vient pas de ce coin de l’Alsace, donc elle ne connait pas trop les lieux de rencontres, elle n’a pas vraiment trouvé d’endroit idéal pour cette 1ere rencontre à Strasbourg, et vu qu’elle était en relation avec le directeur du labo, il a gentiment accepté de nous accueillir. Et en même temps ils se sont dit que tant qu’à faire une petite visite du labo et particulièrement du coin AMP ça pouvait être intéressant.

Après cette petite introduction, nous somme donc allés faire un tour dans les salles notamment celles liées aux préparations pour IAC, spermogrammes et capacitation. C’était au final très intéressant, nous avons pu poser des questions sur les procédés au Dr/directeur du labo, il nous a expliqué le processus pour préparer le sperme, il nous a montré le microscope utilisé pour étudier les spermatozoïdes (on a donc pu en voir en live action).

On a aussi discuté de centre PMA avec lui, et on a appris que lui et d’autres praticiens essayent depuis des années d’ouvrir un 2e centre à Strasbourg, mais que le CMCO fait tout pour les en empêcher…. (alors que les délais d’attentes se rallongent de plus en plus). Et d’ailleurs cette année il y a de nouveau une réunion pour étudier leur demande, donc ils espèrent avoir gain de cause cette fois-ci vu l’augmentation du nombre de couples (en 1 an de 1000 couples à 1300 couples…). Tout ça pour une histoire d’argent, pour garder le monopole… pensent-ils vraiment parfois aux patients en tant qu’êtres humains ?

Quand la visite a été terminée, le Dr s’est éclipsé et nous avons donc réellement débuté la rencontre. Céline nous a un peu parlé de l’origine de BAMP, c’est drôle de ce dire que ce sont des bloggeuses comme nous qui en ont à l’origine ! Elle nous a aussi parlé de leurs actions plus politiques pour faire avancer les choses (avec notamment le succès de la loi pour autoriser les absences au travail).

Nous avons ensuite discuté d’un peu de tout, de certaines qui arrivaient en fin de parcours mais le ventre vide, de nombreux échecs et fausses couches, de FIV DO et de DPI en Belgique, Espagne et République Tchèque, de la difficulté de parler de nos problèmes avec notre entourage et surtout de leur incompréhension, etc…

C’était difficile de prendre la parole (déjà car je suis très timide en public), mais même pour mon homme qui pourtant à la tchatche d’habitude. Nous étions beaucoup, donc c’était un peu difficile dans la pratique de pouvoir toujours intervenir dès qu’on en avait envie (il y avait de grands parleurs)

En tout cela a duré 3h. Certains sont ensuite encore allés manger ensemble. Nous avions d’autres projets donc nous n’avons pas pu les accompagner. Mais je pense que de toute façon pour une 1e expérience c’était suffisant.


Donc là vous vous dites « ça a l’air sympa cette rencontre, mais pourquoi elle met « bilan mitigé » elle est un peu bête cette Nirnaeth, non ? »

Alors non je ne suis pas tout le temps bête, disons que dans l’ensemble la rencontre était bien, intéressante, et je ne regrette pas d’y être allée.

Cependant, tout n’est pas rose, mais je pense que c’est normal vu le parcours en PMA est un sujet tabou sensible. Cette impression de mitigé est je pense très personnelle. J’ai par moment eu l’impression de ne pas être à ma place, notamment car nous n’en somme « qu’aux IACs », alors que tous les autres couples en sont déjà à plusieurs FIVs, voir même ont fini le parcours. Nous étions aussi les seuls « jeunes ». Tous les autres avaient environ entre 38 et 42 ans. Je me suis dit que cela venait peut-être du fait que les plus jeunes assument moins de se montrer et son plus habitués à l’anonymat du web.

Pour certains d’entre eux, ils avaient aussi un parcours long comme le bras (7ans de PMA, 15ans de PMA….). Ils ont aussi parlé du parcours du combattant pour adopter, et au final du nombre du couple (1/3…) qui a un enfant en fin de PMA, et du nombre de couple qui arrive à adopter….

Je suis ressortie de cette rencontre découragée…. Pourtant plus je suis la blogosphère PMA, plus je suis consciente que oui, tous les parcours ne se finissent pas bien. Je n’en étais pas consciente avant, j’étais naïve et me disais que sans gros problème, j’aurais forcément un enfant en PMA, « facilement ». Donc dans un coin de mon cerveau, c’est enregistré ce risque, même si j’essaye qu’il ne prenne pas le dessus et ne me décourage pas totalement. Mon homme non… on en a discuté en sortant et lui m’a dit qu’il ne l’a pas encore accepté, même si cette rencontre lui a un peu ouvert les yeux (et il a eu le même sentiment de découragement).

Il ne regrette pas d’y être allé non plus, mais « il faut un peu de temps pour digérer « , il serait prêt à en faire une autre, car ça lui a fait du bien de parler de tout ça avec des gens qui comprennent (il n’a pas de blog lui), mais pas forcément tout de suite.

Entendre ces parcours, leur durée qui semble interminable, voir la douleur sur les visages quand on en parle…. c’était dur. Et la partie adoption m’a achevé. Je ne pense pas qu’en sortant d’un parcours PMA je serais prête à recommencer un 2e parcours aussi dur. Et avec les critères de sélections, je pense qu’on aurait aucune chance. Vu l’état d’esprit des Français, qui confierait un enfant à un couple tatoué et piercé avec une fille aux cheveux rouges et un mec au cheveux long et une grosse barbe ?….J’ai un gros gros doute là dessus, et je crois que la PMA est notre seule chance, il n’y aura probablement pas de « voie de secours ».

Une chose est sûr, je ne veux pas passer 15 ans en PMA… Quitte à expédier les FIVs, je préfère les enchainer et tenter le tout pour le tout rapidement pour pouvoir vivre ensuite une vie normale à nouveau, avec ou sans enfant.

 

Je pense que ces rencontres sont au final très semblables à la blogosphère PMA, même si on a peut-être moins envie de se livrer en chair et en os, car c’est difficile de parler de tout ça en face des gens. Mais peut-être sont elles plus bénéfiques quand on est plus avancées dans le parcours PMA. Je crois aussi que je préfèrerai participer à des rencontres à thèmes comme il s’en fait (ex : sur les médecines alternatives).

Après le blog me correspond mieux. J’ai maintenant cet espace pour échanger avec d’autres copines de galère, où je peux m’exprimer « à chaud », déballer mon sac, sans avoir peur. Ce ne serait pas possible de faire cela en face à face je pense, car certains mots, certaines pensées sont trop durs pour être dit les yeux dans les yeux.

C’est vrai, ça me manque de ne pas avoir de personnes dans mon entourage qui comprennent vraiment notre galère, et avec qui je pourrais parfois discuter de tout ça. Mais après tout, ne serait-ce pas toxique ? ne risquerions nous pas de ne parler que de ça ? Grâce à ce blog (combiné au psy), j’ai réussi à trouver un meilleur équilibre pour vivre la PMA un peu mieux.

Vendredi : torture et introspection

Vendredi = suite de la formation.

Pas mieux que la veille, j’ai eu le droit à une formation pour gérer les incivilités par un mec misogyne qui réglait les incivilités par…. des incivilités…. C’était fun, vous pouvez pas imaginer.

Pause midi avec le club des femmes enceintes/jeunes mères. Ne pouvant fuir j’ai intégré la discussion, et parlé d’habillement de bébé par les papas, d’où habiter pour élever sa progéniture…. A mon avis elles ont du capter que pour moi l’envie d’être mère ne se cachait pas très loin.

Le soir j’ai eu la malchance de faire 1h30 de train à côté de la nana enceinte de 6mois. On a donc parlé d’aménagement de chambre d’enfant, de l’annonce de la grossesse à la DRH et des avantages de notre convention collectives (elle a vraiment du capter que j’étais très intéressée). J’ai donc appris qu’après annonce auprès de la DRH, on reçoit un courrier qui explique tous nos droits. Et que grâce à notre convention collective, on a le droit à 45 jours de congés maternités en +, et encore 45jours supplémentaire si on allaite ! ça donnerait presque envie vous ne trouvez pas ?

Et puis j’ai beaucoup réfléchi sur moi… notamment à cause d’une phrase prononcé la veille pendant le diner, sur le débat des baignoires et femmes enceintes. Quand la nana enceinte a dit qu’elle n’avait pas réussi à négocier une chambre avec baignoire parce qu’il n’y en avait plus de libre, une conasse autre nana a dit « si ça se trouve c’était juste une meuf jalouse et aigrie parce qu’elle peut pas avoir d’enfant, alors exprès elle ne t’en a pas donné »

….

Vous imaginez bien la douleur d’une telle phrase…. Je me suis posé plusieurs questions, déjà pourquoi les gens s’en prennent à nous ? c’est dégueulasse de dire des choses pareilles ! Et je me suis demandée, Est-ce vraiment la vision que l’on renvoi ?

Suis-je vraiment aigrie et jalouse ?

Certes je ne pense pas qu’être enceinte donne des passe-droits, ce n’est pas une maladie, et on n’est pas la reine-mère parce qu’ on a un polichinelle dans le tiroir. Mais je pensais cela avant même de vouloir un enfant ! Après si une meuf enceinte de 6 mois est debout pour un trajet d’1h dans les transports en commun, je lui laisserais tout de même ma place.

Je n’ai pas arrêté de penser à cela tout le jeudi soir et tout le vendredi. Et encore plus pendant les discussions avec le club des ++.

Au fond pourquoi évite t’on les discussions de femmes enceintes et bébés ? Par simple jalousie ? Et bien je ne pense pas. Ma réflexion a avancé avec les discussions auxquelles je pouvais difficilement échapper.

Je n’en veux pas aux femmes enceintes, je ne les détestes pas sauf quand elles se plaignent. Je suis triste de ne pas être dans leur situation. Je ne déteste pas ces conversations. Au final je rêve de les avoir, je crève d’envie de les avoir. Mais ça fait un mal de chien et c’est pour ça que je les évite.

Ne pas avoir réussi à y échapper m’en a fait m’en rendre compte. Même si ça m’a fait mal, j’avais envie de prendre part à ces discussions. Bon résultat des courses j’étais au 36e en dessous en rentrant chez moi le vendredi soir, car c’était très éprouvant.

Je ne suis pas aigrie, je suis juste triste.

 

 

 

Jeudi de torture…

Chouette aujourd’hui je suis en formation. Ça va me changer les idées, 2 jours dans une autre ville avec nuit à l’hôtel.

Ah tiens, deux filles avec qui j’avais déjà eu une formation. La 1e était enceinte la nouvelle dernière fois. Maintenant elle est maman d’un garçon de 3 mois. Quelques banalités, je fais ma sociable et lui demande comment tout se passe. Et là la 2e que je connais nous rejoins…. Avec un ventre de 6mois de grossesse…. Ça s’annonce prometteur.

Bon… Pause café, forcément ça devait sur la maternité, la grossesse, l’accouchement… Et bim apparition surprise d’une 2e fille enceinte….

J’ai envie de crever, elles se plaignent de nausées, de douleurs, de nuits courtes, d’avoir un fils au lieu d’une fille….

Heureusement un collègue qui donne une formation dans la salle d’attente côté me croise et vient me parler – sauvetage inattendu.

Bref rajoutez à ça que je me tape deux jours de formation qui ne me concernent pas un poil, j’ai cru que j’allais y rester.

Je me suis tapé ces discussions à chaque pause, et même au repas de ce soir, car une est restée aussi à l’hôtel et on est allés manger tous ensemble. Donc ça n’a parlé que de ça, et quand avoir un enfant, et quand machin à fait une fausse-couche mais c’était pas grave car c’était pas l’homme de sa vie, et quand machin à avorté …. Kiffe ton repas.

Je vous épargne les détails (habituels de ces conversations), et je vais prendre un bon bain car mouahaha je suis la seule à avoir une baignoire dans ma chambre. Et même les meufs enceintes ont pas réussi à en avoir. Mais je crois que ça ne suffira pas à effacer mes sentiments du moment.

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J’ai vraiment hâte de la journée de demain….. (Passez moi une corde s’il vous plaît)

IAC3 : le labo fait des heures supp’ [verdict]

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Voilà voilà… Le résultat est tombé à 19h59, quand on avait enfin décidé qu’on regarderait le résultat que en rentrant du boulot demain. On a d’abord fini de manger, au cas où, pour ne pas de couper l’appétit.

Et finalement… Et bien c’est négatif, une fois de plus. 2 ans 1/2 et toujours zéro accroché…

Cette pause avant la dernière IAC m’est indispensable, cela me permettra de profiter à fond de mes vacances. Et j’ai décidé de me faire un nouveau tatouage aussi (un super tatoueur qui m’a déjà tatoué l’an dernier est de retour en guest dans ma ville). Au moins ce mois-ci je n’aurais pas « peur » d’être enceinte a moment du RDV.

Je pense qu’on va déjà prendre le RDV pour la FIV, car on va pas se mentir, il y a pas mal de chance que l’IAC4 soit aussi un échec… Donc autant éviter trop d’attente et caler un RDV en juin.

 

Heureusement les douleurs qui ont commencées ce midi m’ont aidé à anticiper la mauvaise nouvelle et à ne pas tomber de trop haut.

IAC3 : le compte à rebours commence +EDIT : et il s’allonge…

Rahhhhhhhhh je les ai pas eu ils m’ont menti ! C’est horrible normalement ils ferment à 18h donc c’est mort à mon avis…. Donc ça veut dire qu’on doit attendre demain…. Je les déteste, la soirée et la nuit vont être abominables !


Après maintes hésitations, je suis allée faire la prise de sang ce midi. J’en suis à 13DPO. Résultat ce soir en rentrant du boulot, vers 18h (j’ai épuisé mon forfait internet, je ne peux donc pas me connecter à ma boite mail sur mon téléphone. Mais ce n’est pas plus mal, je ne préfère pas voir ça au boulot).

J’ai vraiment hésité à la faire. Car j’ai très peur du résultat. Mais en même temps je ne voulais pas revivre le mois dernier, et l’espoir des 2jours de retard. Je sais que chez moi la progestérone m’allonge vraiment ma phase lutéale, donc mes règles arriveront normalement plus tard que prévues.

Je vous avoue que pendant une semaine j’ai commencé à y croire pour de vrai. D’habitude j’arrive à me refréner, à ne pas faire de plans sur la comète, à ne pas me faire des films. Pour moi si c’est comme d’habitude, ce n’est pas bon signe.

Et cette fois, ben j’ai eu quelques variations. Bon entre temps, et surtout depuis midi(lol) j’ai mal au ventre donc c’est pas très très bon signe pour le résultat.

Allez, je vous raconte mon psychottage à la noix. Google+crétissimo ne m’ont pas aider à rester rationnelle il faut bien le dire.

D’abord les insomnies. Elles ont commencés juste après l’IAC, au début de la prise de progestérone. J’ai donc recherché si c’était un effet secondaire. Mais au contraire c’est censé faire dormir. Non, les seules personnes qui ont eu des insomnies et qui prenaient de la progestérone (ou non, mais qui étaient en DPO), étaient au final des femmes enceintes DANS TOUS LES CAS, je vous l’assure, j’ai épluché le web. Et forcément, insomnie = courant en début de grossesse. D’ailleurs beaucoup disent que ces insomnies ont débutés avant qu’elles sachent qu’elles étaient enceintes (donc inconscient)….

Puis il y a 3 jours, bim, une petite mycose. (les seules fois où j’en ai eu c’était à cause de la pilule). Alors non ce n’est pas non plus un effet secondaire de la progestérone. Oh mais tiens, chez qui ça peut bien être fréquent les mycoses ? ah ben tiens chez les femmes enceintes, et particulièrement au début à cause des changements hormonaux.

OK OK OK je veux bien rester calme et ne pas me faire des films MAIS SERIEUX c’est sadique tout ça !!!!!

Bon, d’accord l’insomnie ça peut juste être du au stress post-IAC, à cause de l’attente et tout. Et les mycoses, avec toutes les hormones ingurgitées, c’est plausibles (même si je n’ai pas trouvé de choses allant dans ce sens sur google+cretissimo…)

Voilà voilà, verdict ce soir (mais mes douleurs ne me rendent pas optimiste) . J’essayerai de mettre le résultat rapidement (mais bon si c’est négatif je déprimerai peut-être trop pour y penser)

 

Interlude

Depuis le début de la PMA, ou plutôt depuis que l’on s’est rendu compte que cet enfant ne venait pas comme prévu,  j’ai la bougeotte. C’est plus fort que moi, dès que j’ai une semaine de vacances, je dois partir !

Du coup l’an dernier on a fait une escapade en 2015  : weekend à Prague, une semaine en Franche-Comté, 1weekend à Lille, une semaine entre Lille Belgique et Ardennes pour voir pleins d’amis et un peu de temps en amoureux; 2016 : un weekend à Lille (oui bon c’est là où ma meilleure amie habite^^) un séjour à Lund/Malmö(Suède) avec petit arrêt à Copenhague; un 2e séjour en Suède à Stockholm (cette fois sans l’amoureux mais avec une amie); des grandes vacances au Chili….. Oui bon je me suis fait plaisir !

Alors non je ne suis pas millionnaire, j’ai un salaire pourri mais je trouve des bons plans (easyjet/flixbus/voiture et airbnb)  pour voyager pour une bouchée de pain (bon j’ai un peu moins rien du tout  économisé que les années précédentes du coup^^).

Et du coup ben avec ma semaine de vacances en avril, pas question de rester à l’appart, surtout que l’homme n’aura pas des vraies vacances ! Donc le bon compromis, pour son anniversaire je lui ai offert un petit weekend en amoureux, comme ça on part un peu (ça nous fera du bien).

Ca y est, j’ai les billets, on part 4jours à Edimbourg 😀 on était jamais en Ecosse donc j’ai vraiment hâte !!! Et rien à faire si ça tombe au moment de mon ovulation, j’ai décrété que si jamais c’était un mois de pause avant la dernière IAC, donc qu’on me foute la paix non mais !!!

L’ambivalence de la PMA (+ IAC3 et DPO)

8DPO. Rien de bizarre. Grâce à la progestérone j’ai mal aux boobs 1 semaine, depuis ce matin utérus un peu douloureux (comme presque à chaque cycle vers cette période, encore plus vrai avec la progestérone). Les saignements qui me faisaient flipper ont stoppé au bout de 2 jours. Depuis j’ai cru voir un ou 2 spottings mais très très légers donc on va dire que ça va.-  Bref rien de nouveau (mais du coup l’absence de nouveautés me fait toujours dire que c’est mauvais signe^^). Ah si ça fait environ une semaine que j’ai des insomnies et dors 2-3h par nuit. Je crois que vu le timing il y a un lien avec les DPOs ^^.

Mais ces DPOs et cette IAC je ne les vis pas bien. Peut-être à cause de la déception du mois dernier où j’y ai cru, car il y avait des nouveautés : aucun spotting (pas arrivé depuis presque 1 an), 2 jours de retard, utérus sensible pendant tous les DPOs… Bref j’avais l’impression que si y a un cycle où ça devait marcher c’était celui là. Et non.

Pourtant ce mois on augmente légèrement les chances (environ 5% de chances en plus d’après Dr Hibou du centre PMA) en stimulant légèrement. Mais je n’y crois pas, je n’y crois plus.

J’ai une impression un peu amère et paradoxale (j’ai essayé de l’expliquer à ma psy mais elle n’a pas compris) : plus on s’approche du but, plus on s’en éloigne. Peut-être avez vous aussi eu cette sensation.

Avant de débuter les IACs, j’avais juste l’impression de faire du sur-place, car je m’étais faite à l’idée que sans aide on n’y arriverait pas.

Mais chaque IAC est une claque. Car oui chaque tentative fait qu’il y a une plus grande probabilité que ça marche. Mais chaque échec nous rapproche aussi de la fin des tentatives et de la PMA, et de l’horreur d’en sortir sans enfant. Même si on en est qu’aux IACs, rien que se rapprocher de la FIV nous confirme cela.

Je vis la PMA comme le début de la fin. Je ne crois pas aux IACs (sérieux autant je vois des filles chez qui les FIVs ça marche, mais les IACs…. ben non. Si vous avez des exemples pour me prouver que j’ai tord, je suis preneuse), j’ai l’impression de faire ça dans le vent. La FIV aura probablement plus de chance de marcher, mais en même temps c’est la tentative de la dernière chance, et ça me fait très peur.

Je n’arrive plus à me projeter dans le futur. Je n’arrive plus à imaginer notre futur enfant, à imaginer une vie de famille. La seule chose que j’arrive à imaginer c’est toutes les choses que je peux faire si je n’ai pas d’enfant. Et ça me fait peur de penser comme cela. Mon homme me dit « j’espère qu’on aura un enfant ou au moins que tu sera enceinte pour notre mariage » (en juin 2018), mais je n’ose pas espérer. Car si ce n’est pas le cas, cela gâcherait une partie du mariage. Avant dans tous mes projets je me disais « ah mais si on a un enfant faudra qu’on repousse » « ah on ne peut pas faire ça, je serais probablement enceinte ». Non, maintenant je prévois juste, comme si j’avais oublié cette possibilité.

Il y a quelque chose de tellement machinal dans tout ce process, tous ces RDVs, prises de sang, échos, piqures, que j’en oubli dans quel but vraiment je le fais. J’ai l’impression que ça ne sert à rien, qu’on fait ça car c’est la procédure.

Comment bien vivre la PMA si on arrive même plus à y croire ?

Peut-être que je me mets dans cet état psychologique pour atténuer la douleur des échecs, les désagréments sur la vie quotidienne… Je ne sais pas.

Je ne sais même plus pourquoi je veux tant cet enfant qui ne vient pas, je l’ai oublié en chemin. J’ai besoin de retrouver le désir du début, exempt de tout problème. Ce désir pur qui rend heureux. J’en ai marre de ce désir qui me calcine de l’intérieur.

Une bonne nouvelle… pour mon porte-feuille

Depuis une semaine je passe mon temps sur mes comptes en banques sur internet, à guetter les remboursements de mes 5 RDVs en 1 semaine (300€ ça fait mal). Parfois je me dis le 100% infertilité c’est bien sympa mais le tiers payant obligatoire pour les gens en PMA ça ne serait pas du luxe non plus ! (et encore j’ai la chance d’avoir choisi un gynéco conventionné secteur 1).

Surtout que la sécu a « perdu » mon nouveau RIB donc ça fait 6 mois que je reçois les remboursements sur mon ancien compte, et doit à chaque fois faire des virements entre banque, ce qui est bien embetant. Et j’ai eu la chance de faire 2x la prise de sang pour l’AMH à un même pas un mois d’intervalle –> et bim 90€ en moins.

Et là, en pleins milieu des remboursements de la sécu, en date d’hier je vois  « VIR HARMONIE MUTUELLE   +45€

OMG ma mutuelle prend en charge la prise de sang pour l’AMH !!!! cabrioles de joie

Merci à la secrétaire du labo, qui pour la 2e prise de sang m’a donné la quittance et m’a dit « on sait jamais c’est très rare que ce soit pris en charge mais je dis toujours aux gens, ça coûte rien de l’envoyer à votre mutuelle à tout hasard ». La 1e fois c’était une autre et elle ne m’avait même pas dit qu’il y avait une petite probabilité que ce soit le cas…

Voilà voilà, donc après le boulot je suis allée chercher la quittance pour la 1e prise de sang, comme ça je me la ferais aussi remboursée.

Avec un peu de chance ils me rembourseraient le caryotype si jamais on va en FIV (vu que notre centre PMA le demande automatiquement). ça serait génial si c’était le cas…

Donc si jamais ça peut aider, c’est ma mutuelle obligatoire, Harmonie mutuelle, et j’ai genre la garantie la plus basique. Comme quoi, faut toujours tenter !

« Peut-être que tu devrais voir quelqu’un » partie 3 – le choix du psy

Le choix du psy est important :

N’hésitez pas à changer de psy si le feeling ne passe pas bien. Il faut trouver une relation qui vous convienne.

Mon premier psy ne parlait jamais, il y avait beaucoup de silences gênant, il ne m’amenait jamais dans une direction ou une autre, ne donnait pas de piste de réflexion. Il me laissait faire le boulot totalement toute seule. Il m’a forcé à trouver moi-même les réponses à mon mal-être, enfin c’était plutôt à mettre des mots dessus. Je pense qu’à l’époque j’avais besoin mener cette réflexion personnelle et c’est pour ça que je suis restée chez lui, même si je n’étais pas toujours à l’aise.

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Pour ma nouvelle psy, j’ai demandé conseil à ma médecin traitant qui est géniale. Je lui ai parlé de ma précédent expérience, et de cette approche qui ne me convenait pas pour mes problèmes actuels. Elle m’a très bien conseillé. Elle m’a donné une liste de contacts, avec une  « préférée », et c’est celle que j’ai contacté. Ma nouvelle psy fait un peu de tout. Elle me donne des piste de réflexion, me laisse parler en continu quand j’en ai besoin, pose des questions pour que j’aille au fond de mes pensées. Parfois c’est elle qui choisi un peu le thème de la séance quand elle veut qu’on explore un point qu’elle a noté la fois d’avant. Elle donne son avis personnel aussi. Au final nous avons souvent des discussions, ce n’est pas que dans un sens, ce n’est pas que moi qui parle.

Après c’est à vous de voir quel psy vous convient le mieux.

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Après une séance efficace chez ma psy

 

Psychiatre ou psychologue ?

Je n’ai testé que les psychiatres. Et c’est je que je vous conseille pour votre porte-monnaie. Avec un psychiatre, les consultations sont remboursées par la sécu, contrairement aux psychologues (qui lui peut-être remboursé avec votre mutuelle, mais c’est rare avec celles de bases, et en général le nombre de séances remboursés par an est assez limité).

Un autre avantage, le psychiatre peut vous prescrire des arrêts maladie et des médicaments pour voir la vie en rose si lui ou vous trouvez ça nécessaire à un moment donné. Ce n’est pas négligeable en PMA, où il peut nous arriver par moment de craquer, et l’où on est clairement pas en état psychologique d’aller travailler.


 


Voilà, c’est la fin de cet article/dossier !

« Peut-être que tu devrais voir quelqu’un » partie 2 – quand on attend trop longtemps – flashback

Pourquoi ne pas attendre trop longtemps avant de consulter ?

Et bien mon homme a attendu trop longtemps, et la situation a été très compliquée à gérer ensuite. Petit flashback printemps/été 2016 chez Nirnaeth :

Mon homme refusait de consulter un psy quand il a appris que le problème majoritaire dans notre cas était la mauvaise qualité de son sperme. Il a commencé à sombrer, de plus en plus. J’étais impuissante face à cette tristesse mais aussi cette rage. Il a commencé à avoir des idées sombres. Oh il ne me l’a pas tout de suite dit, mais bon on ne me l’a fait pas à moi qui ai eu ces idées là il fut un temps. Il s’enfonçait toujours plus, mais refusait de voir un psy. Pour lui, juste parler n’allait rien changer à ses problèmes, donc c’était inutile. Pour lui, la seule solution pour aller mieux c’était qu’on ait enfin un enfant, mais que sinon il n’irait jamais mieux. Je ne compte même pas le nombre de fois où je lui ai demandé de consulter. Ce n’était pas des paroles génériques en l’air, il savait à quel point consulter un psy m’avait aidé dans le passé, il avait été témoin des bienfaits pourtant. Mais rien à faire.

C’est très dur à vivre quand la personne à qui on tient le plus nous parle de mettre fin à ses jours. On se sent impuissant. Dès que je partais, j’avais peur de ce qui pouvait se passer. Il y a un moment où j’ai du lui confisquer ses clés de voitures, car j’avais compris que c’était là son idée de passer à l’acte, conduire et se fracasser contre un mur. Il y a des jours où j’ai failli le faire interner de force tellement j’avais peur pour lui.

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A ce moment là, il n’avait parlé à personne de nos problèmes, et refusait catégoriquement de « l’avouer » à des amis ou même la famille. Quand enfin j’ai réussi à lui en faire parler à une ou 2 personnes, le déblocage a un peu commencé. Au bout d’un moment il a enfin accepté de consulter.

Et depuis, malgré ses a-prioris et préjugés, il va mieux. Ce qui est assez drôle, c’est que le psy lui a ressorti beaucoup d’arguments que je lui disais. Dans ma bouche il refusait de les entendre, parait que je disais n’importe quoi. Mais quand son psy lui disait les mêmes propos c’était une révélation^^ comme quoi, rien que parler à une personne extérieure, étrangère, peut totalement changer la donne.

Il n’y va plus, même si je pense que de temps à autre une séance lui ferait encore du bien. Il a réussi à remonter la pente. Bon il gère toujours aussi mal l’annonce des nouvelles pas cool (il est borderline, donc y a pas de miracle). Mais il n’a plus d’idées suicidaires, et la vie quotidienne est revenue à la normale.


 

Oui la PMA et l’infertilité sont des épreuves, mais non, nous ne sommes pas obligés de les vivre au fond du gouffre.

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Alors je pense que si vous vous posez juste la question « Est-ce-que ce serait bien de voir un psy », et bien allez-y et voyez par vous même. Ne pas attendre l’urgence. Evitez vous une descente aux enfers.