En cette période de rien du tout, je suis un peu plus absente de la blogosphère, car j’essaye et réussi à penser à d’autres choses. J’avoue qu’en général ça me démoralise un peu quand je rattrape mon retard de lectures car ça me replonge dedans, même si paradoxalement j’ai toujours hâte d’avoir de vos nouvelles.
Vous vous en doutez, nous avons choisi de ne pas faire d’IAC ce mois-ci. Nous ferons peut-être la 5e le mois prochain mais ce n’est pas sûr. Je me sens bien mieux dans cette période de calme avant la tempête le début du parcours FIV, et j’ai peur de perdre cela en faisant une IAC. Mais on en discutera dans une dizaine de jour pour savoir ce qu’on fait. Cela dépendra aussi de l’issue du RDV chez l’endocrinologue le 13 juin.
Mon homme m’étonne, il croit encore et toujours au bébé couette et ce mois-ci il est méga stressé à l’idée de louper la bonne période (« même si ça a moins de chance de marcher on tente hein »). Et j’avoue que ça me gave qu’il me demande tous les jours (même si je lui ai répondu), car je n’ai pas envie de ces rapports programmés. J’ai besoin d’une vie normale, où l’on se voit tout nu juste parce qu’on le désir, et non pas parce qu’il le faut (et au final je vois mal comment on louperait la bonne période vu qu’on est pas vraiment frigides quand y a pas les piquouzes pour défoncer ma libido ^^). Ses espoirs me font peur, car à la fin de ce cycle je sens que je vais devoir le ramasser à la petite cuillère à nouveau.
Cette période de calme me permet aussi de prendre un peu plus soin de moi et de réfléchir. Je prends à nouveau plaisir en allant à la salle de sport, et je vois bien les résultats. Mais surtout j’ai pu mener une réflexion sur mon poids.
Je l’ai déjà mentionné à gauche et à droite sans en parler franchement. Je suis en surpoids depuis maintenant quelques années. 10kg à perdre pour ne plus être en surpoids, 20kg pour atteindre mon poids de forme. J’ai commencé à prendre du poids en allant à la fac et en m’installant avec l’homme. Bien-sûr l’arrêt du sport n’a pas aidé.
Il y a environ 4 ans j’avais réussi à perdre 15kg, mais j’ai tout repris. Je n’avais pas fait de régime drastique, mais je n’avais pas réussi à rééquilibrer mon alimentation. Suite à cela, j’ai même pris 5kg supplémentaires et je suis montée à 90kg (heureusement que je ne suis pas petite). Depuis je variais entre 86 et 90kg. J’ai essayé plusieurs fois de perdre (ou au moins ne pas reprendre), mais à 86kg impossible de descendre en dessous. Pourtant mon alimentation a drastiquement changé entre temps. Le cap du rééquilibre a été franchi, j’ai supprimé énormément de sucre dans mon alimentation (thé, café, yaourt nature, muesli maison sans sucre ajouté) et d’ailleurs depuis je trouve tout trop sucré quand ce n’est pas moi qui le prépare. Depuis 2 ans je fais au minimum 12km de vélo par jour, depuis un an j’ai repris le sport assidûment (course puis depuis novembre salle de sport entre 2 et 3 x/semaine). Mais non, je ne passe pas cette foutue barre de 86kg. C’est frustrant quand on fait plein d’effort, car on ne sait plus quoi changer !
J’ai commencé à prendre conscience que peut-être j’avais un problème avec la nourriture il y a quelques mois, avec le début des IACs. Avant je considérais que j’avais pris du poids parce qu’on mangeait juste en trop grande quantité. Mais non cela va au-delà. Avec les IACs, j’ai commencé à grignoter toutes les aprems au boulot. Dès que ça n’allait pas, je cherchais une barre au distributeur, et je ne l’appréciais même pas parce que je la trouvais trop sucrée, en plus je n’avais même pas faim et je culpabilisais à mort. Je me suis rendu compte de ce mécanisme et que si je commençais à grignotter il y avait un vrai problème. Dès que je vais mal je mange beaucoup plus et mal (trop gras). A chaque échec on finissait par commander des pizzas le soir même, mais aussi souvent quand un jour de la semaine on était trop mal pour cuisiner. Et même avant, je me rends compte que pendant mes périodes de déprimes je mangeais très mal aux repas. Donc maintenant j’évite ce genre de comportement. J’ai dit à l’homme, on ne peut pas manger de la merde dès que ça va pas, sinon on va finir obèses avec la PMA, et ça va pas aider. Mais malgré cela, rien n’a changé sur l’affichage de ma balance.
Plus récemment, il y a 2 ou 3 semaines, une évidence m’est apparu. J’ai commencé à vraiment prendre du poids à 19 ans. Alors oui la bouffe, le manque de sport, le stress des études, l’installation en couple, ça a eu une influence. Mais à 19 ans il y a eu un autre changement dans ma vie. A 19 ans c’est le moment où l’envie viscérale mais inassouvissable d’avoir un enfant a pointé le bout de son nez. Inassouvissable car nous étions trop jeunes, on ne se sentait pas assez matures et cela aurait été trop compliqué en étant tous deux étudiant, sachant que monsieur se destinait à un doctorat, donc encore de nombreuses années d’études devant lui. Mais ce n’est pas parce que la raison intervient que l’envie s’estompe. Et oui je dois bien l’avouer, il y avait quelque chose de doux et réconfortant à voir mon ventre s’arrondir….
Mais que faire de cette évidence qui s’affichait sous mes yeux ? et bien comprendre les implications. Depuis 5 ans j’essaye de perdre du poids en prenant en compte les mauvais paramètres mais aussi pour les mauvaises raisons; perdre pour perdre à cause du mot surpoids; perdre avant de débuter les essais BB pour ne pas être une baleine en fin de grossesse et parce que ça sera plus dur à perdre une fois qu’il sera là; perdre parce que les médecins disent que bon c’est plus fréquent d’être infertile quand on a du surpoids (même si au final ça n’aurait pas vraiment de lien pour moi). Depuis 5 ans je cherche des excuses à ma prise de poids sans chercher à savoir vraiment pourquoi j’ai pris au départ.
Qu’est ce qui peut bien me bloquer ?
Il faut que j’accepte que perdre du poids ne veut pas dire que je ne serais jamais enceinte, cela ne veut pas dire que mon ventre ne s’arrondira plus jamais.
La nourriture a beau remplir mon ventre et le faire grossir, ce n’est pas mon utérus qu’elle remplira.
Deux semaines que j’ai pris conscience de cela, deux semaines que je n’ai plus envie de grignoter, que je mange moins au repas sans aucun effort.
Deux semaines que j’ai pris conscience de cela. A ce moment là la balance affichait inlassablement 86kg.
Ce matin elle affichait 83.8kg ….